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United States on fire : « Civil War » d’Alex Garland

Kirsten Dunst nous offre une interprétation époustouflante, dans la peau de la coriace photographe de guerre Lee.

Kirsten Dunst nous offre une interprétation époustouflante, dans la peau de la coriace photographe de guerre Lee.

Le cinéma US possède cette capacité déconcertante à traiter l’actualité la plus chaude au moment opportun. Même si celui qui dirige cette superproduction pleine de bruit et de fureur est anglais (Alex Garland est né à Londres en 1970), le sujet du film renvoie immanquablement aux points les plus chauds de la planète : le front entre l’Ukraine et la Fédération de Russie, la bande de Gaza, le Yémen, pour ne citer que les plus médiatisés. D’ailleurs, dans Civil War (2024) on suit à la trace des journalistes de guerre (reporters photo et de la presse écrite) qui suivent le conflit qui se déroule entre une armée sécessioniste (celle de la Californie et du Texas, rejointes par celle de Floride) aux prises avec les troupes loyalistes fidèles au président des États-Unis à cravate rouge (vous voyez à qui on fait explicitement référence ? Mais ils furent nombreux les présidents des États-Unis à porter des cravates de cette couleur, non ?).

En regardant ce film de politique-fiction dystopique, on ne peut s’empêcher de penser aux mouvements de protestation et de révolte qui embrasent la démocratie américaine au moment où le film sort dans nos salles de cinéma. Alex Garland, réalisateur total freak à la manière de Stanley Kubrick, de David Fincher et de Christopher Nolan, doté d’un budget hollywoodien confortable (A24 et Metropolitan Films se sont associés pour le financer), livre sa vision des événements : quand on s’affronte sévèrement sur le terrain (les scènes de fusillades entre factions armées sont traumatiques et restent longtemps en bouche) l’inhumanité règne ; et les femmes photographes de guerre (l’une toute jeune, qui débute dans le métier, et l’autre qui est une référence dans la profession) vont devoir s’armer de courage pour affronter ensemble des faits et gestes qui neutralisent toute compréhension de ce qui se passe.

Les enjeux sont terribles pourtant : car à chaque décision qu’on prend, comme s’arrêter pour faire le plein d’essence, ou bien bifurquer ou non à un carrefour en rase campagne, il s’agit ni plus ni moins de continuer à vivre pour témoigner, ou de mourir violemment. Civil War est un film impressionnant, maîtrisé de bout en bout, car il respecte scrupuleusement le cadre spatio-temporel dans lequel évoluent du mieux qu’ils peuvent ses personnages attachants et désemparés. On n’oubliera pas de sitôt Lee, Joel, Jessie et Sammy tant les quatre interprètes qui leur donnent vie nous offrent une magistrale leçon de jeu au cinéma, au plus près de la vie et de la souffrance qui l’accompagne parfois.

Alex Garland a fait œuvre salutaire en nous proposant en salles ce film qui fera date : Civil War est une œuvre marquante de l’année cinéma 2024, qui devrait figurer en bonne place dans nos listes à venir des meilleurs films de cette année.

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Quand « Les Maîtres de l’Air » prennent leur envol

Austin Butler et Callum Turner profitent d'une accalmie avant de lancer leurs bombardiers dans les cieux guerriers.

Austin Butler et Callum Turner profitent d’une accalmie avant de lancer leurs bombardiers dans les cieux guerriers.

En 2024 Amblin, la boîte de production cinématographique et télévisuelle de Steven Spielberg, nous offre une mini-série de luxe de toute beauté.

Chaque épisode (au nombre de 9) de cette première saison regorge d’un luxe de détails que pourraient lui envier les trois-quarts de la production cinématographique actuelle. Mais bon, c’est entendu, Steven Spielberg est un nabab, un vrai, d’Hollywood ; à lui seul il est à la fois David O. Selznick, Irving Thalberg et Robert Evans. Il règne incontestablement en maître des bienséances à Hollywood, aux côtés d’un autre monstre sacré à qui on fiche royalement la paix : Clint Eastwood, et sa compagnie de production Malpaso. Qu’on ne s’y trompe pas, Amblin et Malpaso, grâce à un modèle économique performant, sont aujourd’hui de véritables studios de cinéma, qui non seulement financent des films, mais les accompagnent aussi jusqu’à leur sortie en salles ou sur les plateformes. En outre, ce sont de véritables créateurs qui œuvrent aux commandes de ces structures de production. Il n’est pas question de faire n’importe quoi.

