France 5 diffusera dimanche 31 mars 2024 à 22h35 un film documentaire exceptionnel co-réalisé par l’historienne Camille Fauroux, intitulé : La honte et l’oubli. Travailleuses françaises en Allemagne nazie.
Voici la bande-annonce :
France 5 diffusera dimanche 31 mars 2024 à 22h35 un film documentaire exceptionnel co-réalisé par l’historienne Camille Fauroux, intitulé : La honte et l’oubli. Travailleuses françaises en Allemagne nazie.
Voici la bande-annonce :
Une psychiatre, Rose Cotter, travaille dans un service d’urgences à l’hôpital, dans le New Jersey. Elle y reçoit une jeune patiente en état de choc. Pendant qu’elle lui parle et qu’elle commence à établir un diagnostic, la jeune femme, de plus en plus instable, finit par se suicider devant elle. En mourant, elle affiche sur son visage un sourire à jamais figé, même jusqu’à la morgue de l’hôpital. À partir de cette situation traumatique, notre jeune psy va être confrontée à de plus en plus de situations anxiogènes. Lesquelles vont avoir un impact néfaste sur son existence : délitement de son couple, suspicion de ses confrères, incompréhension de ses proches. Seul son ex petit ami, un policier bienveillant, semble lui prêter une oreille attentive.
Sur cette trame archi-rebattue de film d’horreur (la malédiction qui fait de votre vie quotidienne un enfer), cette production Paramount Pictures de 2022 propose une relecture passionnante du genre, car elle possède deux éléments de poids : d’abord une actrice géniale, Sosie Bacon, qui porte entièrement Smile (2022) sur ses épaules. Son interprétation d’une psychiatre brillante dépassée par les événements est absolument convaincante. Ensuite une mise en images innovante, avec une caméra fluide qui colle au plus près du sentiment de déliquescence qui envahit notre héroïne : on fait siens les tourments qui l’assaillent, et on compatit. D’ailleurs, les adolescent.es ont fait un triomphe au film en salles (environ 1 200 000 spectateurs et spectatrices se sont reendu.es au cinéma lors de son exploitation au cinéma en France entre octobre 2022 et début janvier 2023).
Quand on filme son histoire avec gourmandise et intelligence, généralement le public suit et le bouche-à-oreille fonctionne, même à l’ère des plateformes. Depuis quelques années le genre horrifique se porte bien , car il est tenu à bout de bras par des équipes talentueuses, au professionnalisme indéniable. Quand on respecte le matériau premier ça finit bien souvent par payer.
Smile, à travers son portrait d’une psy en prise avec une entité maléfique d’origine inconnue, redore le blason de l’horreur et du fantastique au cinéma, là où Evil Dead Rise (2023 – Lee Cronin) a en partie échoué par exemple. On ne peut pas réussir à chaque fois. Et puis se confronter à une franchise à succès est le plus casse-gueule des exercices, c’est bien connu. En partant d’une histoire originale l’équipe du film a évité des potentiels désagréments, et des désillusions difficiles à effacer, quand il s’agit de proposer aux studios un nouveau projet de long-métrage.
Smile est une belle réussite. Mais faites attention aux sourires enjôleurs et insistants. Trop insistants pour êtres honnêtes.
Un inspecteur de la police d’Austin, au Texas, est reçu par une psychologue du travail pour savoir s’il est apte à exercer ses fonctions. Depuis l’enlèvement de sa fille dans un parc de la ville, le policier, incarné par Ben Affleck (qui hérite une fois de plus d’un rôle sur mesure), est un peu à côté de ses pompes. Seul le travail lui permet de tenir encore le coup. Comme une information anonyme les prévient, lui et son coéquipier, d’un braquage à venir, ils décident de se rendre sur les lieux où se trouve la banque visée, et d’y monter une planque.
Sur cette trame scénaristique archi-rebattue, le réalisateur hollywoodien Robert Rodriguez, autrefois complice de Quentin Tarantino, nous emmène à la rencontre de personnages étonnants, les « Hypnotics », qui maîtrisent l’hypnose et la manipulation mentale au-delà même de ce qu’il est possible d’imaginer. Par certains côtés, le film fait penser au génial Scanners (1981) de David Cronenberg. On a droit aussi, chez Rodriguez, à des duels psychiques entre êtres humains qui manipulent à loisir la conscience de chacun.
En inventant « La Cellule », cette mystérieuse organisation secrète, boîte privée qui travaille pour la Défense des États-Unis, le cinéaste joue avec les thèses complotistes qui illustrent de nombreuses fictions ciné et télé en Amérique du Nord. Alice Braga (divine), William Fichtner (toujours aussi classe) et Ben Affleck, s’amusent eux et elle aussi énormément en interprétant des personnages rois et reine de l’illusion, mais qui arrivent aussi à se faire berner.
