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Les comédies d’aventures : [#1] « OSS 117. Alerte rouge en Afrique noire » (2021)

OSS 117 Les clichés et les mauvaises manières ont la peau dure. En partant de ce constat, Nicolas Bedos s’empare d’un héros de cinéma français des sixties et le réactualise d’une manière désopilante. Et pourtant, le terrain était glissant. Car un certain Michel Hazanavicius était déjà passé par là à deux reprises. Et du coup, avec l’aide de son complice Jean Dujardin et de la bonne fée Bérénice Bejo, il avait donné au public et aux cinéphiles une comédie d’aventures franchement réussie, devenant instantanément culte : il s’agissait de OSS 117. Le Caire nid d’espions (France, Gaumont, 2006). Lequel était suivi 3 ans plus tard d’OSS 117. Rio ne répond plus (France, Gaumont, 2009) avec cette fois en guest féminin l’épatante Louise Monot.

Les 2 films allaient rejoindre dans la malle aux trésors des films d’aventures à la française des classiques absolus comme Le Sauvage (France/Italie, Lira Films, 1975) de Jean-Paul Rappeneau, L’Africain (France, Renn Productions, 1983) de Philippe de Broca, Boulevard du Rhum (France/Italie/Espagne, Gaumont International, 1971) de Robert Enrico, Les Aventuriers (France/Italie, SNC, 1967) toujours de Robert Enrico, L’Homme de Rio (France/Italie, les Films Ariane, 1964) de Philippe de Broca, ou encore Angélique et le Sultan (France/Italie/RFA, CICC, 1968) de Bernard Borderie.

OSS 117, sous les traits du prodigieux Jean Dujardin (qui est un rêve d’acteur de cinéma à l’ancienne manière, avec un côté tough guy ironique à souhait), devenait pour le coup un personnage éminemment populaire et aimé par toutes les classes sociales de l’Hexagone.

12 ans après l’exploitation en salles de Rio ne répond plus la Gaumont a confié la réalisation d’un 3ème épisode au sémillant Nicolas Bedos, lequel sortait du succès commercial non négligeable de sa comédie romantique La Belle époque (2019) avec la sublime Doria Tillier et Daniel Auteuil. Nicolas Bedos, quand il a accepté de relever le défi, savait ce qui l’attendait. Car les troisièmes épisodes sont un défi de taille pour n’importe quelle réalisatrice et réalisateur sur la planète. Il ne faut pas se planter, et il ne faut surtout pas planter la franchise ! Certaines et certains ne se sont jamais relevé.e.s du plantage d’un 3ème épisode attendu avec ferveur par les fans hardcore : ayons une pensée émue par exemple pour le pauvre Paul Feig qui a coulé en même temps que son S.O.S Fantômes (Ghostbusters, États-Unis/Australie, Columbia Pictures) en 2016, tant et si bien que son film n’apparaît même pas sur les listings officiels de la saga, remplacé vertement par le très attendu S.O.S Fantômes : L’Héritage (Ghostbusters : Afterlife, États-Unis/Canada, Columbia Pictures, 2021) de Jason Reitman, qui lui-même n’ose pas arborer le redouté numéro 3 ! C’est à y perdre son grec et son latin, vous dis-je !

La suite, très prochainement…

 

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Quoi de neuf dans le Genre ? : [#1] « Bienvenue à Raccoon City » (2021)

L'affiche officielle du film pour l'exploitation en salles en France.

L’affiche officielle du film pour l’exploitation en salles en France.

Claire Redfield se rend dans la petite ville de Raccoon City, fondée en 1939. Elle y rejoint son frère Chris, qui est policier, et qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Mais elle a des choses importantes à lui dire. Quand elle arrive en ville, devant la maison de son frère, il fait déjà nuit, et il pleut sans discontinuer. Raccoon City est une cité délaissée, abandonnée par la compagnie pharmaceutique Umbrella Corporation, et les rares habitants donneraient cher pour la quitter définitivement. Pendant ce temps des événements anormaux se produisent.

