Cinéaste américain de la violence, au même titre que Sam Peckinpah, Robert Aldrich ne lésine pas sur les moyens pour mettre en scène les éruptions de folie furieuse chez l’être humain. Et avec Les Douze Salopards (The Dirty Dozen, 1967) il nous livrait son chef d’oeuvre, démontrant avec une maestria à nulle autre pareille, que les cinéastes américains d’avant la génération du Nouvel Hollywood n’avaient pas encore dit leur dernier mot.
En réactualisant le sacro-saint film de guerre victorieux dans l’espace physique et mental d’une bande de crapules antipathiques au possible, le cinéaste finit par rendre acceptable au spectateur ébahi l’inacceptable : comme tirer avec aplomb et sang froid dans le dos d’officiers allemands, et plus tard les faire brûler vifs dans une cave avec leurs épouses et leurs maîtresses. On en vient même à verser une larme quand les personnages, coriaces dans l’abjection, interprétés par John Cassavetes et par Donald Sutherland en viennent à mourir sous les balles abrasives de l’ennemi.
En 1967, quand ce film est sorti sur les écrans du monde entier, il avait pour lui ce que ses concurrents directs n’avaient pas : la plus belle distribution au monde, avec les acteurs les plus magistraux de leur temps, comme Lee Marvin, John Cassavetes, Charles Bronson, Donald Sutherland, Telly Savalas, Ernest Borgnine, Robert Ryan,… ou encore George Kennedy. Excusez du peu.
Pour respecter la parité, la semaine prochaine, Mesdames, je vous présenterai un film au casting non moins exceptionnel, uniquement constitué d’actrices remarquables.
à suivre… [ To be continued... ]