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« Vivre et laisser mourir » de Guy Hamilton (1973)

201758 Dans Vivre et laisser mourir (Live and Let Die, Royaume-Uni, 1973) du cinéaste britannique Guy Hamilton (qui était né à Paris le 16 septembre 1922) on découvre l’acteur Roger Moore dans le rôle du super-agent des services de contre-espionnage britannique James Bond, pour la première fois. Il est âgé de 46 ans et s’est fait connaître du grand public dans les séries IvanhoéLe Saint et Amicalement vôtre. Il a la lourde tâche de succéder à Sean Connery, premier interprète du mythique agent secret qui possède le permis de tuer 007, et à George Lazenby, lequel n’aura pas convaincu les producteurs  de la franchise, Harry Saltzman et Albert R. Broccoli, de continuer l’aventure cinématographique en sa compagnie.

C’était une gageure de prendre au pied levé la relève de Sean Connery et de George Lazenby, car Roger  Moore n’avait pas vraiment fait ses preuves au cinéma et il devait maintenant endosser le costume de ce qu’il était convenu d’appeler un mythe cinématographique.

D’autant plus que ses prédécesseurs dans le rôle avaient indubitablement laissé leurs marques ; les sept premiers films de la saga étaient de haute tenue et comptaient au moins 4 chefs-d’œuvre absolus : Bons baisers de Russie (Terence Young, 1963), Goldfinger (Guy Hamilton, 1964), Opération Tonnerre (à nouveau Terence Young, 1965), et le mésestimé (pourtant proche de la perfection) Au service secret de sa majesté (Peter Roger Hunt, 1969).

Cependant, en ce qui me concerne, Roger Moore restera à jamais le meilleur des James Bond, dans la mesure où il est né au personnage en même temps que moi (je suis né en 1973, la même année que Vivre et laisser mourir). Et 12 ans plus tard je découvrais, à l’automne 1985, avec mes yeux d’enfant émerveillé, Roger Moore pour la dernière fois dans le costume de double zéro au cinéma, dans Dangereusement Vôtre (John Glen, 1985) qui n’était hélas pas un des meilleurs de la série ; mais un enfant de douze ans qui ne jure que par le cinéma américain à grand spectacle (alors que les films de la saga, depuis 1962, doivent obligatoirement être réalisés par des cinéastes britanniques, encore aujourd’hui, c’est pourquoi nous ne verrons jamais un Bond être mis en scène par un David Fincher par exemple) ne décèle pas encore très bien les vices de forme dans les productions cinématographiques dont il s’abreuve.

à suivre…

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Ciné 70 : (#3) « Voyage au bout de l’enfer »

The Deer Hunter Voir Voyage au bout de l’enfer (1978) de Michael Cimino au cinéma, dans une copie restaurée, est une expérience incroyable ; car toute la beauté du film, ses paysages incroyables, ses gros plans d’acteurs, sa musique mélancolique (les notes de guitare en arpège qui ponctuent l’état d’esprit de l’ouvrier métallurgiste Michael Vronsky, joué à la perfection par Robert de Niro), explosent sur l’écran large, dans une farandole d’émotions qui nous submergent pendant les 3 heures de projection. Voir ce film là au cinéma c’est faire un voyage dans le passé, quand les films tournés à cette époque témoignaient d’une réelle ambition artistique, et luttaient à armes égales avec la littérature et la musique. Dans les années 70 de jeunes réalisateurs inventaient un nouveau langage cinématographique en interrogeant l’état du monde dans lequel ils vivaient, mais aussi dans lequel ils avaient grandi ; Michael Cimino en faisait partie. Italo-américain comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, et Brian de Palma, il s’ouvrit une voie royale à Hollywood en mettant en scène Clint Eastwood et le jeune Jeff Bridges dans Le Canardeur (1974).Et 4 ans plus tard il mit le monde à ses pieds en lui offrant ce Voyage au bout de l’enfer, qui fut sa Chapelle Sixtine, alors que ce n’était que son 2eme long métrage.