En confiant cette franchise fantastico-horrifique, Resident Evil, au réalisateur anglais Johannes Roberts (né en 1976 à Cambridge, en Angleterre) les producteurs de Constantin Film ont eu le nez creux ; car Roberts insuffle une vraie dynamique de genre à son petit traité de l’horreur pandémique qui nous frappe toutes et tous à l’heure actuelle. En imaginant les ressorts dramatiques suivants, des scientifiques à la masse font des expériences sur des êtres humains qui, bientôt transformés, leur échappent et deviennent hors de contrôle, le réalisateur anglais commente l’actualité brûlante du moment sans pour cela se départir d’une totale maîtrise de sa mise en scène.

Il n’y a qu’à voir la parfaite lisibilité de ses scènes d’action, quand par exemple on suit la petite troupe des 4 flics de Raccoon City investir les bois et pénétrer dans le manoir Spencer plongé dans une sinistre obscurité. On ne peut pas s’empêcher d’y voir un clin d’œil appuyé au débarquement des Marines coloniaux de l’espace, quand ils investissent la colonie abandonnée de la planète LV-426 dans le somptueux Aliens : Le Retour (1986) de James Cameron. D’autant plus que la séquence de mitraillage des zombi.e.s dans le noir, à l’aveugle, par Chris Redfield, est particulièrement angoissante. Son filmage fait bien ressentir tout ce que le personnage a à craindre pour sa vie. Et elle répond, comme un écho, à une scène précédente, quand le chef de la police, acculé contre un mur, avec le chargeur de son pistolet de fonction vide, s’apprête à être dévoré tout cru par un solide rottweiler zombifié.

Vous l’aurez sans doute compris, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City (Welcome to Raccoon City, Allamagne/Canada/États-Unis, Constantin Film/Davis Films, 2021) est néanmoins à réserver aux amateurs de films du genre fantastique et de l’horreur mêlés. Lesquel.le.s ne devraient pas être déçu.e.s tant ce nouvel opus redynamise de la plus belle des manières une franchise en perte de vitesse depuis quelques années. Évidemment, la toute dernière scène du film, comme dans les Marvel Movies, nous promet une suite à venir.

Alors, à quand une réinitialisation de la franchise bien aimée Underworld ?

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The Movie Hunter présente : « American Rust » (2021)

Jeff Daniels interprète avec maestria le shérif Del Harris dans la sublime série "American Rust".

Jeff Daniels interprète avec maestria le shérif Del Harris dans la sublime série « American Rust ».

Jeff Daniels est un comédien exceptionnel. Et pour celles et ceux qui ne le savaient pas encore, il est temps de voir de quoi le garçon est capable dans la série en 9 épisodes American Rust (États-Unis, Showtime, 2021). 

Il y interprète le shérif Del Harris d’une petite bourgade de Pennsylvanie, baptisée Buell, dans laquelle tout le monde se connaît. Comme la mondialisation est passée par là, Buell est économiquement sinistrée, le taux de chômage y est de 25 % et tout le monde a du mal à joindre les deux bouts. Deux jeunes hommes, dont les années lycées sont derrière eux, Billy Poe et Isaac English, aimeraient s’échapper car leur condition sociale n’est pas reluisante ; mais ils n’ont nulle part où aller. Et quand il s’agit de prendre le train pour quitter la ville, c’est de train de marchandises qu’il s’agit.

À Buell chacune et chacun a mille raisons de s’enfuir, pour aller où exactement, dans l’Ouest ? Mais cet Ouest mythique possède-t-il les vertes prairies dont on parle dans les légendes américaines ? N’arrive-t-il pas parfois qu’on en revienne, encore plus cabossé qu’avant ? Souvenez-vous du Motorcycle Boy dans l’élégiaque Rusty James (Rumble Fish, États-Unis, Zoetrope Studios, 1983) du Maître Francis Ford Coppola, un film maudit dans lequel les âmes blessées s’affrontaient à coups de lames de rasoir. On se souvient aussi de Tom Cruise dans ses jeunes années d’Outsiders (Francis Ford Coppola, The Outsiders, États-Unis/France, Zoetrope Studios/AMLF, 1983) qui n’étaient pas encore abîmées par l’Église de Scientologie. Il fut un temps où l’Amérique respirait, bougeait, dansait sur les scores originaux de La Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever, États-Unis, Paramount Pictures, 1977) de John Badham, et de Flashdance (États-Unis, Paramount Pictures, 1983) d’Adrian Lyne.