La série Masters of the Air (1 saison – 2024) se déroule en 1943, au plus dur de la guerre aérienne que se livrent les Alliés et les Nazis ; il s’agit de suivre quelques têtes brûlées d’une Compagnie d’aviateurs (pilotes, navigateurs, mitrailleurs, mécaniciens, opérateurs radio) intégrée à la 8e Armée de l’U. S. Army. L’Air Force, installée dans des bases sur le sol anglais, fourmille de jeunes mâles qui rêvent d’en découdre dans le ciel avec les chasseurs allemands. Mais la guerre aérienne, cruelle, et son champ de bataille en plein ciel au-dessus de la France, de la Belgique, de la Hollande et de l’Allemagne, n’offre aucun répit.

À chaque retour de mission de bombardement plus d’un aviateur manque à l’appel. Les deux jeunes Majors qui pilotent des bombardiers américains, qui deviennent amis quand ils sont encore sur le sol américain, nouent une relation de camaraderie militaire tout feu tout flamme, mais ne sont jamais dupes à propos de ces missions à haut risque que le commandement leur confie, et qu’ils doivent exécuter en plein jour. La braise de leur vingt ans couve, en sourdine, et même si on réchappe aux flaks des DCA ennemies, qu’adviendra-t-il lors de la prochaine sortie aérienne ? Qui restera sain et sauf ? Et qui reviendra en un seul morceau ?

Masters of the Air, mini-série magnifiquement photographiée, mise en scène et interprétée (merveilleux Austin Butler et Callum Turner), est un bijou télévisuel qui a trouvé refuge sur Apple tv+.

À voir toutes affaires cessantes, tant ce spectacle prodigieux pose, de manière nuancée et délicate, bon nombre de questions qui font mal aujourd’hui encore (en Ukraine, en Arménie, dans la Bande de Gaza, en Israël, au Yémen,…).

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Considérations actuelles sur le cinéma des années 2020 (1/5)

Margot Robbie, sublime, dans "Babylon" de Damien Chazelle.

Margot Robbie, sublime, dans « Babylon » de Damien Chazelle.

Le cinéma se porte bien, merci. Il n’y a jamais eu autant de films à l’affiche, de toutes provenances, dans les salles obscures. Le modèle économique du cinéma est pérenne. Et comme le rappelait le regretté Jean-Luc Godard chez Bernard Pivot dans le Bouillon de culture qui lui avait été consacré le 10/09/1993, le cinéma est à la fois un art et une industrie. Les deux facteurs sont inextricablement liés. Il est évident que les montages financiers demandés par les compagnies de production cinématographique et par les plateformes intègrent l’air du temps comme facteur incontournable. Si le cinéma est un Art du Désir, il reste aussi une variable d’ajustement dans l’économie du secteur du divertissement. Comme le répétait Jean-Luc Godard, si en France une jeune réalisatrice ou un jeune réalisateur veut faire Hollywood, ça va être compliqué ; s’il ou si elle est prêt.e à tourner avec des bouts de ficelle, il ou elle s’en sortira toujours. La patience, la ténacité, l’amour du travail bien fait sont des vieilles valeurs qui ont encore cours aujourd’hui.

En 2023, il y a en a pour tous les goûts en matière de cinéma : on peut voir à l’heure actuelle en salles des films français qui représentent l’excellence de la tradition française, c’est-à-dire la comédie dramatique sociologique comme Anatomie d’une chute de Justine Triet  (récompensé par la Palme d’Or au Festival de Cannes en mai 2023, Le Procès Goldman de Cédric Kahn, L’Été dernier de Catherine Breillat ou encore Le Consentement de Vanessa Filho qui font de jolis scores en salles.

Pour celles et ceux qui aiment un cinéma plus populaire, de pur divertissement, il y avait cette année sur les écrans Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet, qui ne démérite pas et qui a permis à beaucoup de personnes de s’évader tout au long de la projection (c’est ce qu’Alain Delon demandait au cinéma d’incarner, face à Bernard Pivot dans le Bouillon de culture qui lui était consacré le 01/03/1996). Il y avait aussi une nouvelle version cinématographique des Trois Mousquetaires, en 2 volets : Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan d’abord, Milady ensuite, réalisé par Martin Bourboulon. Et les enfants ont adoré ce D’Artagnan car les belles histoires, quand elles sont bien racontées, demeurent immortelles.

