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Un été avec Natalie Wood (2/5)

Sex and the Single Girl

En 1964 Natalie Wood est la tête d’affiche féminine da la savoureuse comédie Une vierge sur canapé (Sex and the Single Girl) de Richard Quine. Voici la phrase de présentation du film sur la plateforme OCS Ciné+ : « Un journaliste spécialisé dans la presse à scandales s’éprend d’une célèbre et ravissante sexologue, auteur d’un essai fortement controversé. »

Le journaliste en question, c’est Tony Curtis qui l’incarne, auréolé du succès phénoménal de Certains l’aiment chaud (Some Like It Hot, 1959) avec son complice Jack Lemmon, et la déesse de l’écran Marilyn Monroe. D’ailleurs, tout au long du film, il est fait référence dans les dialogues au film culte de Billy Wilder, quand plusieurs personnages secondaires trouvent au journaliste une ressemblance avec Lemmon. Et une scène en particulier, celle du peignoir, très drôle et magnifiquement rythmée, cite le travestissement de Curtis et de Lemmon dans le film de Wilder : après s’être jeté à l’eau, poussé par la psychologue éprise de lui qui tombe à la rivière elle aussi, le journaliste enfile le peignoir de Natalie Wood.

La charmante et très dynamique psychologue Helen Brown est interprétée par une Natalie Wood qui maîtrise à la perfection tous les ressorts dramatiques de la comédie américaine un brin sophistiquée. En 1964 il s’agit d’une consécration pour la jeune comédienne (elle a 26 ans seulement) qui donne la réplique au légendaire duo Lauren Bacall/Henry Fonda, des légendes du Hollywood d’avant. Mais les années 1960 appartiennent à la nouvelle génération des actrices qui sont nées dans les années 1930 et 1940, comme Natalie, Faye Dunaway et Ali MacGraw par exemple.

Richard Quine, le réalisateur, est un artisan qui maîtrise à la perfection tous les trucs et astuces du métier, et signe une comédie trépidante, qui ne se prend jamais au sérieux, et qui se moque gentiment : des hommes mariés qui mentent éhontément à leurs épouses et à leurs maîtresses, des femmes mariées esseulées qui veulent quand même continuer à croire au grand amour romantique de leur jeunesse, des journalistes nouvelle manière qui se spécialisent dans le scandale, le voyeurisme et la mauvais goût (la naissance de la presse people, déjà radiographiée par Federico Fellini dans La Dolce Vita en 1960), pendant que les psychologues et les psychanalystes en prennent aussi pour leur grade. Le film est ponctué de 3 numéros chantés et dansés dans la plus belle tradition du Music-Hall (Count Basie et son Orchestre assurent la partition musicale du film et les séquences chantées, car dans les années 1960 Hollywood aimait le jazz, et le jazz aimait Hollywood). Les gros plans sur Count Basie et sur ses musiciens en train de jouer leur musique, si belle, si entraînante, sont de purs moments de grâce artistique et cinématographique, de purs moments de bonheur absolu.

Tout est à l’unisson dans cette comédie de mœurs (ou de remariage, c’est selon) diaboliquement bien rythmée. Chacun et chacune y joue sa partition à la perfection. 

Mais nous n’avons d’yeux que pour Natalie !

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Un été avec Natalie Wood (1/5)

Natalie Wood Le temps qui passe nous éloigne de ce qui fut, et qui n’est plus. Les merveilleux films des années 1960, quand le cinéma avait trouvé son rythme de croisière et que de nouveaux procédés techniques ingénieux les rendaient stupéfiants de beauté et de charme, se sont pourtant éloignés de nous comme les baïnes de la côte Atlantique qui s’en retournent vers le grand large.

Cependant les souvenirs, eux, sont comme les volcans : endormis, assoupis, mais jamais totalement éteints. Et des visages filmés en gros plan, des lignes de dialogue, doublées ou pas, des musiques de films, des plans, des mouvements d’appareil reviennent nous hanter. Et la quiétude de l’été est propice à ce retour originel vers la beauté au cinéma. Ainsi, il faut se souvenir à nouveau de la formidable actrice qu’était Natalie Wood.

Natalie Wood, c’était le charme, la fantaisie, le prodigieux don de l’interprétation, la sensualité et le sens de la comédie. Elle savait jouer vite, juste et bien. Cette actrice américaine née le 20 juillet 1938 à San Francisco (Californie) incarne pour toujours ce que le métier d’actrice de cinéma avait à offrir de meilleur, et de plus sincère. Pour celles et pour ceux qui me lisent depuis assez longtemps maintenant, vous l’avez compris : ce blog n’est pas, et ne sera jamais, le réceptacle des cancans ou des anecdotes graveleuses qui émaillent l’histoire du cinéma. J’ai en horreur les comptes-rendus de tournages qui détaillent le sordide et le grotesque des comportements des gens de cinéma. Un livre comme celui de Kenneth Anger, Hollywood Babylone, publié chez Tristram par mon ami Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny (des éditeurs exceptionnels au demeurant), me désespère. Je préfère nettement les œuvres des critiques et historiens du cinéma Kevin Brownlow, Christopher Frayling et Gian Luca Farinelli, qui ne passent pas leur temps à débiner à longueur de pages sur tel ou telle.

