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The Movie Hunter présente : « Interceptor » (2022)

Interceptor En ces temps mouvementés de menaces nucléaires entre puissances possédant des ogives atomiques, et qui veulent en découdre (Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni), quoi de mieux, pour affronter sa peur de l’Apocalypse, que de se laisser prendre par les circonvolutions de Matthew Reilly, un réalisateur australien de 48 ans.

Dans Interceptor (Australie/États-Unis, Netflix, 2022), huis-clos à haute-tension  qui se déroule entièrement sur une plateforme maritime de silos nucléaires, le suspense est à son comble 1h39 durant : Elsa Pataky, en vaillante capitaine spécialiste en armes stratégiques de l’US Army, se retrouve coincée dans la salle des opérations face à des terroristes qui veulent lancer 16 ogives nucléaires sur les 16 plus grandes villes des États-Unis. Seul en mesure de l’aider, la caporal Raoul, un intellectuel à lunettes qui n’a plus utilisé la moindre arme depuis ses  classes, nous laisse penser que notre vaillante capitaine J.J. passe effectivement une sale journée.

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Bon, eh bien, ce sont sur les plateformes désormais, qu’on peut visionner tous ces films d’action géniaux qu’on aimait jadis et qui faisaient les délices des salles de cinéma de quartier et des zones rurales. Aujourd’hui, en 2022, ces films ne sont plus distribués au cinéma – du moins en France. Avant que la publicité ne vienne faire son apparition et jouer les trouble-fêtes sur Netflix dès 2023, il faut profiter de ces séries B d’action. Elles rejouent l’éternel combat entre un héros ou une héroïne défendant les dernières valeurs chères à notre social-démocratie et des fous-furieux qui provoquent le chaos.

Ici, il s’agit de mettre hors d’état de nuire des Américains cinglés qui ont passé un pacte avec des Russes belliqueux. On y apprend aussi de bien bonnes choses propres à l’ingénierie nucléaire militaire, et puis Elsa Pataky, fort convaincante, reprend le rôle laissé vacant par Sigourney Weaver depuis l’abandon des aventures du Lieutenant Ellen Ripley dans l’espace.

Ce film de Matthew Reilly, judicieusement titré Interceptor (du nom des missiles défensifs appelés à neutraliser les ogives ennemies qui voudraient nous réduire en poussière), est à rapprocher d’une autre production Netflix du moment ; qui elle aussi est un huis-clos mettant aux prises un agent de la DEA amnésique avec les membres ultra-violents d’un Cartel de Sonora, au Mexique, dans une clinique. L’impeccable Josh Duhamel, accompagné par une agente de la CIA (interprétée avec beaucoup de classe par la stupéfiante Abbie Cornish), reprend, lui aussi, le flambeau des Action-Heroes des années 1980, pour notre plus grand plaisir.

Nous reparlerons, bien entendu, de Blackout (États-Unis, Patriot Pictures/Netflix, 2022) de Sam Marconi au prochain épisode.

To be continued…

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« Le Cours de la vie » de Frédéric Sojcher (2023)

Agnès Jaoui, une actrice en majesté dans le 5e long-métrage de Frédéric Sojcher.

Agnès Jaoui, une actrice en majesté dans le 5e long-métrage de Frédéric Sojcher.

Dans le cadre du 25e festival Indépendance(s) & Création [à Auch et dans le Gers, du 5 au 9 octobre 2022 - www.cine32.com] :

Projeté en avant-première publique et nationale le jeudi 6 octobre 2022 dans la Salle 3 de Ciné 32 à Auch, Le Cours de la vie, 5e long-métrage du réalisateur belge Frédéric Sojcher, a fait l’unanimité auprès d’un public cinéphile aguerri, et très enthousiaste.

Le film, qui est la mise en images, en musique (de Vladimir Cosma) et en sons d’un scénario d’Alain Layrac, nous amène dans le sillage d’une scénariste parisienne célèbre qui vient animer, l’espace d’une journée, une Master-classe sur son métier, devant des élèves en cinéma de l’ENSAV [École nationale supérieure de l'audiovisuel] à Toulouse. Autrefois, quand elle était beaucoup plus jeune, cette scénariste (jouée à la perfection par Agnès Jaoui) a vécu en couple avec le directeur de l’école, interprété tout en retenue par Jonathan Zaccaï. Et ce dernier l’a invitée à rencontrer ses étudiant.e.s.

D’ailleurs, dès l’incipit du film (ou son ouverture – comme à l’opéra), qui est une merveille d’inventivité séquentielle et rythmique, on suit Agnès Jaoui, forclose à l’intérieur de son taxi qui la mène vers le centre-ville toulousain, à côté de Saint-Sernin, rue du Taur, jusque dans les locaux de l’école, où l’attend l’assistante du directeur, jouée par Géraldine Nakache, toute en pétulance bienvenue. Et on ne la lâchera plus. Car ce film est aussi un portrait naturaliste et vibrant d’une actrice et scénariste au travail.