Aujourd’hui, en Pennsylvanie, on se force un peu pour se rendre au mariage de Jimbo et de Katy, parce qu’on sait que la suite sera un long chemin semé d’embûches, et la mariée a beau être jolie, un meurtrier rôde dans la ville. Il a lâchement assassiné l’ex-adjoint du Shérif Harris, et même s’il s’agissait d’un salaud qui violentait sa femme… eh bien ces choses-là ne se font pas.

American Rust n’est en aucune manière une série misérabiliste. Car ses créateurs ont une véritable empathie pour chacun des personnages qu’on voit à l’écran. Il ne s’agit pas ici d’un trip télévisuel putassier orchestré par des merdeux qui se donneraient bonne conscience en proposant une vision déformée de l’Amérique au temps de Trump, de Bannon et de Qanon. Non. Au contraire, le show-runner Dan Futterman, fait preuve de beaucoup de délicatesse sur l’ensemble de la série (9 épisodes en tout). Né le 8 juin 1967 à Silver Spring, dans le Maryland, Daniel Paul Futterman n’est pas un néophyte qui découvrirait l’univers emphatique des créations télévisuelles sérielles en découvrant les scores d’audience de Squid Game (Ojing-eo geim, Corée du Sud, Netflix/Siren Pictures, 1 saison en 10 épisodes : 2021) dans la dernière édition en date du Wall Street Journal ou de Variety. Diplômé en 1989 de l’Université Columbia à New York, il a écrit le scénario du film Truman Capote (Capote, États-Unis/Canada, Sonny Classics, 2005) pour ses deux amis d’enfance le réalisateur Bennet Miller, et le comédien Philip Seymour Hoffman. 

American Rust nous plonge au cœur d’une enquête criminelle particulièrement perturbante, dans la mesure où tous les protagonistes du drame sont liés entre eux. En quelque sorte il s’agit d’un anti-Twin Peaks (États-Unis, Lynch/Frost Productions, 2 saisons : 1990-1991), car ici l’effet de naturalisme est immédiat, et nous ne sommes jamais emportés dans des tourbillons ni des spirales autoréférentielles qui entretiendraient le mystère. Dès les premières minutes nous savons, nous avons la certitude, qu’on nous amènera vers la résolution de l’énigme, pas à pas, en prenant son temps, et en ne cessant jamais de filmer le désarroi qui nous assaille tous, à hauteur de femmes et d’hommes qui cherchent désespérément à s’en sortir. Mais qui ne peuvent.

American Rust met en scène, avec sobriété, en 9 épisodes merveilleusement équilibrés, ce que nous sommes devenus, à notre corps défendant.

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Envolons-nous vers la « Dune » en 2021

Les Atréides : le Roi, la Reine et le Prince du Sang.

Les Atréides : le Roi, la Reine et le Prince du Sang.

On pouvait légitimement se demander si le brillant réalisateur québécois Denis Villeneuve réussirait son pari fou, risqué et démesuré, de proposer de nouvelles images et une nouvelle bande-son du Space-Opéra littéraire de Frank Herbert.

Après avoir vu le film, la réponse sonne comme une évidence : pari réussi et mission accomplie ! Dorénavant l’univers Dune se décline en 3 propositions, qui loin de s’affronter, se complètent les unes les autres : d’abord il y a le livre du génial écrivain nord-américain, né à Tacoma dans l’État de Washington, publié en 1965, ensuite il y a sa toute première adaptation cinématographique, réalisée en 1984 par David Lynch, pour le compte du truculent producteur italien Dino de Laurentiis, qui a coiffé au poteau le projet titanesque porté par Alejandro Jodorowsky pendant 20 ans, et maintenant voici venir le temps des Reines et des Rois, et des Princes du sang.

Car de quoi parle Dune ? Des multiples possibilités qui s’offrent à un Prince de sang royal, d’inventer sa propre légende à travers des péripéties qui font bouger toutes les lignes d’un Empire Galactique surpuissant.

