Nous sommes en 2020, nous entamons une nouvelle décennie de cinéma, et l’Épisode 9 de Star Wars, intitulé L’Ascension de Skywalker (J. J. Abrams, États-Unis, 2019) est sorti sur les grands écrans du monde entier depuis plusieurs semaines déjà.
Alors, que faut-il en penser ? Si on fait une rétrospective de l’ensemble de la critique professionnelle on va vite s’apercevoir qu’il y a comme un malaise. C’est-à-dire que la majeure partie des personnes qui ont fait un compte-rendu du film dans la presse ont alterné entre soulagement d’assister au point final d’une saga qui dure depuis 1977 et qu’il ne fallait surtout pas voir s’enliser irrémédiablement dans le n’importe quoi comme la plupart des franchises ciné trop usées, et envie brûlante d’en relever toutes les insuffisances, tous les ratés.
Il y a vingt ans de cela on aurait vu une floraison d’articles dithyrambiques orner les pages des journaux et des magazines ; mais les temps ont changé et même Mad Movies reste sobre sur le sujet dans son numéro de janvier 2020 (#336). Cédric Delelée donne un moyen 3/6 à L’Ascension de Skywalker dans le tableau des étoiles du magazine, et le justifie ainsi dans le compte-rendu qu’il consacre au film à la page 21 : « Reste que malgré sa direction artistique à tomber par terre et la chorégraphie spectaculaire de ses (très) nombreuses scènes de combat, L’Ascension de Skywalker est un film sacrément mal branlé en termes de script. (…) Emprunts permanents au Retour du Jedi, ellipses maladroites à foison, mises à mort de personnages tuées dans l’œuf dès la scène suivante, récit mené à toute allure alors qu’il aurait fallu lui consacrer une heure de plus, éléments de surprise intéressants sur le papier mais bâclés à l’image, gestion épouvantable du retour de Palpatine…«
Oui, c’est vrai, il est là le nœud du problème (attention SPOILER !!) : la filiation de Rey avec la maison Palpatine semble être née d’un brainstorming organisé par un pool de scénaristes qui voulaient à tout pris s’écarter du chemin tracé par Rian Johnson dans l’Épisode VIII : Les Derniers Jedi (Rian Johnson, États-unis, 2017); dans lequel le postulat nous apprenait que la Force se distribuait d’une manière tout à fait aléatoire à travers la galaxie ; il ne suffisait pas d’appartenir à une famille patricienne pour en être investi.
Non, les démocrates n’ont plus tellement la côte à Hollywood pour le moment.
à suivre…