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Cette année (2021) amusez-vous en compagnie de Steve Martin, Selena Gomez et Martin Short !

Le légendaire acteur comique et dramatique américain Steve Martin en pleine réflexion.

Le légendaire acteur comique et dramatique américain Steve Martin en pleine réflexion.

Only Murders in the Building (2021) est une série télévisée de Steve Martin et John Hoffman, diffusée aux États-Unis sur Hulu, et en France sur la plateforme Star de Disney+ France.

Dans cette série formidable, dont chaque épisode n’excède pas 40 minutes, on s’attache à trois personnages qui vivent dans le même immeuble, l’Arconia, situé à Manhattan, et qui décident de créer un podcast sur les crimes irrésolus, suite à la mort d’un de leurs voisins. Les deux acteurs américains Steve Martin et Martin Short – qui sont des génies comiques, dont la carrière cinématographique inventorie le genre comique américain porté à son point de perfection – font équipe avec la jeune comédienne Selena Gomez, qui trouve dans cette production son premier vrai rôle important.

L’enquête que mènent l’acteur de télévision Charles-Haden Savage, le producteur off-Broadway Oliver Putnam et la mystérieuse Mabel Mora, pour savoir qui a éliminé leur très antipathique voisin Tim Kono, donne lieu à une succession de scènes irrésistibles de drôlerie et de malices. Le duo formé par Martin & Short est un condensé de ce que la comédie américaine apporta de sang neuf dans les films comiques des années 1980 et 1990 ; ajouté à cela, la performance de Selena Gomez constitue un apport de poids, et le duo devient trio, et ce trio comique relance la veine américaine qui jusqu’alors était la chasse-gardée de Woody Allen. Mais depuis maintenant quelques années, le new-yorkais à lunettes le plus célèbre se débat avec des affaires judiciaires et des accusations en pagaille qui ne lui permettent plus de se mesurer à celles et à ceux qui réinventent la comédie à la télé ou au cinéma aujourd’hui.

Only Murders in the Building est un rafraichissant spectacle qui mêle intelligemment enquête sur le fil du rasoir à la Agatha Christie, vaudeville malicieux et tranche de vie de quelques spécimens new-yorkais pourris gâtés qu’on adore détester. 

En plus, dans l’épisode 4 de la 1ère saison, sobrement baptisé The Sting (et qui à mon humble avis est appelé à devenir un classique de la production télévisuelle des années 2020) on a droit à une très belle performance, délicate et émouvante, de la part d’un Steve Martin dont je n’hésite pas à dire ici qu’il demeure un des plus merveilleux acteurs américains en activité.

Si ce n’est pas encore fait, précipitez-vous vers cette série qui contient 1 saison en 10 épisodes pour le moment. Vous ne le regretterez vraiment pas.

Parole de Movie Hunter !!!

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Les westerns mythiques : [#4] « Le Grand Silence » (1967)

Jean-Louis Trintignant, impressionnant de charisme, incarne Gordon Silence dans ce chef-d'œuvre de Corbucci.

Jean-Louis Trintignant, impressionnant de charisme, incarne Gordon Silence dans ce chef-d’œuvre de Corbucci.

Dans Le Grand Silence de Sergio Corbucci, sorti au cinéma en 1967, c’est-à-dire entre la sortie en salles de Le Bon, la Brute et le Truand (Il Buono, il Brutto, il Cattivo, Production Alberto Grimaldi, 1966) et celle d’Il était une fois dans l’Ouest (C’era une volta il West, Paramount Pictures, 1968) de son compère Sergio Leone, on assiste à l’affrontement entre une fine gâchette et un chasseur de primes sans scrupules.

Toute l’action du film se déroule dans le village de Snow Fall et dans ses environs montagneux. Nous sommes dans l’Utah, au cœur de l’hiver, et la neige recouvre tout. Des plans panoramiques nous montrent de grandes étendues enneigées, traversées par des bandits de grand chemin qui tendent des embuscades à des chasseurs de primes cruels. Cependant le gouverneur de l’État a décrété une prochaine amnistie générale, ainsi les villageois affamés qui ont déserté Snow Fall pour détrousser les voyageurs afin de subsister, pourront bientôt rentrer chez eux. Tout sera pardonné. Mais le banquier de la petite ville ne l’entend pas de cette oreille. Car il s’est acoquiné avec les chasseurs de primes fourbes en l’absence des villageois. Et il sait qu’il lui en cuira quand tout rentrera dans l’ordre.

Cette entente machiavélique entre le notable et le chasseur de primes Loco Tigrero, incarné par le génial Klaus Kinski, et ses acolytes, marche assez bien. Jusqu’à ce que le nouveau shérif arrive en ville, sur ordre du gouverneur, dans la même diligence de la Wells Fargo que celle qu’occupe Gordon Silence, un pistoléro mutique que joue à la perfection notre Jean-Louis Trintignant national.

Ce qui est remarquable dans ce magnifique western, c’est que l’acteur français y est complètement crédible dans la peau de ce justicier muet. Il reprend à peu de choses près le rôle laissé vacant par Clint Eastwood une fois terminée la Trilogie du dollar de Leone. L’affrontement entre Trintignant et Kinski tout au long des 1H40 du long-métrage est savoureuse de bout en bout. Et il en préfigure un autre qui aura lieu dans la prairie neuf ans plus tard, dans le non moins parfait The Missouri Breaks d’Arthur Penn (United Artists, 1976), dans lequel Marlon Brando et Jack Nicholson jouent eux-aussi au chat et à la souris.

Le Grand Silence met aussi à l’honneur un personnage de femme beau et émouvant : il s’agit de Pauline Middleton, interprétée avec beaucoup de classe par Vonetta McGee. Elle est l’épouse d’un des hommes qui est occis au début du film par Tigrero. En drapant son terrible veuvage dans les atours de la vengeance, et en se donnant corps et âme à son ange exterminateur muet – qui donc ne parle pas à mauvais escient, et qui surtout ne la juge pas – Pauline ouvre la voie à des héroïnes cinématographiques qui vont illuminer le cinéma contestataire des années 1970. Je pense particulièrement à des actrices comme Claudia Cardinale, Lea Massari, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Jane Fonda et Raquel Welch.

Le Grand Silence, géniale coproduction franco-italienne, demeure une merveille, tant dans ses dialogues croustillants à souhait, que dans sa manière d’inventorier le passage abrupt de la fin de la violence vers la réglementation du droit et la légitimation sociale de la loi, qui elles seules permettent de mettre un terme à la guerre civile permanente de tous contre tout un chacun. Il s’agit d’un très grand western politique.

[Sources des crédits = Patrick Brion, Encyclopédie du Western, Éditions Télémaque, octobre 2019]

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