Paul Atréides est un très beau garçon, comme l’ont été beaucoup de fils aînés de rois et de filles de reines à travers l’histoire de l’humanité (je pense précisément au tout jeune Louis XV, qui était d’une beauté renversante, d’ailleurs on l’appelait le « Bien-Aimé » aux tous débuts de son règne, après ça s’est gâté). Il s’agit d’un jeune homme très séduisant, qui est aimé par son père, le magnanime Duc Leto Atréides, respecté par ses sujets ; il est aussi chéri par sa mère, dont il est le fils unique, Dame Jessica, qui n’est pourtant pas mariée au Duc, ce qui fait grincer des dents dans l’Empire. Mais Dame Jessica est une puissante initiée du Bene Gesserit, un Ordre Mystique et Guerrier extrêmement puissant, exclusivement féminin, que même l’Empereur Padishah redoute.

Pour l’heure la famille Atréides (bien entendu la référence à l’époque archaïque de la Grèce ancienne n’est pas fortuite) vit en bonne harmonie avec ses sujets sur sa planète Caladan, qui est faite de hautes mers, de vastes océans et d’un climat doux et tempéré. Cependant l’Empereur va rompre cet équilibre en décidant que l’exploitation de l’épice sur la planète des sables Dune revienne à la famille Atréides. Ainsi la famille du Baron Harkonnen, qui depuis des années pille les ressources de Dune, doit laisser la  place. Les Harkonnens ne vont pas supporter d’être écartés, et les Atréides, en s’installant sur Dune doivent s’attendre à subir leur courroux. Pendant ce temps Paul Atréides doit commencer à prendre ses responsabilités, notamment en assistant son père, pendant le Conseil. Dame Jessica sait que le destin est en marche et que son ordre, qui régule méchamment les équilibres stellaires, ne sera pas forcément de son côté.

La puissante Dame Jessica (interprétée tout en finesse par la délicieuse Rebecca Ferguson) est une Bene Gesserit.

La puissante Dame Jessica (interprétée tout en finesse par la délicieuse Rebecca Ferguson) est une Bene Gesserit.

Le film de Denis Villeneuve parle donc de cela, dans cette première partie qui est une longue scène d’exposition (cette adaptation de Dune doit normalement être une trilogie), de la capacité réelle d’un tout jeune homme à endosser le costume terrifiant de Roi : on a beau avoir été choyé d’abord, entraîné durement au combat au corps à corps ensuite entre les murs du Palais, une fois que le cours tumultueux de l’histoire a pénétré avec fracas dans les coursives, il faut incarner jusqu’à la dernière goutte de sang le rôle pour lequel on a été préparé depuis le berceau.

Dune (États-Unis/Canada, Warner Bros/Legendary Pictures, 2021) nous parle de cela : de la difficile acceptation du défi à relever quand tout s’écroule autour de soi, que la nuit se fait plus noire, plus froide et plus envahissante que nos craintes les plus exagérées. Paul a été préparé, sans le savoir, au dur métier de régner, à la fois par son père et par sa mère, qui l’aimaient même sans tout cela, mieux encore, ils l’avaient préparé du mieux qu’ils pouvaient à cette tâche difficile qui nous concerne toutes et tous : le dur métier de vivre.

Dune est un film admirable.

 

 

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The Movie Hunter présente : « Mourir peut attendre » en 2021

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Nous l’avons attendu désespérément depuis au moins deux bonnes années. Et il est enfin là, sur nos écrans de cinéma. Le tout nouveau, tout beau James Bond 007 ! Et même s’il a perdu son matricule en route, récupéré au débotté par la délicieuse agente double zéro Nomi, incarnée par la sculpturale Lashana Lynch, James Bond n’est pas en reste. Car il cogne toujours aussi fort les pires crapules qui ont un jour décidés de prêter serment à une organisation criminelle et terroriste comme SPECTRE par exemple. Ainsi, la séquence de baston entre Bond et le porte flingue à l’œil bionique de l’organisation, dans un village en Italie, est un modèle de découpage ; en plus elle fait suite à la magnifique séquence de poursuites automobiles, quand plusieurs pick-up Range Rover tentent de mettre hors d’état de nuire notre sémillant Commandeur à bord de sa puissante Aston Martin dernier modèle.