Ceci posé, et de manière magistrale, Frédéric Sojcher va nous amener, par petites touches enregistrées par la caméra de cinéma, à essayer d’évaluer quelle est la teneur du lien qui unissait autrefois la scénariste célébrée et son vieil ami perdu de vue depuis près de trente ans. Car ce directeur d’école de cinéma paraît bien esseulé, à cause des tracas que la vie lui inflige : il ne sait pas trop pourquoi il a envie de quitter sa femme, Céline, libraire, et puis il y a sa fille adolescente aussi, lycéenne à Saint-Sernin, à deux pas de son bureau à l’ENSAV, qui accuse le coup à cause des indécisions de son père.

En s’appuyant sur le solide scénario d’Alain Layrac, composé à partir de son propre manuel d’écriture adapté pour le cinéma, Frédéric Sojcher nous enjoint à nous remémorer, toutes et tous, les petits détails intimes, fédérateurs, discrets mais puissants, qui font le sel de la vie : la délicatesse du sentiment, l’émotion à fleur de visage, les regards bienveillants qui en disent long, la douleur toujours présente mais apaisée par la douceur des mots et des images qui enveloppent et soignent tout à la fois.

Avec la complicité de son vieux camarade de cinéma Alain Layrac, Frédéric Sojcher a réalisé, en toute discrétion, une merveille de film, délicat, fin, nuancé et sincère ; lequel résistera au temps et deviendra, sans nul doute, avec la patine des années, la pièce maîtresse de notre cinémathèque intérieure.

 

 

 

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Les films policiers français : [#4] « Canicule » (1984)

Lee Marvin, la classe américaine.

Lee Marvin, la classe américaine.

Dans Canicule (TF1 Films Production, 1984) d’Yves Boisset, un malfrat américain de la pire espèce (il n’hésite pas à tirer sur un gosse dans sa fuite échevelée), interprété par la star masculine américaine Lee Marvin, commet un braquage sanglant en plein jour.

Après cette scène inaugurale de fusillade, qui se déroule entre la Banque agricole de la Beauce et un collège au moment de la sortie des élèves (pendant laquelle les équipes de cascadeurs de Rémy Julienne font des merveilles), Yves Boisset plonge Lee Marvin au cœur d’une autre fournaise, encore plus redoutable : celle d’une famille torpillée d’agriculteurs beaucerons. Le mari y est un soudard, mal marié à sa femme qui rêve d’étreintes brutales, et le frère du marié tient un garage-pompes à essence à la lisière de la ferme, là où aucune automobile ne passe jamais, pendant que Bernadette Laffont rêve de saillies débridées dans la paille. Seul le gamin, un solitaire qui se croit être descendant d’un marin timbré, apporte un lot de consolation au milieu de toute cette foire ; fatalement il deviendra le héros de cette descente aux enfers.

À mi-chemin entre la satire à la Bertrand Blier et un nouvel épisode – mais qui serait charnel celui-là – de la série des Gendarmes (rendons ici grâce au formidable comédien Henri Guybet, particulièrement génial en gendarme du GIGN à demeure chez les fous), cette farce croquignole reprend les thématiques chères au contestataire Yves Boisset : celles des hommes bas du front qui ne savent rien faire d’autre que violenter les femmes, mais aussi les thématiques qui traitent de l’éternel conflit entre les forces de l’ordre réactionnaires et les lascars violents qui ne valent pas mieux.

On croyait voir un film policier efficace, et finalement on regarde, terriblement amusé, un épisode pop de Benny Hill sous amphétamines, avec en son milieu un acteur américain totalement largué qui se demande à tout bout de champ ce qu’il peut bien faire dans cette galère.

Non, Quentin Dupieux n’a pas été le premier en France à trouver des financements pour des projets invraisemblables ; et c’est tant mieux, car trente-huit ans après on en rigole encore à gorge déployée.

Mentions spéciales à Victor Lanoux, Miou-Miou (délicieuse une fois encore), Jean Carmet (génial, comme à son habitude – il faudra écrire un long texte d’hommage le concernant, un de ces prochains jours), la pétulante Bernadette Laffont, l’extraordinaire David Bennent (qui joue le rôle de l’enfant), Grace de Capitani, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Roger Milo, Pierre Clémenti, Henri Guybet, Myriam Pisacane, Muni, Joseph Momo et Jean-Claude Dreyfus (impayable en Chef du GIGN). Ils et elles tirent tous leur épingle du jeu.

Mais à la fin, on comprend d’autant mieux pourquoi le grand Lee Marvin (alias Jimmy Cobb, le gangster majuscule) préfère se faire sauter le caisson au fusil de chasse sous la grange.

Impayable, vous dis-je !

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