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Quand la tour prend garde : « High-Rise » de Ben Wheatley

High-Rise High-Rise (2015) est un film anglais de Ben Wheatley, produit par Jeremy Thomas, et adapté d’un roman de J.G. Ballard. S’il existe un romancier dont les livres sont particulièrement difficiles à adapter, c’est bien l’écrivain de science-fiction anglais J.G. Ballard. Cependant, après David Cronenberg qui avait brillamment réalisé Crash en 1996, Ben Wheatley s’en sort très bien. Il faut dire qu’il a été aidé par un cast trois étoiles, qui comprend la crème de l’acting anglais d’aujourd’hui : avec le génial Tom Hiddleston, le grand Jeremy Irons, la merveilleuse Elisabeth Moss, le bouillant Luke Evans, l’impressionnante Sienna Miller ou encore le malicieux James Purefoy.

Oui, c’est une certitude, Ruben Östlund s’est inspiré de ce film, passé inaperçu sur nos écrans en 2015, quand il a entamé son projet Triangle of Sadness (Sans filtre pour l’exploitation française) qui voulait marier film parodique à la Mel Brooks avec lutte des classes comme dans Parasite (2019) du génie coréen Bong Joon-ho.

High-Rise relate l’installation d’un sémillant neurochirurgien, le docteur Laing, dans son appartement du 25e étage flambant neuf, à l’intérieur d’une tour résidentielle de 40 étages conçue par le mythique architecte Royal. Mais la tour, qui est en soi une anomalie architecturale (on peut y faire du cheval au 40e étage par exemple), agit sur ses habitants à la façon d’un vivarium empoisonné. Elle agit subrepticement sur la psyché – déjà ébranlée – de chacun, chacune de ses résidents et résidentes.

Le docteur Laing, sapé à la manière de James Bond dans la première partie du film (tiens une idée : pourquoi ne pas confier le rôle de Bond à Tom Hiddleston au final ? Lançons les paris !), en bon scientifique, étudie les ravages que cause cette tour opaque sur tout un chacun, puis, peu à peu, le toubib va finir par se laisser submerger lui aussi.

Mais comme il s’agit d’un film anglais, produit quand même par le légendaire producteur de Furyo, réalisé par Nagisa Oshima en 1982 pour la National Film Trustee Company - dans lequel le beau David Bowie ensorcelait à son corps défendant le non moins magnifique musicien Ryūichi Sakamoto – l’univers visuel de ce High-Rise est d’une richesse proprement hallucinante. Très inspiré par les cinéastes britanniques luxuriants qui l’ont précédé, tels Ridley et Tony Scott, David Lean, Alan Parker, mais aussi Terry Jones et surtout l’américain Terry Gilliam, Ben Wheatley propose à son tour une œuvre matricielle : on scrute avec jubilation le moindre détail de la mise en scène spectaculaire qui nous fait entrer de plein pied dans cette fosse aux serpents délirante. Le film illustre le combat farouche et ininterrompu qui oppose les classes sociales entre elles, disons depuis octobre 1917 à Petrograd.

High-Rise est-il un meilleur film que la Palme d’Or 2022, signée Ruben Östlund ? Disons qu’il joue beaucoup moins sur les effets de manche propres au style – néanmoins efficace, il va sans dire – du réalisateur suédois.

High-Rise, toutes proportions gardées, est, osons le mot : un chef d’œuvre total !

 

 

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Joyeuse année 2023 !

Louise Brooks, la Reine du Cinéma première manière.

Louise Brooks, la Reine du Cinéma première manière.

Ouf ! Il est encore temps pour moi de vous souhaiter à toutes et à tous une très chouette année 2023.

Comme le temps passe vite : j’entame dès à présent la huitième année aux manettes de ce blog de présentation et de découvertes des films et des cinéastes, mais aussi des actrices et des acteurs du 7ème art qui me sont chers. Et cette année je vais mettre en lumière le cinéma du passé et de patrimoine : les nouvelles tendances du cinéma contemporain me laissent de marbre, je dois le confesser. Il s’agit d’un phénomène générationnel tout à fait commun, qu’il faut bien accepter. La plupart des cinéastes, hommes et femmes et transgenres en activité dans le monde, sont, pour la plupart, plus jeunes que moi. Dès lors les références culturelles ne coïncident plus vraiment. Il fut un temps où j’étais intéressé par les cinémas contemporains, c’était à l’époque de Milos Forman, de Pedro Almodovar quand il s’émancipait de la Movida, de Ken Loach quand il visitait les vestiges de la guerre d’Espagne, du Kubrick dernière manière… Ce temps est révolu, et ne reviendra pas. Aujourd’hui, je ne suis pas capable de bien analyser les nouvelles manières de filmer. C’est pourquoi cette année 2023, je vais la consacrer à vous parler des films d’autrefois, ceux qui ont permis à ce nouvel art, inventé en 1895 par les frères Lumière à Lyon, de se déployer tout au long du XXe siècle, en le commentant, en le parodiant, en le transfigurant.