Tout ce que nous aimons dans un Bond-Movie est à sa juste place : les sites géographiques exotiques (un village pittoresque italien en altitude qui fait penser à une des séquences d’ouverture de Mission : Impossible 2 [États-Unis/Allemagne, Paramount Pictures, Cruise/Wagner Productions, 2000], celui de John Woo, quand l’agent Ethan Hunt valse en décapotable sur des routes en lacets andalouses avec la ravissante agente Nyah Hall – le réalisateur Cary Joji Fukunaga connaît parfaitement ses modèles), les personnages féminins séduisants et intelligents (mention spéciale pour l’actrice Naomie Harris qui incarne Moneypenny), la femme aimée, puis délaissée puis miraculeusement retrouvée (ici aussi, comme dans le Master Piece de John Woo il s’agit d’un empoisonnement par contact cutané, et quand on s’aime vraiment on se touche), les courses-poursuites à tomber de son siège (autre séquence d’anthologie, celle de la poursuite entre le 4X4 et les motos-cross (cette fois clin d’œil subtil au Black Rain [États-Unis, Paramount Pictures, 1989] de notre ami Ridley Scott), les gadgets (montre, auto, comme il se doit), et un méchant machiavélique (et on se paye le luxe d’en avoir deux). Le cahier des charges est respecté.

Et puis, comment ne pas avoir sa petite larme au coin de l’œil quand on sait qu’il s’agit là de la der des der pour l’admirable Daniel Craig, qui dans ce Mourir peut attendre [No Time to Die, Royaume-Uni/États-Unis, MGM/Universal Pictures/Eon Productions, 2021] exemplaire endosse le costume du Commandeur pour la dernière fois.

Quand les derniers souffles de l’explosion finale s’évacuent vers la haute-mer et qu’on voit rouler Léa Seydoux à toute allure sur une route escarpée au volant de sa puissante et luxueuse berline, et qu’elle sourit à sa délicieuse petite Mathilde, on a le souffle coupé : fondu enchaîné, le noir se fait sur l’écran, et puis tout à coup, apparaît la phrase magique : James Bond reviendra.

Alors, avez-vous été suffisamment attentif.ve.s ?

Petit indice, juste entre nous : dans la longue séquence de la boite de nuit qui se déroule à Santiago de Cuba, un plan furtif montre un homme qui, face caméra, nous sourit. Vous l’avez reconnu, le nouveau James Bond 007 ?

Affaire à suivre…

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Cette année (2021) amusez-vous en compagnie de Steve Martin, Selena Gomez et Martin Short !

Le légendaire acteur comique et dramatique américain Steve Martin en pleine réflexion.

Le légendaire acteur comique et dramatique américain Steve Martin en pleine réflexion.

Only Murders in the Building (2021) est une série télévisée de Steve Martin et John Hoffman, diffusée aux États-Unis sur Hulu, et en France sur la plateforme Star de Disney+ France.

Dans cette série formidable, dont chaque épisode n’excède pas 40 minutes, on s’attache à trois personnages qui vivent dans le même immeuble, l’Arconia, situé à Manhattan, et qui décident de créer un podcast sur les crimes irrésolus, suite à la mort d’un de leurs voisins. Les deux acteurs américains Steve Martin et Martin Short – qui sont des génies comiques, dont la carrière cinématographique inventorie le genre comique américain porté à son point de perfection – font équipe avec la jeune comédienne Selena Gomez, qui trouve dans cette production son premier vrai rôle important.

L’enquête que mènent l’acteur de télévision Charles-Haden Savage, le producteur off-Broadway Oliver Putnam et la mystérieuse Mabel Mora, pour savoir qui a éliminé leur très antipathique voisin Tim Kono, donne lieu à une succession de scènes irrésistibles de drôlerie et de malices. Le duo formé par Martin & Short est un condensé de ce que la comédie américaine apporta de sang neuf dans les films comiques des années 1980 et 1990 ; ajouté à cela, la performance de Selena Gomez constitue un apport de poids, et le duo devient trio, et ce trio comique relance la veine américaine qui jusqu’alors était la chasse-gardée de Woody Allen. Mais depuis maintenant quelques années, le new-yorkais à lunettes le plus célèbre se débat avec des affaires judiciaires et des accusations en pagaille qui ne lui permettent plus de se mesurer à celles et à ceux qui réinventent la comédie à la télé ou au cinéma aujourd’hui.