C’est pourquoi ce portrait amoureux de l’actrice Natalie Wood (qui sera le tout premier chapitre de mon livre à venir Portraits amoureux des actrices du cinéma mondial) ne s’occupera que de ce que cette femme a apporté de charme mutin et de drôlerie irrésistible dans tous les films dans lesquels elle a merveilleusement joué la comédie, et le drame aussi parfois. Et ils son nombreux.

Nous commencerons son portrait au post suivant avec l’analyse de son jeu (si moderne) dans le film dont elle partageait l’affiche avec un Tony Curtis sensationnel en homme à la fois veule et séduisant, sans que jamais son jeu ne tombe dans les clichés ou les procédés. Il était pour cela bien aidé par l’interprétation au cordeau de sa partenaire féminine. Le film s’intitule Une vierge sur canapé, il a été réalisé en 1964 par le roi de la comédie domestique pour adultes Richard Quine et il a fait de Natalie la nouvelle jeune reine d’Hollywood.

To be continued…

 

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Ciné 80 : (#5) « Cluedo »

"Qui a fait le coup ?" se demandent le colonel Moutarde, Madame Pervenche et tous les autres.

« Qui a fait le coup ? » se demandent le colonel Moutarde, Madame Pervenche et tous les autres.

Mattel n’est pas la première firme de jouets qui a accolé son nom en lettres flamboyantes aux marquises des cinémas. Même si le succès fulgurant de Barbie (Greta Gerwig, 2023) a concrétisé le fantasme du jouet devenant héroïne de cinéma pour les enfants next-gen, d’autres multinationales du jouet et du jeu avaient balisé le terrain, bien avant.

Ainsi, en 1985, la société Parker, qui commercialisait le jeu Cluedo (rebaptisé Clue aux États-Unis), décidait d’en faire une adaptation pour le cinéma. Elle demandait à Jonathan Lynn et à John Landis (ce dernier était très en vue à Hollywood depuis le succès de sa superbe comédie horrifique Le Loup-garou de Londres, en 1981) de proposer un scénario qui ravirait les enfants, et leurs parents. Sous la houlette de Paramount Pictures les deux énergumènes proposèrent leur version du jeu : une comédie policière à la lisière du fantastique, avec décor de manoir hanté et avec, excusez du peu, le génial Tim Curry en maître de cérémonie.

Dès les premières images, c’est Tim Curry himself qui nous introduit dans la demeure de style gothico-victorien, où prend place l’action. Son personnage de Wadsworth, majordome du mystérieux Monsieur Corps, nous permet de faire connaissance avec les invités qui arrivent dans la lugubre maison un à un. Pourquoi ont-ils été réunis ensemble (ils sont sept en tout en comptant leur hôte) à cet endroit de la Nouvelle-Angleterre, un soir pluvieux et orageux de 1954 ? Nous n’en savons rien, et eux non plus. Pourtant, quelle joie de reconnaître le colonel Moutarde, Madame Pervenche, et ainsi de suite… (quand on est familier du jeu s’entend).

L’histoire qui nous est montrée dans Cluedo (Jonathan Lynn, 1985) est une loufoque murder mystery qui rend hommage avec beaucoup de drôlerie aux meilleurs Agatha Christie. Et Tim Curry incarne à la merveille un genre d’Hercule Poirot rajeuni et virevoltant. Et puis dans la distribution on découvre aussi un Christopher Lloyd qui triomphait dans le plus gros succès du box-office cette année-là : il s’agissait du premier volet de Retour vers le futur (Robert Zemeckis, 1985).

Cette anné-là (1985) à Hollywood, on savait faire des films hilarants qui contentaient à la fois les jeunes enfants, leurs parents, mais aussi leurs grands-parents. On appelait ça le crossover intergénérationnel. Cet art de la comédie d’aventures fantastiques ou policières est désormais perdu.

Pourtant ces films, même s’ils ne pointaient pas tous leur museau aux premières places du box-office, marchaient assez bien en salles, et ravissaient les kids fous de films et de musique que nous étions dans les années 1980. Cluedo (Clue aux États-Unis) a occupé la 107e position au Box office américain de l’année 1985, devant D.A.R.Y.L (111e) ou encore Red Sonja (Kalidor : La légende du talisman chez nous, 115e) et Enemy Mine (123e), le sublime film de science-fiction intimiste de Wolfgang Petersen. Cluedo a rapporté 14 643 997 dollars sur ses 384 jours d’exclusivité-salle dans le monde, à travers une combinaison de 1022 écrans. [sources = Box Office Mojo by IMDbPro, consulté sur internet le 09/07/2024]

C’était un score plus qu’honorable pour l’adaptation pas vraiment attendue d’un jeu de société où la réflexion prend le pas sur l’action et la fébrilité.

P.S : Je chroniquerai dans la deuxième moitié de l’année 2024 tous les autres films cités dans ce post, dans cette même rubrique Ciné 80.

P.S 2 : On peut actuellement voir Cluedo en streaming sur la plateforme de Paramount Channel, via MyCanal (en abonnement payant).

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