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Les films d’horreur contemporains : [#1] « Rabid »

 Rabid Je n’ai encore jamais vu Rage (Rabid, Canada/États-Unis, 1977), le film de David Cronenberg qui est sorti chez nous le 3 août 1977, je ne peux donc pas le comparer avec Rabid (Canada, 2019) des Sœurs Soska, une nouvelle mouture qui se propose de le revisiter.

 Par contre, ce que je tiens pour évident, c’est que j’ai été enthousiasmé par cette relecture. Elle a donc été réalisée par 2 sœurs cinéastes, Jen Soska et Sylvia Soska (qui se font appeler The Soska Sisters, à la manière des Sisters Wachowski) et a été tournée au Canada, à Toronto dans l’Ontario. Et ça compte, car la ville canadienne est partie prenante de l’histoire qu’on nous raconte ; à savoir : 

  »Après un accident de scooter qui l’a défigurée, Rose,l’assistante du couturier Gunter, est soignée par le professeur William Burroughs (clin d’œil évident au poète maudit de la Beat Generation), qui possède une clinique expérimentale. En greffant sur le visage de Rose une souche aux propriétés inconnues, cette dernière va voir ses capacités sensorielles décuplées, jusqu’à ce que, très vite, les ennuis commencent… Le revers de la médaille, en somme. »

La délicieuse actrice Laura Vandervoort incarne Rose, une aide-couturière timide.

La délicieuse actrice Laura Vandervoort incarne Rose, une aide-couturière timide.

 Dans un film comme celui-là tout repose sur le protagoniste principal ; il a plutôt intérêt à être bon car le film tout entier repose sue ses épaules. Et nous avons de la chance car l’actrice qui interprète Rose, la délicieuse Laura Vandervoort, à qui tant de malheurs arrive, est à la hauteur des enjeux dramatiques et horrifiques. Et c’est parce qu’elle joue bien que nous avons envie de savoir de quelle manière va se dénouer toute cette affaire. Il s’agit bien dans le cas présent de corps étranger qui se greffe sur un être humain, de début d’épidémie  en lien avec une subite apparition de cas de rage au cœur même de Toronto (où vont-ils chercher tout cela, on se le demande !), de médecin déviant et de personnalités pas très reluisantes appartenant au monde de la mode. Sous la caricature à peine voilée du couturier Karl Lagerfeld, qui aimait se mettre en scène avec cet accent génial aux intonations allemandes qui le caractérisait, Rabid propose une radiographie des comportements humains en des lieux naturellement dénués de chaleur humaine : une maison de haute couture et une clinique privée expérimentale , en ce qui concerne le manque d’empathie, c’est sensiblement la même chose. Pour l’immersion dans ces endroits par essence confinés Rabid est une totale réussite.

 Même si la fin du film est un peu convenue (nous en avons déjà vues tellement des fins de ce genre dans tout film horrifique qui se respecte) l’ensemble tient bien la route et file parfois quelques frissons bien sentis.

 Le renouvellement générationnel opéré dans le registre fantastique et horrifique depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, arrive à maturité et nous vaut des films solidement charpentés qui ne cessent de nous surprendre, et de nous ravir. Comme le cinéma mainstream est en train de s’écrouler à force de niaiserie et de recettes caduques, c’est vers le cinéma mid-tempo, fait de petits budgets et par des artistes discrets mais sûrs de leur fait, qu’il faut se tourner dorénavant.

 C’est à ces artisans-là qu’il faut faire confiance. Les grosses machineries vont s’éteindre d’elles-mêmes.

 Les petit.e.s auront leur revanche.

 

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