Only Murders in the Building est un rafraichissant spectacle qui mêle intelligemment enquête sur le fil du rasoir à la Agatha Christie, vaudeville malicieux et tranche de vie de quelques spécimens new-yorkais pourris gâtés qu’on adore détester. 

En plus, dans l’épisode 4 de la 1ère saison, sobrement baptisé The Sting (et qui à mon humble avis est appelé à devenir un classique de la production télévisuelle des années 2020) on a droit à une très belle performance, délicate et émouvante, de la part d’un Steve Martin dont je n’hésite pas à dire ici qu’il demeure un des plus merveilleux acteurs américains en activité.

Si ce n’est pas encore fait, précipitez-vous vers cette série qui contient 1 saison en 10 épisodes pour le moment. Vous ne le regretterez vraiment pas.

Parole de Movie Hunter !!!

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Les Doigts Nylon enchantent notre été

De gauche à droite : Enrique, Pascal et Thomas.

De gauche à droite : Enrique, Pascal et Thomas.

Hier soir (le jeudi 26 août 2021 à 21h00) Les Doigts Nylon se sont produits sur la scène du Pub irlandais & celte de Jégun, sous les arcades de la jolie place fortifiée du village, dans le département du Gers.

À partir de 21 heures nous avons écouté le chant puissant des trois guitares espagnoles, qui, chacune à leur façon, ont déroulé des histoires chères au cœur et à l’âme andalouses. Les Doigts Nylon c’est la réunion de trois guitaristes exceptionnels qui ont décidé d’œuvrer ensemble à la valorisation du patrimoine musical exceptionnel des terres ibériques, et en particulier de celles de l’Andalousie. Mais il ne s’agit pas ici de folklore, ou de muséification musicale insipide, dans la mesure où chacun des 3 musiciens possède une solide et riche expérience d’interprète-soliste, seul, ou accompagné dans d’autres formations musicales pointues. 

De gauche à droite : Pascal et Thomas rendent hommage à la belle et grande musique espagnole.

De gauche à droite : Pascal et Thomas rendent hommage à la belle et grande musique espagnole.

Les Doigts Nylon regroupe donc Pascal Thibaut, Thomas Laburre et Ludovic Lescaut. Ils jouent ensemble depuis assez d’années pour ne pas avoir besoin de recourir aux subterfuges de la virtuosité ou de la nonchalance. Non, Les Doigts Nylon vivent intensément leur musique, et il faut absolument les voir et les entendre jouer tous les 3 ensemble pour se rendre compte à quel point la musique espagnole est une maîtresse difficile et redoutable, et surtout exigeante.

Hier soir il manquait Ludovic à l’appel, il a été remplacé pour ce concert à Jégun par le musicien toulousain Enrique.

Les doigts Nylon ont enregistré un disque en 2017, qui contient 4 titres, et qui est une pure merveille : son titre est Tierra Yerma et les 4 morceaux qui le composent sont époustouflants, emplis à la fois de tristesse, de gravité mais aussi de fulgurances instrumentales (le toucher des guitares est particulièrement soyeux et voluptueux) qui en font véritablement un disque de chevet. Je vous le recommande chaleureusement.

J’aime énormément ce groupe de musique espagnole qui a pour nom Les Doigts Nylon, et plus que tout j’aime la simplicité et la gentillesse de ces 4 garçons dans le vent : Pascal, Thomas, Ludovic et Enrique.

Merci pour ce beau moment de partage, qui en appelle d’autres, nombreux, à venir.

 

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Jazz in Marciac 2021 : L’irrésistible Robin McKelle

Robin McKelle en concert sur la scène du chapiteau de Jazz in Marciac le samedi 24 juillet 2021.