En nous racontant la vie quotidienne d’une bande d’amis, des ouvriers métallos d’une petite ville de Pennsylvanie, juste avant le départ de trois d’entre eux pour la guerre du Viêt Nam, Michael Cimino met en images une saga aussi flamboyante que celle du Parrain de Coppola (1972 et 1974 pour les 2 premiers épisodes). En structurant son film en plusieurs parties comme on découpe en chapitres un roman (la sortie d’usine ; le mariage de Steven ; la partie de chasse ; au coeur de l’enfer viêtnamien ; la capture des 3 amis ; à Hanoi ; retour de Michael décoré en Pennsylvanie ; retour de Michael à Hanoi, pendant sa chute, pour sauver Nick ; les funérailles de Nick ; et enfin, dernier repas partagé ensemble) le réalisateur prouve que le cinéma est un art d’une amplitude sans commune mesure avec les autres arts, car la maîtrise formelle conjuguée à l’audace de la narration stricto sensu délimite un film-monde, totalisant, qui ouvre sur une nouvelles façon d’envisager la lumière et le son, le souffle romanesque avec l’intimité la plus stricte. Chacun des acteurs incarnant cette bande d’amis, et bien sûr la divine Meryl Streep, auraient chacun et chacune mérité un prix d’interprétation ou un Oscar ; Et pour moi, dans la peau de l’ouvrier Michael Vronsky, Robert de Niro y trouve le rôle de sa vie.

Un chef d’oeuvre absolu, à voir nécessairement sur un grand écran de cinéma !

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Ciné 70 : (#2) « Star Wars »

Star Wars 1977 Avant d’attaquer la rentrée ciné, séquence nostalgie, pour se motiver à bloc : que reste-t-il de l’émerveillement de l’enfance face au tout premier Star Wars (1977) de George Lucas, 40 ans après sa sortie sur les écrans ?

En 1997, vingt ans après sa réalisation et son exploitation triomphale dans le monde, le réalisateur George Lucas propose une version augmentée du premier épisode de sa trilogie La Guerre des étoiles. Avant de mettre en chantier quelques années plus tard une nouvelle trilogie (en 1999 précisément). Profitant de la révolution numérique qui innerve tout le cinéma de divertissement hollywoodien (à partir de Jurassic Park de Steven Spielberg en 1993), George Lucas, avant de se jeter dans la bataille, et après un silence filmique qui dura 20 ans, revisite son film inaugural, qu’il retitre Un nouvel espoir. Cette nouvelle version propose des scènes augmentées et des incrustations numériques dans l’image, par rapport au film original de 1977. Mais dans l’ensemble, il reste le même film, et la magie opère toujours aussi efficacement. Car à la vision de cet Episode IV on redevient illico un enfant émerveillé ; et la vision du patrouilleur de l’Empire voguant dans l’espace intersidéral en entrant lentement dans le champ dès les premières secondes du film, reste aussi saisissante 39 ans ans plus tard.

En posant les jalons de son Space opéra George Lucas est entré à jamais dans les annales de l’Histoire du Cinéma. En compilant, puis en synthétisant plusieurs récits initiatiques et archétypiques de la tradition littéraire occidentale (le jeune Luke Skywalker en David Copperfield de l’espace par exemple) le réalisateur donne à voir, et à mesurer, les étapes structurelles de tout accomplissement : l’enfant orphelin, perdu, puis sauvé par son maître et soumis à une rude initiation, doit accomplir la mission rédemptrice qui lui est dévolue depuis sa naissance, à savoir… tuer le père (bonjour Sophocle, bonjour Sigmund Freud). Ainsi le jeune George Lucas s’affirme comme un solide conteur, mais aussi comme un créateur de formes : cf. la saisissante et mortifère beauté de l’Etoile de la Mort, symbole absolu du Profanateur, du Destructeur des mondes ; les épées lasers d’Obi Wan Kenobi, le dernier chevalier Jedi, et de son ancien disciple voué au Mal et à la destruction, le très charismatique Dark Vador, devenu au fil du temps une icône absolue de la pop culture ; la bataille finale dans l’espace entre les pilotes aguerris de la Rébellion et les sbires de l’Empire ; la beauté et le charisme de tous les personnages du film, les créatures (Chewbacca), les droïdes (C3PO et R2D2), et le trio majeur adopté par toute une génération : le candide Luke, le mâle alpha Han Solo, et l’Amazone Princesse Leïa.

