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Rendez-vous au « Café Society » en excellente compagnie

AMAZON_CafeSoc_OneSheet_042016_Final.inddDans son nouveau film Café Society (2016) qui fait l’ouverture du Festival de Cannes 2016 le maestro Woody Allen prouve encore une fois qu’il est sans aucun doute possible un des derniers grands cinéastes classiques encore en activité. Même s’il s’en défend depuis au moins 30 ans, il n’est pas du tout incongru de le considérer à l’égal des Lubitsch, des Wilder, des Willer… car il maîtrise aujourd’hui à la perfection la grammaire cinématographique, comme d’ailleurs les deux autres monstres sacrés qui le côtoient cette année en compétition : Pedro Almodovar et Paul Verhoeven. Car ces 3 lascars savent mieux que personne restituer une ambiance, un tempo, un angle de prise de vue, en toute quiétude, sans jamais forcer le trait, et c’est à cela qu’on reconnaît les vrais grands, très grands cinéastes. Leur film est d’une amplitude sans commune mesure avec le reste de la production, d’une minutie toute kubrickienne, et puis leurs interprètes y sont bouleversants d’humanité blessée, mais jamais retorse (quoique chez Verhoeven ça se discute). Mais enfin dans son dernier film Woody nous transporte à Hollywood et à New-York pendant l’âge d’or du cinéma américain. Le film est difficile à situer précisément dans le temps (sommes-nous dans les années 30, 40 ?) et quelques allusions permettent de régler la mire : on y nomme Spencer Tracy, Irene Dunne, Robert Taylor, etc., on voit les empreintes de mains de Gloria Swanson sur le Walk of Fame d’Hollywood Boulevard, on déambule dans une voiture décapotable dans les allées ombragées de la luxueuse et ostentatoire Beverley Hills, on y va voir voir des films au Grauman Chinese Theatre… Enfin tout cela nous permet de bien saisir le contraste entre le soleil de l’illusion permanente (à la manière du candide Jesse Eisenberg, prodigieux, qui tombe amoureux de la maîtresse de son oncle, l’exquise Kristen Stewart) et la dure réalité de New-York, une ville impitoyable qui ne fait de cadeaux à personne (voisins revêches et violents, haute société liée à la pègre et finalement bien plus frelatée et corruptible que celle d’Hollywood). En comparant deux univers totalement opposés, à la fois sur la carte et dans les moeurs, le cinéaste nous fait comprendre que l’un ne peut exister sans l’autre : et l’attrait de notre jeune héros pour tout ce qui brille et virevolte ne l’empêche nullement de gagner en profondeur au fur et à mesure que le film avance. Et la relation qu’il entretient tout du long avec son amoureuse du début (la secrétaire de son oncle) teintée de feintes mais aussi d’un immense respect, définit l’art de vivre et d’aimer chez notre réalisateur new-yorkais préféré (avec aussi Matin Scorsese et Brian de Palma, n’exagérons-rien !). A savoir : il est parfaitement possible d’aimer deux êtres à la fois !

Alors êtes-vous plutôt thé ou café ? Ou les deux ?

Café Society

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