Au début de Danger immédiat (Clear and Present Danger, 1994) de Phillip Noyce, un brillant analyste de la CIA, Jack Ryan, qui travaille sur le site de Langley, en Virginie, est mandaté à Washington par son supérieur hiérarchique James Greer. Il doit faire un rapport circonstancié sur l’assassinat sauvage de toute la famille Hardin, proche du président des États-Unis en exercice, à bord de leur yacht. Très vite on accuse un cartel de Cali dans l’entourage du président. Cependant, un faisceau d’indices laisse entrevoir une vérité beaucoup plus troublante. Et puis, Ritter et Cutter, 2 sinistres individus qui contrôlent le Renseignement et qui ont leur rond de serviette au Bureau Ovale, ont pris en grippe ce satané Ryan.
Ainsi commence cette 3e aventure époustouflante du célèbre analyste de la CIA créé par le romancier américain Tom Clancy. Et une fois de plus, c’est au génial réalisateur australien Phillip Noyce de mettre en images les tribulations de Jack Ryan entre les bureaux feutrés de la Maison Blanche et la jungle colombienne. Et on se demande bien, à la vue de ce qui arrive à Harrison Ford dans la peau de l’analyste (impeccable comme toujours dans ses films ébouriffants des années 1980 et 1990), lesquels de ces endroits sont les plus dangereux finalement ?
Déjà, au tout début de la décennie 1990, le réalisateur américain John Mc Tiernan avait tracé le sillon : il avait mis en scène la toute première aventure cinématographique de Ryan. Ça s’appelait À la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October, 1990) et c’était un pur film de studio, éblouissant à souhait, dans lequel s’affrontaient le jeune Alec Baldwin et un Sean Connery au sommet de son art. Deux ans après, Phillip Noyce était engagé par le même studio, Paramount, pour mettre en images à son tour l’époustouflant Jeux de guerre (Patriot Games, 1992) dans lequel le très charismatique Harrison Ford, auréolé de ses choix judicieux de carrière tout au long des années 1970 et 1980, amorçait lui aussi la décennie qui s’offrait à lui avec des rôles qui entreraient dans la légende : Jack Ryan à 2 reprises certes, mais aussi le docteur Richard Kimble dans Le Fugitif (1993) d’Andrew Davis, le policier new-yorkais d’origine irlandaise Tom O’Meara dans Ennemis rapprochés (1997) d’Alan J. Pakula, le président des États-Unis James Marshall dans Air Force One (1997) de Wolfgang Petersen, le pilote aventurier Quinn Harris dans la formidable comédie d’aventures Six jours, sept nuits (1998) d’Ivan Reitman, ou encore, dans un contre-emploi, le troublant professeur d’université Dr. Norman Spencer dans le terrifiant Apparences (2000) de Robert Zemeckis.
Après le succès phénoménal de Jeux de guerre, qui réinventa le blockbuster surpuissant, Phillip Noyce montait en gammes et proposait un nouvel opus encore plus novateur. Si bien que la séquence du guet-apens à Bogota a été décortiquée en long, en large et en travers dans de nombreuses écoles du renseignement, afin de savoir quoi faire quand ce genre de désagréments vous arrive pleine face !
Il est plus que temps de découvrir de quels matériaux brûlants étaient constitués les films hollywoodiens des années 1990. Car ils ont inventé un style de narration visuelle d’une lisibilité incroyable. Et certain.es de nos apprenti.es cinéastes feraient bien de se pencher avec intérêt sur le découpage et comment les scènes étaient montées afin de s’approprier ce dispositif d’écriture filmique terriblement efficace. Qu’est-ce que vous enseignent vos professeur.es de cinéma dans vos écoles prestigieuses ? Comment construire un film avec amour, passion et acharnement ? Ou bien quelle est la meilleure manière de présenter vos projets filmiques dans les rencontres mondaines ?