Je crois qu’en matière de space opéra  et de pur divertissement familial intelligent ce film de George Lucas ne fut jamais égalé. Et ne le sera sans doute jamais.

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Ciné 70 : (#1) « Sorcerer : Le convoi de la peur »

Le_Convoi_de_la_peur Pas moins de 38 ans auront été nécessaires pour découvrir enfin la beauté stupéfiante du master piece de William Friedkin : Sorcerer (titre français à sa sortie : Le Convoi de la peur) sorti en 1977 dans l’indifférence générale. Il resta seulement 2 semaines à l’affiche aux Etats-Unis, et Paramount et Universal, coproducteurs du film, le remisèrent au placard. Et Friedkin perdit du jour au lendemain son statut de super cinéaste cinglé à la manière d’un autre grand allumé notoire : ce vieux brigand de Sam Peckinpah. Car, pas de chance, ou ironie du sort, Sorcerer sortit sur les écrans en même temps qu’un petit film de S.-F. dont on n’attendait pas grand chose : Star Wars, d’un dénommé Georges Lucas…

Le reste appartient à l’histoire du cinéma.

Cependant, découvrir ce fameux Convoi de la peur aujourd’hui, grâce au très beau travail de l’éditeur La Rabbia, est une expérience dont il ne faut pas se priver, car le résultat est stupéfiant : car dans le film, tout est vrai, la moiteur étouffante dans ce coin déglingué d’Amérique du Sud, les trognes des habitants, l’intensité des regards et la prestation hallucinée des 4 comédiens principaux, magistraux, la puissante armature métallique des camions, roulant à toute berzingue dans la jungle hostile. On sait que Friedkin avait proposé les rôles à Steve McQueen, à Lino Ventura et à Marcello Mastroianni au début, et qu’il se résolut (à contre coeur) à prendre Roy Scheider, Bruno Crémer (impérial !) et Francisco Rabal à la place. Et c’est sans doute ce qui est arrivé de mieux tant le magnétisme et le charisme qui se dégagent de ces acteurs (n’oublions pas Amidou, cet acteur franco-marocain qui réalise la prouesse de nous rendre sympathique et attachant un terroriste palestinien) fait entrer le film dans une nouvelle dimension : celle d’un opéra plein de bruit et de fureur, exaltant l’engagement dérisoire, voire stupide, de l’homme face aux forces surnaturelles de la nature en furie. A cet égard la séquence de la traversée du pont suspendu par les 2 camions, réalisée sans aucun trucage, est tout bonnement stupéfiante. C’est sans aucun doute une des scènes les plus puissantes de tout le cinéma contemporain (disons de ces 40 dernières années), et les deux camions choisis pour le film, sont aussi de véritables personnages, bien plus vivants et attachants que nombre de comédiens insipides que nous devons nous farcir à longueur d’années dans des navets de première bourre qui font des millions d’entrée.

Mais Sorcerer a marqué, à sa manière, le cinéma américain des seventies, et au fil des décennies est devenu le porte-drapeau de ces films inclassables dont la dangerosité des tournages en extérieurs devait sonner l’hallali. Le revoir aujourd’hui dans des conditions optimales, dans une superbe copie restaurée, reste un plaisir à nul autre pareil. A découvrir toutes affaires cessantes !

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