Robin McKelle en concert sur la scène du chapiteau de Jazz in Marciac le samedi 24 juillet 2021.

Le célèbre festival Jazz in Marciac a démarré sa 43e édition le samedi 24 juillet 2021 avec le concert incandescent de la vocaliste Robin McKelle.

Cette immense chanteuse a démarré son concert, entouré de ses trois musiciens américains (le pianiste Shedrick Mitchell, le bassiste & contrebassiste Eric Wheeler et le batteur Charles Haynes) avec une reprise d’Amy Winehouse, pour commémorer les 10 ans de la disparition (le 23 juillet 2011 exactement) de la Soul Sister londonienne. Ensuite Robin McKelle et ses 3 musiciens de haut rang ont dévoilé les chansons majestueuses (9 reprises de vocalistes féminines + 1 composition originale) de son nouvel album consacré aux femmes, et baptisé Alterations (Membran/Sony, 2021).

Alors, en plein cœur de la bastide gersoise, la magie a opéré sous le chapiteau mythique de JIM, et nous avons retrouvé une artiste en très grande forme. C’est en écoutant cette voix puissante, affirmée, qui compte parmi les plus belles de la musique jazz contemporaine, que nous pouvions nous dire que nous avons vraiment de la chance, d’assister à cet émerveillement musical, chaque été recommencé, dans notre département rural. Le pari fou initié à la fin des années 1970 par le saxophoniste Guy Laffite et la légende Dizzy Gillespie, est devenu au fil des années une référence majeure en matière de jazz.

Citons, pour conclure, les mots qui sont ceux de JIM pour présenter la chanteuse originaire de Rochester, aux États-Unis, âgée de 45 ans : Robin McKelle « a une voix puissante de contralto, des inflexions proches de la musique noire, une mise en place impeccable, un sens aigu du swing. Elle se situe dans la lignée des grandes, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Dinah Washington. » De plus « elle a une voix ductile, bien timbrée, une diction claire, le sens du swing et un glamour qui lui appartient en propre« .

Après cette prestation inoubliable ce fut au tour de Kimberose de prendre le relais, pour nous emmener au bout de la nuit (son set s’est terminé vers 1h30 du matin). Cependant, comme la musique jouée par l’adorable Kim Kitson Mills et ses 4 élégants musiciens (le guitariste Paul Parizet, le claviériste Timothée Bakoglu, le bassiste Jérémy Louwerse, le batteur Rémi Ferbus) et sa merveilleuse choriste, Prisca Vua, m’est totalement inconnue, je ne me sens pas compétent pour vous en parler. J’ai surtout remarqué qu’il s’agit d’une musique plutôt R’N'B, qui intéresse les beaucoup plus jeunes que moi (je suis à peine plus âgé que Robin McKelle, pour vous situer les choses). Cependant la demoiselle possède une belle énergie et était à l’aise car elle communiquait beaucoup avec le public. Et elle reconnaissait avoir beaucoup de chance d’être programmée pour la seconde fois de sa jeune carrière en un si bel endroit.

C’était une bien belle soirée, sous les étoiles de la bastide gersoise de Marciac, et tant que la musique vivra… nous serons là.

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« Black Widow » (2021) ou L’étoffe des femmes

Black Widow_affiche officielle

Un des posters officiels du film, par Walt Disney Pictures et Marvel Studios.

Dans la galaxie étoffée des films Marvel Black Widow (États-Unis, Marvel Studios, 2021), de la réalisatrice Cate Shortland, est un vrai coup de semonce : car il annonce des bouleversements en profondeur à venir dans le Marvel Cinematic Universe. En effet, chez Marvel les femmes prennent maintenant le pouvoir et c’est tant mieux. Car la Maison des Idées avait un train de retard sur sa concurrente DC Comics. Cette dernière avait offert un écrin au genre super-héroïque féminin en donnant la tunique de Wonder Woman à la sculpturale Gal Gadot, à travers 2 films essentiels, réalisés par Patty Jenkins à seulement 3 ans d’intervalle : Wonder Woman (États-Unis/Royaume-Uni, Warner Bros., 2017) et Wonder Woman 1984 (États-Unis/Royaume-Uni/Espagne, DC ComicsDC Entertainment, 2020).

