Aimer le cinéma, c’est aimer celles et ceux qui l’incarnent.
Les actrices et les acteurs de cinéma sont la matérialisation concrète du désir puissant de vouloir raconter une histoire en images et en sons.
Ce désir puissant existe partout, en tous lieux, en différents endroits de la planète, parfois aux antipodes les uns des autres. L’envie sensationnelle de vouloir donner à voir ce qu’on a en tête passe toujours, depuis 1895, par le corps de l’actrice et de l’acteur. Les réalisat.eur.rice.s ne dirigent pas tellement leurs comédien.ne.s mais ils et elles les incitent à incarner un personnage en modelant avec d’infinies précautions une attitude, un geste et une intonation. Nous sommes toutes et tous les propres acteurs de nos vies ; chacun de nos sentiments, chacune de nos attitudes peuvent donner lieu à une multitude de récits. Alors le génie de la mise en scène de cinéma réside dans cette qualité essentielle : celle de traduire en scène, en séquence dialoguée, à travers une valeur de plan, par le truchement de la caméra et du micro, la variété et la complexité de nos comportements humains, en essence et en acte.
C’est pour cette raison que nous aimons tellement nous voir dans le miroir de l’écran blanc de la salle de cinéma. Nos orientations sensorielles, nos compréhensions, parfois justes, parfois erronées, du sens des choses se trouvent traduites en 24 images/seconde sur une bande de celluloïd de 16 ou de 35 mm, en couleurs ou en noir & blanc, en Mono ou en Stéréo.
En 2020, les corps, les visages de cinéma incarnent de nouveaux modèles de figuration et de représentation ; et certaines carrières sont émouvantes à scruter, en ce qu’elles nous éblouissent : une actrice comme Kristen Stewart, révélée par la saga de teen-movies Twilight (de 2008 à 2012), occupe crânement l’affiche depuis tout ce temps-là. Et ce n’est pourtant pas si facile, et pas donné à tout le monde, de garder année après année cette stature d’icône chic et glamour dans un monde globalisé qui a fait de l’oubli son principal principe d’occupation des jeunes esprits. En incarnant dans un biopic l’actrice américaine Jean Seberg (Seberg, Benedict Andrews, Royaume-Uni/États-Unis, Dolby Atmos, 2019) Kristen Stewart montre qu’elle se place dans une continuité artistique choisie, et âprement négociée.
À suivre…