Et qui de mieux que la splendide actrice de cinéma Louise Brooks pour nous accompagner dans cette quête culturelle, et surtout amoureuse ?

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Une chasse au meurtrier sur le fleuve en majesté : « Mort sur le Nil » (2022)

img_7490 Dans les années 1970 la mode était aux films de prestige qui réunissaient une distribution époustouflante. Et puis quoi de mieux qu’une croisière à bord d’un paquebot, espace clos par définition, pour ausculter la nature humaine ?

Qu’il s’agisse d’une catastrophe maritime, comme dans L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame (The Poseidon Adventure, 1972, États-Unis, 20th Century Fox/Irwin Allen Productions), de catastrophes naturelles ou accidentelles comme dans Tremblement de terre de Mark Robson (Earthquake, 1974, États-Unis, Universal Pictures) ou dans La Tour infernale de John Guillermin (The Towering Inferno, 1974, États-Unis, 20th Century Fox), ou bien de meurtres perpétrés dans un train ou un navire de luxe, comme dans Le Crime de l’Orient-Express de Sidney Lumet (Murder on the Orient Express, 1974, Royaume-Uni, EMI Films) ou encore dans Mort sur le Nil de John Guillermin (Death on the Nile, 1978, Royaume-Uni, EMI Films), à chaque fois on a plaisir à suivre les démêlés de tous ces personnages arrogants, suffisants, qui mettent en perspective cette leçon immémoriale : quand ça barde quelque part, la générosité, la délicatesse et le soin aux autres ne vont jamais de soi. Des personnalités affligeantes prennent la tête du groupe des survivantes et des survivants, et celle ou celui qui tient un discours différent est bien vite écarté.e.

Kenneth Branagh est un amoureux convaincu de ces films crème chantilly, qui étalent à l’écran des moyens de production considérables. Et puis, si vous n’êtes pas convaincus, attendez de voir ce que le maître ès science-fiction James Cameron va nous proposer dans quelques semaines : car avec La Voie de l’eau, n’en déplaise aux grincheux, pas mal de pendules vont être remises à l’heure.

En attendant savourons dans nos confortables canapés ce que l’impeccable director Kenneth Branagh nous offre dans son opulente Mort sur le Nil circa 2022 (Death on the Nile, États-Unis/Royaume-Uni, 20th Century Studios/Scott Free Productions) : à savoir les tours et les détours d’un détective privé majestueux, le célèbre Hercule Poirot, pour découvrir la vérité. Qui a tué qui, comment et pourquoi ?

Dans des paysages sublimes, le long de travellings dorés à l’or fin, des actrices et des acteurs qui font partie de la fine fleur aristocratique – en matière d’acting – hollywoodienne s’en donnent à cœur joie pour nous tenir en éveil jusqu’au dénouement. Et puis quoi de plus ciné-génique que cette terre historique d’Égypte qui en a vu passer des royaumes, des personnages hauts en couleur, des péripéties aussi, et que tout cela amuse énormément.

Les momies encore ensevelies dans les sites funéraires en ont de bien belles à se raconter.

Mort sur le Nil, au classicisme british totalement assumé, est le film parfait à regarder en famille, au coin du feu, pendant les fêtes de fin d’année.

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Quoi de neuf dans le Genre ? : [#1] « Bienvenue à Raccoon City » (2021)

L'affiche officielle du film pour l'exploitation en salles en France.

L’affiche officielle du film pour l’exploitation en salles en France.

Claire Redfield se rend dans la petite ville de Raccoon City, fondée en 1939. Elle y rejoint son frère Chris, qui est policier, et qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Mais elle a des choses importantes à lui dire. Quand elle arrive en ville, devant la maison de son frère, il fait déjà nuit, et il pleut sans discontinuer. Raccoon City est une cité délaissée, abandonnée par la compagnie pharmaceutique Umbrella Corporation, et les rares habitants donneraient cher pour la quitter définitivement. Pendant ce temps des événements anormaux se produisent.