Ces 10 dernières années les actrices Scarlett Johansson, Gal Gadot et Brie Larson, à travers leur jeu ensorcelant, avaient chacune d’entre elles offert une icône féministe puissante aux jeunes filles d’aujourd’hui. Marvel avait donc répondu du tac-au-tac à DC Comics en proposant le très chouette Captain Marvel en 2019 (États-Unis/Australie, Marvel StudiosWalt Disney Pictures). Mais aujourd’hui les 4 nouvelles Reines à Hollywood sont la réalisatrice Cate Shortland et ses 3 effervescentes comédiennes Rachel Weisz, Scarlett Johansson et Florence Pugh.

Black Widow dans son pré-générique (hommage bienvenu à la franchise James Bond 007) démarre en 1995, dans l’Ohio. Dans une banlieue résidentielle on y voit une mère en compagnie de ses deux filles, Natasha et Yelena. Elles son toutes les trois à l’extérieur de la maison, et la maman explique à ses enfants ce que sont les lucioles, qui volètent tout autour d’elles dans un parc arboricole. On sent déjà que nous avons à faire à une scientifique de haut vol quand Rachel Weisz parle aux gamines. Un peu plus tard dans la soirée, le père rentre du travail et annonce à son épouse et à ses deux filles que le moment tant redouté est arrivé : il faut s’en aller sans tarder, tout laisser derrière soi et ne pas se retourner. La vie américaine paisible au milieu des Nineties, terminé ! Pour la mère et ses deux filles, il s’agit là de la première expérience, consciente, de la brutalité des hommes sur les femmes…

To be continued…

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Looking for Cannes : [#2] « Garçon Chiffon »

 

Nicolas Maury ausculte Paris dans "Garçon Chiffon".

Nicolas Maury ausculte Paris dans « Garçon Chiffon ».

Garçon Chiffon (France, CG CinémaHigh Sea ProductionRégion Nouvelle-Aquitaine, 2020) est un film français de Nicolas Maury. Il s’agit d’une comédie dramatique dans laquelle Nicolas Maury (comédien doué révélé par la série 10%) incarne un comédien trentenaire parisien, Jérémie Meyer, pour qui les vies professionnelle et sentimentale ne marchent pas fort. Un réalisateur, Jean-Marc Barr, décide de se passer de lui au dernier moment ; et son petit ami, Albert, un vétérinaire charismatique, a l’air de se rapprocher de son jeune assistant.

Nous sommes au début de l’été, à Paris, et devant autant de déconvenues en si peu de temps, notre personnage décide d’aller se ressourcer à la campagne, dans la propriété familiale. Il y rejoint sa mère qui l’a aménagée en chambres d’hôtes à peu prés désertes. Les retrouvailles avec la maman, jouée avec beaucoup d’entrain par la subtile Nathalie Baye, sont savoureuses à souhait [d'ailleurs le film est souvent drôle, ce qui ne gâte rien]. L’air de rien, en se mettant à nu sans aucune fausse pudeur, Nicolas Maury touche à la vérité ultime du cinéma : celle de dévoiler ses sentiments sans la moindre trace de niaiserie ou d’affectation.

Cette comédie douce-amère délicate – et joliment filmée – fait éclater le talent lo-fi d’un jeune réalisateur et comédien au sommet de son art. Il faut désormais compter sur Nicolas Maury pour nous faire aimer les films français sensibles et diablement  intelligents.

Il faut aussi noter la partition particulièrement délicieuse de la divine Laure Calamy, une amie chère du réalisateur/acteur. Il faut absolument découvrir cette surprenante comédienne dans Antoinette dans les Cévennes (France, Chapka FilmsLa FilmerieFrance 3 Cinéma, 2020) de la réalisatrice Caroline Vignal.

Avec ces trois-là (Nicolas Maury, Laure Calamy et Caroline Vignal) se dessine une bien belle famille de cinéma. Que nous allons suivre avec plaisir.

À noter également que Garçon Chiffon (très beau titre s’il en est) faisait partie de la Sélection officielle Cannes 2020.

 

 

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