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Une nouvelle héroïne pour les kids : « Wednesday » de Tim Burton (2022)

L'incandescente Jenna Ortega incarne à la perfection Wednesday Addams.

L’incandescente Jenna Ortega incarne à la perfection Wednesday Addams.

Une lycéenne est inadaptée au monde d’aujourd’hui : pendant que son petit frère est enfermé dans son casier par les brutes de l’établissement, elle le venge en lâchant des piranhas dans la piscine où ces abrutis s’entraînent. Ni une, ni deux la jeune fille, qui se prénomme Wednesday, est virée du lycée ; alors ses parents, Morticia Addams et Guzman, décident qu’elle ira elle aussi dans la pension Nevermore, dans laquelle ils furent éduqués étant jeunes. Bien entendu, Wednesday, au début, rechigne, puis finalement, elle va se rendre compte qu’il y a tellement d’énigmes à résoudre à Nevermore.

C’est sur ce postulat – celui de l’enfance aux prises avec une normalité monstrueuse – que Tim Burton tresse avec la maestria qu’on lui connaît un entrelac de filets narratifs qui pose l’éternelle question : en quoi suis-je différent, et pourquoi ? Car à force de revendiquer son étrangeté n’en vient-on pas à ressembler un peu à tout le monde, dans une époque où la singularité de chacun est portée fièrement en étendard ?

Dans le 1er épisode Wednesday est fière de se comporter comme une chipie arrogante, fière de ses attributs gothiques, car elle a des visions, comme sa maman Morticia au même âge ; mais comme elle est aussi une adolescente rebelle, elle ne veut surtout pas lui ressembler. Et au début, la pension Nevermore est beaucoup trop connotée : Morticia y était trente ans auparavant la championne d’escrime et la figure de proue de la société secrète des Belladones. Wednesday demande plus à la vie qu’être une pâle imitation de maman. Alors, dans les tréfonds de sa conscience, elle va puiser la matière noire qui lui fera supporter le chaos, le désordre, l’angoisse des temps qui redistribuent une histoire éternelle : celle de la domination des plus faibles, des plus petits par les dominants, les fous religieux, ceux qui pensent pouvoir dicter aux autres ce qu’il faut dire et ce qu’il faut faire.

400 ans auparavant un massacre a eu lieu : des pèlerins du nouveau monde ont fait brûler vif dans un sanctuaire celles et ceux qui s’écartaient du dogme monothéiste. Wednesday (mercredi en français – quel joli prénom) découvre tout cela et elle trouve sa quête par la même occasion : elle veut réparer le monde blessé, elle va utiliser ses dons païens pour soigner les blessures profondes.

Tim Burton, génie de l’image et de la composition picturale au cinéma, dresse un monument télévisuel réconfortant pour apaiser les âmes blessées par la brutalité du monde.

En cela, il est à sa manière le Père Noël dont nous avons besoin aujourd’hui.

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