En mai fais-ce qu’il te plaît…ou pas : « May December » de Todd Haynes
Dans le nouveau film de Todd Haynes , le chouchou de la critique parisienne et provinciale bobo-centrée, on ausculte la vie d’une famille cellulaire états-unienne (le père, la mère, le fils et les deux filles, sans oublier les chenilles d’élevage), installée à Savannah en Géorgie, à l’aune du scandale qui défraya la chronique une vingtaine d’années auparavant.
May December (2024) nous raconte l’histoire d’une femme au foyer, mariée avec des enfants, qui, lorsqu’elle avait 36 ans, a vécu une relation sentimentale et sexuelle avec un gamin âgé de seulement 13 ans (il était scolarisé au moment des faits dans ce qui est l’équivalent d’une classe de 5ème en France). En 2015, une actrice californienne vient rencontrer la femme en question, car elle a été choisie pour l’incarner sur grand écran très prochainement.
La rencontre entre l’actrice hollywoodienne, qui a l’âge qu’avait celle qui détournait le gosse vingt ans auparavant, et cette dernière, promet de sulfureuses étincelles. Qui ne viendront pourtant pas.
Qu’est-il arrivé à tous ces cinéastes américains issus du cinéma indépendant U.S. (qui avait autrefois sa Mecque au Festival de Sundance dans l’Utah – tiens, bonjour le Sundance Kid : clin d’œil au héros de mon enfance, le toujours impeccable Robert Redford) ?
Bon, je digresse, je digresse. Reprenons : ces réalisateurs indé donc, aiment tellement se regarder filmer (ça, il faut avouer, les gros-plans en macro-photo de chenilles, de papillons, et même d’une chrysalide – sublime – qui éclot, sont de toute beauté !), qu’on veut nous en mettre plein les mirettes en nous faisant croire qu’on peut faire beaucoup mieux que la série de 2020 qui avait déjà tout exprimé sur le sujet : A Teacher (1 saison de 10 épisodes à ce jour, visible en SVOD sur Disney+).
Pourtant Natalie Portman est convaincante, elle joue à la perfection le rôle de cette actrice californienne-vampire qui veut s’approprier le mojo d’une Julianne Moore irrésistible, seul véritable personnage de cinéma totalement control-freak ; ainsi lorsque Julianne apparaît à l’écran, se dessine devant nos yeux éblouis toutes les fêlures béantes d’un personnage de femme esseulée, autrefois Reine majestueuse d’apparat en son Royaume de toc, qui veut continuer à vivre dans le déni, et qui ne pardonnera jamais rien à personne si on se met en travers de son chemin. La performance de Julianne Moore est encore une fois étourdissante, et le plan de la comédienne qui erre dans les bois avec un fusil de chasse dans les mains au petit matin, sauve à lui seul ce film bien trop élevé pour être totalement abouti.
Je veux revoir Natalie Portman dans un prochain Star Wars au cinéma, nom de nom. Et revoir également Julianne Moore, un flingue à la main, dans un vrai Vigilante Movie, pour une fois (Jodie Foster l’a bien fait, elle).
Allez Hollywood ! Exaucez nos vœux une fois encore pour cette nouvelle année qui démarre, quoi !!!
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.