Hypnotic (2023, sur MyCanal) est aussi une œuvre de cinéma ultra référentielle, qui cite au long de ses 1h33 de métrage Le Prestige (2006) et Inception (2010) de Christopher Nolan (récompensé en février 2024 en France d’un César d’honneur pour l’ensemble de sa filmographie), la photographie dorée des films nineties de David Fincher, ou encore Paycheck (2003) de John Woo, avec déjà Ben Affleck dans le rôle masculin principal (accompagné par l’extraordinaire Uma Thurman).
Hypnotic a été présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2023. On comprend pourquoi, tant ce pur objet de divertissement, d’une facture irréprochable, nous emmène en terrain familier, au cœur de ce cinéma américain que nous aimons tant.
Oui, à Hollywood, les films du milieu, même s’ils sont moins nombreux qu’avant, existent toujours. Pour notre plus grand plaisir !
En 2024 Amblin, la boîte de production cinématographique et télévisuelle de Steven Spielberg, nous offre une mini-série de luxe de toute beauté.
Chaque épisode (au nombre de 9) de cette première saison regorge d’un luxe de détails que pourraient lui envier les trois-quarts de la production cinématographique actuelle. Mais bon, c’est entendu, Steven Spielberg est un nabab, un vrai, d’Hollywood ; à lui seul il est à la fois David O. Selznick, Irving Thalberg et Robert Evans. Il règne incontestablement en maître des bienséances à Hollywood, aux côtés d’un autre monstre sacré à qui on fiche royalement la paix : Clint Eastwood, et sa compagnie de production Malpaso. Qu’on ne s’y trompe pas, Amblin et Malpaso, grâce à un modèle économique performant, sont aujourd’hui de véritables studios de cinéma, qui non seulement financent des films, mais les accompagnent aussi jusqu’à leur sortie en salles ou sur les plateformes. En outre, ce sont de véritables créateurs qui œuvrent aux commandes de ces structures de production. Il n’est pas question de faire n’importe quoi.
La série Masters of the Air (1 saison – 2024) se déroule en 1943, au plus dur de la guerre aérienne que se livrent les Alliés et les Nazis ; il s’agit de suivre quelques têtes brûlées d’une Compagnie d’aviateurs (pilotes, navigateurs, mitrailleurs, mécaniciens, opérateurs radio) intégrée à la 8e Armée de l’U. S. Army. L’Air Force, installée dans des bases sur le sol anglais, fourmille de jeunes mâles qui rêvent d’en découdre dans le ciel avec les chasseurs allemands. Mais la guerre aérienne, cruelle, et son champ de bataille en plein ciel au-dessus de la France, de la Belgique, de la Hollande et de l’Allemagne, n’offre aucun répit.
À chaque retour de mission de bombardement plus d’un aviateur manque à l’appel. Les deux jeunes Majors qui pilotent des bombardiers américains, qui deviennent amis quand ils sont encore sur le sol américain, nouent une relation de camaraderie militaire tout feu tout flamme, mais ne sont jamais dupes à propos de ces missions à haut risque que le commandement leur confie, et qu’ils doivent exécuter en plein jour. La braise de leur vingt ans couve, en sourdine, et même si on réchappe aux flaks des DCA ennemies, qu’adviendra-t-il lors de la prochaine sortie aérienne ? Qui restera sain et sauf ? Et qui reviendra en un seul morceau ?
Masters of the Air, mini-série magnifiquement photographiée, mise en scène et interprétée (merveilleux Austin Butler et Callum Turner), est un bijou télévisuel qui a trouvé refuge sur Apple tv+.
À voir toutes affaires cessantes, tant ce spectacle prodigieux pose, de manière nuancée et délicate, bon nombre de questions qui font mal aujourd’hui encore (en Ukraine, en Arménie, dans la Bande de Gaza, en Israël, au Yémen,…).
Dans le nouveau film de Todd Haynes , le chouchou de la critique parisienne et provinciale bobo-centrée, on ausculte la vie d’une famille cellulaire états-unienne (le père, la mère, le fils et les deux filles, sans oublier les chenilles d’élevage), installée à Savannah en Géorgie, à l’aune du scandale qui défraya la chronique une vingtaine d’années auparavant.
