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Les westerns mythiques : [#5] « Règlement de comptes à O.K. Corral » (1957)

Rhonda Fleming, enlacée par Burt Lancaster, dans un des plus beaux westerns du monde.

Rhonda Fleming, enlacée par Burt Lancaster, dans un des plus beaux westerns du monde.

Wyatt Earp, le shérif de Dodge City, se rend à Fort Griffin quérir le représentant de l’ordre Cotton Wilson, pour savoir s’il a appréhendé des voleurs de bétail commandés par le sinistre Ike Clanton. L’homme de loi lui répond qu’il n’avait pas assez d’éléments contre eux pour procéder à leur arrestation. Wyatt Earp est abasourdi par la réponse et accuse Wilson d’être devenu un lâche. Pendant ce temps Doc Holliday, ancien dentiste talentueux qui ne peut plus exercer à cause de sa tuberculose, gagne sa vie en jouant aux cartes dans les saloons. Sa réussite effrontée agace et attise la convoitise des nombreux joueurs qui croisent sa route ; mais comme Doc Holliday est une fine gâchette, ses multiples accusateurs finissent par mordre la poussière. Néanmoins, l’un d’entre eux, Ed Bailey, veut venger la mort de son frère, tué par le Doc, et lui faire la peau par la même occasion. Et c’est à cette occasion que le joueur invétéré et le shérif de Dodge City se retrouvent…

La légende est en marche. Incarné par 2 des plus magnifiques acteurs que les États-Unis et Hollywood aient porté en leur sein, Règlement de comptes à O.K. Corral de John Sturges (Gunfight at the O.K. Corral, Paramount Pictures, 1957) transfigure le genre western et offre un spectacle éblouissant, inégalé encore à ce jour.

La magnificence de la prise de vues de John Sturges, la beauté des orchestrations musicales du grand Dimitri Tiomkin, et l’interprétation majestueuse de 2 des plus grands interprètes masculins du 7ème Art – Burt Lancaster et Kirk Douglas – offre un des spectacles cinématographiques les plus beaux de l’histoire du cinéma. Les séquences dans lesquelles jouent ensemble Burt et Kirk irradient de telle sorte qu’elles sont devenues l’emblème même de ce qu’était la maîtrise parfaite de l’acteur dans un film de Major Picture Company dans les années 1950. Il s’agit du classicisme hollywoodien dans ce qu’il a de plus étincelant, et à chaque vision du film, on est stupéfait par la qualité de la mise en scène, et par l’espace laissé aux actrices et aux acteurs pour déployer avec finesse toute l’étendue de leur talent d’interprètes.

Il y a dans la première moitié du film une séquence bouleversante qui, à elle seule, définit la profonde humanité contenue dans ce western mythique : alors que Wyatt Earp rudoie une belle jeune femme venue jouer au poker à la table des hommes dans un saloon de Fort Griffin, un cow-boy s’interpose et affronte le shérif ; il lui dit ses quatre vérités et refuse qu’on manque de respect à une femme. Wyatt Earp reste impassible et répond au cow-boy de ne pas se mêler de cela et de rentrer chez lui décuver. Alors l’homme perd son sang-froid et dégaine son colt. Wyatt Earp ne bronche pas, il dit juste à l’homme en colère de rester calme car il est venu dans ce saloon sans les armes habituelles d’un représentant de la loi. Car Wyatt Earp n’aime pas la manière forte, il part du principe que discuter calmement permet de désamorcer de nombreux conflits. Mais le cow-boy ne décolère pas, il continue de viser Earp. Ce dernier, lentement, posément, s’avance vers lui et lui fait comprendre qu’il veut le désarmer sans aucune violence ; alors le cow-boy tire un coup de pistolet juste devant les pieds du shérif, puis, en baissant la tête et le bras qui tient l’arme se laisse désarmer. Pendant que Wyatt Earp lui enlève délicatement le colt des mains l’homme relève la tête et dit dans un sanglot : « Je ne vous aurai pas tiré dessus, shérif, je suis incapable de faire du mal à une mouche ». A quoi le shérif Earp répond avec douceur : « Je sais , cow-boy ».

Cette scène est une des plus belles, des plus déchirantes qu’il m’ait été donné de voir dans un western, car elle est le parfait exemple de ce qu’illustrent les somptueux westerns de l’âge d’or américain : le récit subtil de la prise en compte de l’héroïsme moral d’une nation blessée.

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Une chasse au meurtrier sur le fleuve en majesté : « Mort sur le Nil » (2022)

img_7490 Dans les années 1970 la mode était aux films de prestige qui réunissaient une distribution époustouflante. Et puis quoi de mieux qu’une croisière à bord d’un paquebot, espace clos par définition, pour ausculter la nature humaine ?

Qu’il s’agisse d’une catastrophe maritime, comme dans L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame (The Poseidon Adventure, 1972, États-Unis, 20th Century Fox/Irwin Allen Productions), de catastrophes naturelles ou accidentelles comme dans Tremblement de terre de Mark Robson (Earthquake, 1974, États-Unis, Universal Pictures) ou dans La Tour infernale de John Guillermin (The Towering Inferno, 1974, États-Unis, 20th Century Fox), ou bien de meurtres perpétrés dans un train ou un navire de luxe, comme dans Le Crime de l’Orient-Express de Sidney Lumet (Murder on the Orient Express, 1974, Royaume-Uni, EMI Films) ou encore dans Mort sur le Nil de John Guillermin (Death on the Nile, 1978, Royaume-Uni, EMI Films), à chaque fois on a plaisir à suivre les démêlés de tous ces personnages arrogants, suffisants, qui mettent en perspective cette leçon immémoriale : quand ça barde quelque part, la générosité, la délicatesse et le soin aux autres ne vont jamais de soi. Des personnalités affligeantes prennent la tête du groupe des survivantes et des survivants, et celle ou celui qui tient un discours différent est bien vite écarté.e.

Kenneth Branagh est un amoureux convaincu de ces films crème chantilly, qui étalent à l’écran des moyens de production considérables. Et puis, si vous n’êtes pas convaincus, attendez de voir ce que le maître ès science-fiction James Cameron va nous proposer dans quelques semaines : car avec La Voie de l’eau, n’en déplaise aux grincheux, pas mal de pendules vont être remises à l’heure.

En attendant savourons dans nos confortables canapés ce que l’impeccable director Kenneth Branagh nous offre dans son opulente Mort sur le Nil circa 2022 (Death on the Nile, États-Unis/Royaume-Uni, 20th Century Studios/Scott Free Productions) : à savoir les tours et les détours d’un détective privé majestueux, le célèbre Hercule Poirot, pour découvrir la vérité. Qui a tué qui, comment et pourquoi ?

Dans des paysages sublimes, le long de travellings dorés à l’or fin, des actrices et des acteurs qui font partie de la fine fleur aristocratique – en matière d’acting – hollywoodienne s’en donnent à cœur joie pour nous tenir en éveil jusqu’au dénouement. Et puis quoi de plus ciné-génique que cette terre historique d’Égypte qui en a vu passer des royaumes, des personnages hauts en couleur, des péripéties aussi, et que tout cela amuse énormément.

Les momies encore ensevelies dans les sites funéraires en ont de bien belles à se raconter.

Mort sur le Nil, au classicisme british totalement assumé, est le film parfait à regarder en famille, au coin du feu, pendant les fêtes de fin d’année.

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