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Ciné 70 : (#2) « Star Wars »

Star Wars 1977 Avant d’attaquer la rentrée ciné, séquence nostalgie, pour se motiver à bloc : que reste-t-il de l’émerveillement de l’enfance face au tout premier Star Wars (1977) de George Lucas, 40 ans après sa sortie sur les écrans ?

En 1997, vingt ans après sa réalisation et son exploitation triomphale dans le monde, le réalisateur George Lucas propose une version augmentée du premier épisode de sa trilogie La Guerre des étoiles. Avant de mettre en chantier quelques années plus tard une nouvelle trilogie (en 1999 précisément). Profitant de la révolution numérique qui innerve tout le cinéma de divertissement hollywoodien (à partir de Jurassic Park de Steven Spielberg en 1993), George Lucas, avant de se jeter dans la bataille, et après un silence filmique qui dura 20 ans, revisite son film inaugural, qu’il retitre Un nouvel espoir. Cette nouvelle version propose des scènes augmentées et des incrustations numériques dans l’image, par rapport au film original de 1977. Mais dans l’ensemble, il reste le même film, et la magie opère toujours aussi efficacement. Car à la vision de cet Episode IV on redevient illico un enfant émerveillé ; et la vision du patrouilleur de l’Empire voguant dans l’espace intersidéral en entrant lentement dans le champ dès les premières secondes du film, reste aussi saisissante 39 ans ans plus tard.

En posant les jalons de son Space opéra George Lucas est entré à jamais dans les annales de l’Histoire du Cinéma. En compilant, puis en synthétisant plusieurs récits initiatiques et archétypiques de la tradition littéraire occidentale (le jeune Luke Skywalker en David Copperfield de l’espace par exemple) le réalisateur donne à voir, et à mesurer, les étapes structurelles de tout accomplissement : l’enfant orphelin, perdu, puis sauvé par son maître et soumis à une rude initiation, doit accomplir la mission rédemptrice qui lui est dévolue depuis sa naissance, à savoir… tuer le père (bonjour Sophocle, bonjour Sigmund Freud). Ainsi le jeune George Lucas s’affirme comme un solide conteur, mais aussi comme un créateur de formes : cf. la saisissante et mortifère beauté de l’Etoile de la Mort, symbole absolu du Profanateur, du Destructeur des mondes ; les épées lasers d’Obi Wan Kenobi, le dernier chevalier Jedi, et de son ancien disciple voué au Mal et à la destruction, le très charismatique Dark Vador, devenu au fil du temps une icône absolue de la pop culture ; la bataille finale dans l’espace entre les pilotes aguerris de la Rébellion et les sbires de l’Empire ; la beauté et le charisme de tous les personnages du film, les créatures (Chewbacca), les droïdes (C3PO et R2D2), et le trio majeur adopté par toute une génération : le candide Luke, le mâle alpha Han Solo, et l’Amazone Princesse Leïa.

Je crois qu’en matière de space opéra  et de pur divertissement familial intelligent ce film de George Lucas ne fut jamais égalé. Et ne le sera sans doute jamais.

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