May December (2024) nous raconte l’histoire d’une femme au foyer, mariée avec des enfants, qui, lorsqu’elle avait 36 ans, a vécu une relation sentimentale et sexuelle avec un gamin âgé de seulement 13 ans (il était scolarisé au moment des faits dans ce qui est l’équivalent d’une classe de 5ème en France). En 2015, une actrice californienne vient rencontrer la femme en question, car elle a été choisie pour l’incarner sur grand écran très prochainement.
La rencontre entre l’actrice hollywoodienne, qui a l’âge qu’avait celle qui détournait le gosse vingt ans auparavant, et cette dernière, promet de sulfureuses étincelles. Qui ne viendront pourtant pas.
Qu’est-il arrivé à tous ces cinéastes américains issus du cinéma indépendant U.S. (qui avait autrefois sa Mecque au Festival de Sundance dans l’Utah – tiens, bonjour le Sundance Kid : clin d’œil au héros de mon enfance, le toujours impeccable Robert Redford) ?
Bon, je digresse, je digresse. Reprenons : ces réalisateurs indé donc, aiment tellement se regarder filmer (ça, il faut avouer, les gros-plans en macro-photo de chenilles, de papillons, et même d’une chrysalide – sublime – qui éclot, sont de toute beauté !), qu’on veut nous en mettre plein les mirettes en nous faisant croire qu’on peut faire beaucoup mieux que la série de 2020 qui avait déjà tout exprimé sur le sujet : A Teacher (1 saison de 10 épisodes à ce jour, visible en SVOD sur Disney+).
Pourtant Natalie Portman est convaincante, elle joue à la perfection le rôle de cette actrice californienne-vampire qui veut s’approprier le mojo d’une Julianne Moore irrésistible, seul véritable personnage de cinéma totalement control-freak ; ainsi lorsque Julianne apparaît à l’écran, se dessine devant nos yeux éblouis toutes les fêlures béantes d’un personnage de femme esseulée, autrefois Reine majestueuse d’apparat en son Royaume de toc, qui veut continuer à vivre dans le déni, et qui ne pardonnera jamais rien à personne si on se met en travers de son chemin. La performance de Julianne Moore est encore une fois étourdissante, et le plan de la comédienne qui erre dans les bois avec un fusil de chasse dans les mains au petit matin, sauve à lui seul ce film bien trop élevé pour être totalement abouti.
Je veux revoir Natalie Portman dans un prochain Star Wars au cinéma, nom de nom. Et revoir également Julianne Moore, un flingue à la main, dans un vrai Vigilante Movie, pour une fois (Jodie Foster l’a bien fait, elle).
Allez Hollywood ! Exaucez nos vœux une fois encore pour cette nouvelle année qui démarre, quoi !!!
La saison cinématographique 2024 démarre avec un chef-d’œuvre : il s’agit du nouveau film du réalisateur grec Yórgos Lánthimos, intitulé Pauvres Créatures, et récompensé cet été (2023) par le Lion d’Or du meilleur film à la Mostra de Venise (gage de qualité pour tout.e cinéphile qui se respecte).
Dans ce 8e long-métrage du réalisateur grec, il est question de créatures à la recherche de leur humanité profonde. Bella Baxter, incarnée à la perfection par Emma Stone (avec peut-être un second oscar à la clé dans un leading role), veut découvrir le monde ; et en s’émancipant, en s’affranchissant du rôle démesuré joué par les hommes, à Londres comme à Lisbonne, ou à Alexandrie, elle va acquérir une part d’humanité qui lui faisait défaut, croyait-elle. Cette nouvelle œuvre cinématographique du cinéaste grec est une dystopie steampunk : Yórgos Lánthimos invente sous nos yeux un monde singulier, excessivement coloré, et y plonge ses personnages (fort attachants) comme on place des insectes, des batraciens et des serpents (certains venimeux, d’autres non) dans un vivarium.
Le film est un festin pour les sens, tant sa richesse chromatique et sonore n’a d’égale que la perfection de l’interprétation. Emma Stone (qu’on avait profondément aimée dans La La Land de Damien Chazelle) s’y transforme en Reine de la Comédie dramatique. Et l’utilisation de la nouvelle pellicule très haute sensibilité Kodak pour le cinéma (au rendu particulièrement chatoyant) magnifie chaque plan du film.
Il faudra visionner ce film plusieurs fois pour en absorber toutes les audaces, tous les indices si riches qui le parsèment de bout en bout, pour en décrypter toutes les références cinématographiques : Fellini, Lars Von Trier, le Jeunet & Caro de La Cité des enfants perdus, Tarkovski, Lynch… et tant d’autres.
L’année cinéma 2024 ne pouvait pas mieux commencer !
Je souhaite à toutes et à tous une magnifique année cinéma 2024, riche en découvertes cinématographiques et sérielles.