En confiant cette franchise fantastico-horrifique, Resident Evil, au réalisateur anglais Johannes Roberts (né en 1976 à Cambridge, en Angleterre) les producteurs de Constantin Film ont eu le nez creux ; car Roberts insuffle une vraie dynamique de genre à son petit traité de l’horreur pandémique qui nous frappe toutes et tous à l’heure actuelle. En imaginant les ressorts dramatiques suivants, des scientifiques à la masse font des expériences sur des êtres humains qui, bientôt transformés, leur échappent et deviennent hors de contrôle, le réalisateur anglais commente l’actualité brûlante du moment sans pour cela se départir d’une totale maîtrise de sa mise en scène.

Il n’y a qu’à voir la parfaite lisibilité de ses scènes d’action, quand par exemple on suit la petite troupe des 4 flics de Raccoon City investir les bois et pénétrer dans le manoir Spencer plongé dans une sinistre obscurité. On ne peut pas s’empêcher d’y voir un clin d’œil appuyé au débarquement des Marines coloniaux de l’espace, quand ils investissent la colonie abandonnée de la planète LV-426 dans le somptueux Aliens : Le Retour (1986) de James Cameron. D’autant plus que la séquence de mitraillage des zombi.e.s dans le noir, à l’aveugle, par Chris Redfield, est particulièrement angoissante. Son filmage fait bien ressentir tout ce que le personnage a à craindre pour sa vie. Et elle répond, comme un écho, à une scène précédente, quand le chef de la police, acculé contre un mur, avec le chargeur de son pistolet de fonction vide, s’apprête à être dévoré tout cru par un solide rottweiler zombifié.

Vous l’aurez sans doute compris, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City (Welcome to Raccoon City, Allamagne/Canada/États-Unis, Constantin Film/Davis Films, 2021) est néanmoins à réserver aux amateurs de films du genre fantastique et de l’horreur mêlés. Lesquel.le.s ne devraient pas être déçu.e.s tant ce nouvel opus redynamise de la plus belle des manières une franchise en perte de vitesse depuis quelques années. Évidemment, la toute dernière scène du film, comme dans les Marvel Movies, nous promet une suite à venir.

Alors, à quand une réinitialisation de la franchise bien aimée Underworld ?

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The Movie Hunter présente : « Mourir peut attendre » en 2021

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Nous l’avons attendu désespérément depuis au moins deux bonnes années. Et il est enfin là, sur nos écrans de cinéma. Le tout nouveau, tout beau James Bond 007 ! Et même s’il a perdu son matricule en route, récupéré au débotté par la délicieuse agente double zéro Nomi, incarnée par la sculpturale Lashana Lynch, James Bond n’est pas en reste. Car il cogne toujours aussi fort les pires crapules qui ont un jour décidés de prêter serment à une organisation criminelle et terroriste comme SPECTRE par exemple. Ainsi, la séquence de baston entre Bond et le porte flingue à l’œil bionique de l’organisation, dans un village en Italie, est un modèle de découpage ; en plus elle fait suite à la magnifique séquence de poursuites automobiles, quand plusieurs pick-up Range Rover tentent de mettre hors d’état de nuire notre sémillant Commandeur à bord de sa puissante Aston Martin dernier modèle.

Tout ce que nous aimons dans un Bond-Movie est à sa juste place : les sites géographiques exotiques (un village pittoresque italien en altitude qui fait penser à une des séquences d’ouverture de Mission : Impossible 2 [États-Unis/Allemagne, Paramount Pictures, Cruise/Wagner Productions, 2000], celui de John Woo, quand l’agent Ethan Hunt valse en décapotable sur des routes en lacets andalouses avec la ravissante agente Nyah Hall – le réalisateur Cary Joji Fukunaga connaît parfaitement ses modèles), les personnages féminins séduisants et intelligents (mention spéciale pour l’actrice Naomie Harris qui incarne Moneypenny), la femme aimée, puis délaissée puis miraculeusement retrouvée (ici aussi, comme dans le Master Piece de John Woo il s’agit d’un empoisonnement par contact cutané, et quand on s’aime vraiment on se touche), les courses-poursuites à tomber de son siège (autre séquence d’anthologie, celle de la poursuite entre le 4X4 et les motos-cross (cette fois clin d’œil subtil au Black Rain [États-Unis, Paramount Pictures, 1989] de notre ami Ridley Scott), les gadgets (montre, auto, comme il se doit), et un méchant machiavélique (et on se paye le luxe d’en avoir deux). Le cahier des charges est respecté.

