Géant ou le miracle ourdi par Hollywood
Dans Géant (1956) de George Stevens, on voit James Dean pour la dernière fois. Pendant qu’on tourne les images, dont personne ne sait encore qu’elles immortalisent le mythe masculin absolu du cinéma – qui est encore à l’œuvre aujourd’hui – James Dean est vivant ; et il est en passe d’être considéré comme le meilleur comédien mâle de sa génération.
Sur la foi de deux films importants, que sont La Fureur de vivre (1955) de Nicholas Ray et À l’est d’Eden (1955) d’Elia Kazan, James Dean était en train de détrôner le roi Brando. Un sex-appeal puissant, une façon neuve de jouer et l’incarnation de l’air du temps (qui devait susciter tant de vocations chez ses contemporains) symbolisaient ce jeune homme au charme fou.
François Truffaut aimait James Dean, et en parlait très bien dans ses articles sur le cinéma (dans Les Films de ma vie chez Flammarion). Il était émerveillé par sa façon de jouer et de se déplacer dans le cadre. Mais le réalisateur français, conscient de la fraîcheur et de la nouveauté du jeu de ce jeune américain, se demandait comment cette façon d’interpréter un personnage serait perçu longtemps après la découverte émerveillée de ses 3 grands films, dont Géant fut, hélas, le dernier.
Quand Jimmy Dean donne la réplique à Rock Hudson et à la Queen Elisabeth Taylor (beaux et talentueux eux aussi, à couper le souffle), il est bel et bien un objet de désir vibrant, et surtout vivant. Car il ne s’est pas encore tué au volant de sa Porsche Spyder sur une route de Salinas. Par contre, quand le film sort sur les écrans de cinéma, il est déjà mort. Géant est sa sépulture de celluloïd. Et ce chef d’œuvre entre en flagrance dans l’Histoire du cinéma.
To be continued…
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