L’histoire, on la connaît déjà, tant ce récit des aventures épiques des 4 Mousquetaires, imaginées au XIXe siècle par Alexandre Dumas et Auguste Maquet, fait partie de la culture populaire française et réconcilie hautes castes et petit peuple dans un même élan. Ces personnages hauts en couleurs nous accompagnent depuis un bon moment déjà. Et Martin Bourboulon, le réalisateur des 2 films : Les Trois Mousquetaires : 1. D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires : 2. Milady (2023 pour l’un et l’autre), a respecté le cahier des charges ; tout y est de ce qu’on aime par-dessus tout dans cette course contre la montre pour déjouer un complot ourdi au sein du Royaume de France, en 1627, au temps du roi Louis XIII : D’Artagnan, benêt gascon au sang chaud qui monte à Paris pour devenir Mousquetaire du roi sur une lettre de recommandation de son père pour le Capitaine de Tréville, les 3 duels successifs avec ses 3 futurs amis, la rencontre inopinée avec les Mousquetaires du Cardinal Richelieu, la rencontre avec sa logeuse et future amoureuse Constance Bonacieux, également femme de chambre et confidente de la reine de France, laquelle a des envies d’adultère avec l’ennemi héréditaire, le duc de Buckingham.
Et puis il y a Milady. Ah, Milady de Winter, cette complice du « diable probablement » (en référence à Robert Bresson, mes mignons), qui à elle seule vaut l’achat des places de cinéma, tant l’interprétation, baroque à souhait, de la merveilleuse actrice Eva Green, ajoute une pierre blanche dans la voûte constellée où siègent les noms des sublimes actrices qui l’incarnèrent au cinéma. Il y eut Lana Turner, inégalable (selon les mots mêmes de la Lady Green), il y a maintenant cette incarnation à la fois énigmatique et touchante de la fille de Marlène Jobert (à noter que la maman est aussi une de nos très grandes actrices de cinéma – suffirait de ne pas l’oublier, non mais !).
Oui, Eva Green incarne à la perfection ce personnage féminin qui masque des fêlures profondes sous sa capacité phénoménale à escrimer et à occire tous les mâles arrogants qui ne sont bons qu’à une chose : engrosser les dames et s’embrocher à tour de rôle les uns les autres au fil de l’épée, n’en déplaise au prévôt. Heureusement, Milady est là pour remettre de l’ordre.
Courez aller voir ces 2 films populaires au cinéma, que diable !
Mais courez donc !
Ce film est mon coup de cœur de l’année cinématographique 2023.
Une femme mariée devient amoureuse d’un homme, dont la personnalité est à l’opposée de celle de son mari. Cette femme enseigne la philosophie au 3ème Âge, en attendant d’être titularisée dans une université.
Nous sommes au Canada, au Québec plus précisément, et ce film de la Québécoise Monia Chokri (qui fait partie de la bande de Xavier Dolan) est un ravissement de tous les instants. Déjà, c’est grâce à l’interprétation parfaite, d’une grande intelligence de jeu, de Magalie Lépine-Blondeau, que l’on parvient à être captivé.e par cet embrasement des sens. Un moment de vie particulier, la réfection d’un chalet pour les vacances, va unir deux personnes que tout semble opposer : le milieu social, les habitudes domestiques, le rapport à la vie, la façon de se mouvoir et d’exprimer ses émotions. Pendant tout le film la réalisatrice nous fait balancer d’un sentiment à un autre : tantôt on est d’accord avec les choix de vie de Sophia, et tantôt on a envie de crier devant l’écran en l’avertissant : « Ne fais pas ça Sophia, sinon tu vas morfler ; car depuis le film d’Adrian Lyne Liaison fatale (Fatal Attraction, 1987) on sait que « l’amour, quand c’est trop fort, ça peut faire mal, très mal. »
Monia Chokri parvient à déjouer toutes les attentes, tous les attendus chers à ce style de film. Rien ne se passe finalement comme on pourrait s’y attendre. La caméra, amoureuse de Magalie Lépine-Blondeau, épouse chaque contour, chaque geste, chaque infime détail du corps de l’actrice, comme elle faisait avant avec Isabelle Adjani dans L’Été meurtrier (Jean Becker, 1983), avec Valérie Kaprisky dans L’Année des méduses (Christopher Frank, 1984) ou encore avec Juliette Binoche dans Fatale (Damage, Louis Malle, 1992). Monia Chokri nous adresse ainsi un magnifique portrait de femme, lumineuse, belle, incandescente, libre.
Vive le cinéma québécois, qui fait un bien fou, en donnant à respirer cet air froid revigorant tout empreint de beauté et de liberté !