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Retour en forme de l’ami Spike Lee, qui redevient un cinéaste qui compte

BlacKkKlansmanOuf, il était temps ! Après avoir fait parler de lui ces dernières années davantage pour des polémiques absconses que pour de vraies propositions de cinéma, le réalisateur américain Spike Lee nous a proposé un très bon film politique coup de poing dont il a (encore) le secret, le bien nommé BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018).

Dans ce nouveau film de Spike Lee on assiste, médusé, à l’infiltration d’une section locale du Ku Klux Klan, celle de Colorado Springs, par deux policiers, un afro américain et un juif. Ce qui s’apparente au départ à une blague, quand dans un moment d’ennui le nouvel arrivant de la police de Colorado Springs, le policier Ron Stallworth s’amuse à appeler la section du Klan de sa ville, en se faisant passer pour un blanc particulièrement raciste, au discours haineux outrancier, va devenir une enquête de police dont l’originalité n’échappera à personne. Car autant Ron peut discuter au téléphone avec les fous furieux du Klan qui ont hâte de le rencontrer, autant se pointer véritablement au lieu de rendez-vous pose un léger problème, vite résolu quand le chef Bridges, au début réticent, accepte que Ron mène à bien la mission d’infiltration avec son équipier Philip Zimmerman, dit « Flip », qui se fera passer pour Ron à chaque fois qu’il s’agira de se retrouver avec les énervés suprémacistes ; à partir de ce moment le film alterne des moments savoureux de franche comédie, propre aux buddy movies du cinéma d’action des années 80, avec des passages plus réflexifs de politique et de questionnements sociétaux de première importance. La mise en contexte du film, relatant cet événement réel d’infiltration de l’organisation raciste et antisémite par ces deux flics dégourdis et attachants, répond au questionnement qui nourrit la filmographie de Spike Lee depuis ses débuts, et ses films majeurs comme Do the Right Thing (1989) ou Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (1986).

Où en est l’Amérique actuelle avec le brasier jamais éteint de la haine raciale ?

Ce film peut aussi être vu comme un constat d’insécurité civique et politique dans l’Amérique de Trump, même s’il nous raconte une histoire édifiante ayant eu lieu dans les années 70. C’est en même temps un bel hommage à la culture afro-américaine terriblement sexy et vivante de ces années-là. De plus son duo d’acteurs John David Washington et Adam Driver fonctionne à merveille.

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan est un film nécessaire car terriblement d’actualité ; mais c’est surtout un très bel objet cinématographique qui, à n’en pas douter, résistera au temps et aux modes saisonnières.

Combien de films peuvent en dire autant aujourd’hui ?

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