Et puis, comment ne pas avoir sa petite larme au coin de l’œil quand on sait qu’il s’agit là de la der des der pour l’admirable Daniel Craig, qui dans ce Mourir peut attendre [No Time to Die, Royaume-Uni/États-Unis, MGM/Universal Pictures/Eon Productions, 2021] exemplaire endosse le costume du Commandeur pour la dernière fois.

Quand les derniers souffles de l’explosion finale s’évacuent vers la haute-mer et qu’on voit rouler Léa Seydoux à toute allure sur une route escarpée au volant de sa puissante et luxueuse berline, et qu’elle sourit à sa délicieuse petite Mathilde, on a le souffle coupé : fondu enchaîné, le noir se fait sur l’écran, et puis tout à coup, apparaît la phrase magique : James Bond reviendra.

Alors, avez-vous été suffisamment attentif.ve.s ?

Petit indice, juste entre nous : dans la longue séquence de la boite de nuit qui se déroule à Santiago de Cuba, un plan furtif montre un homme qui, face caméra, nous sourit. Vous l’avez reconnu, le nouveau James Bond 007 ?

Affaire à suivre…

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The Movie Hunter : présentation

L'extraordinaire acteur de cinéma Paul Muni dans "Scarface" (1932) d'Howard Hawks.

L’extraordinaire acteur de cinéma Paul Muni dans « Scarface » (1932) d’Howard Hawks.

Cette rubrique se propose d’explorer – en profondeur et en toute humilité – la magnifique histoire du film noir, du film policier, du thriller, de la comédie policière, qui met en scène des spécimens d’actrices et d’acteurs parmi les plus flamboyant.e.s du 7e art.

Sous le terme générique de film noir j’inclue aussi bien le film policier traditionnel que le film d’enquêtes, le thriller ou encore la comédie d’aventures policières. Le vocable film noir a l’avantage de donner tout de suite une image assez nette d’un genre protéiforme qui possède une belle popularité. À l’inverse du western le film policier n’est jamais tombé en désuétude, et en 2021 il n’est pas rare de croiser sa route dans nos salles adorées de cinéma. Chaque nouveau film du genre noir active de facto la belle machine à souvenirs cinématographiques.

Alors allons-y : je suis le Movie Hunter et cette passion ardente pour les films noirs et policiers ne me quittera jamais.

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Les films d’horreur contemporains : [#3] « Eden Lake » (2008)

 

Jenny, incarnée par l'épatante actrice britannique Kelly Reilly, tente d'échapper à des garnements diaboliques.

Jenny, incarnée par l’épatante actrice britannique Kelly Reilly, tente d’échapper à des garnements diaboliques.

Eden Lake (Royaume-Uni, Color DeLuxe, 2008) est un thriller horrifique du réalisateur britannique James Watkins.

Dans cet excellent thriller sous haute tension (interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles) un jeune couple, Jenny et Steve, part faire du camping au beau milieu d’une grande forêt, sur les berges d’un lac qui doit bientôt disparaître. Une fois arrivé sur les lieux, le couple doit cohabiter, dès son premier jour de villégiature, avec une bande de gamins grossiers, bruyants et énervés, du village voisin. La petite bande de hooligans se compose de 4 garçons, d’une fille et d’une femelle Rottweiler redoutable, Bonnie. Bien entendu, l’agacement de Steve, qui espérait profiter de la tranquillité apaisante de cette nature pittoresque pour offrir une bague de mariage à sa dulcinée, va l’amener à vouloir affronter les gamins. 

Mal lui en prend, car le chef de meute, un adolescent coriace qui a tous les attributs du lad anglais, va bien vite se révéler être un redoutable adversaire. Le cauchemar ne va alors faire que commencer pour ce couple urbain paisible.

Kelly Reilly et Michael Fassbender apportent beaucoup d’authenticité à la composition de ce couple attachant qu’on aimerait avoir comme amis proches. On est d’autant plus choqué que ce qui va leur arriver au cœur de cette forêt ténébreuse et démoniaque à souhait – celle des contes de fées des maîtres de la narration qu’étaient Perrault, les frères Grimm et Andersen – aurait pu être évité si Steve avait écouté les conseils avisés de Jenny, une attachante institutrice parfaitement lucide.

Ainsi cette dernière va être brutalement projeté dans la vie sauvage, et devenir une proie de choix pour cet adolescent psychopathe qui a de qui tenir (et la composition du jeune acteur Jack O’Connell est proprement extraordinaire, si bien que ce rôle lui donnera un ticket pour Hollywood). Les règles de la survie la plus élémentaire vont jaillir du cerveau reptilien de la bête traquée pour en faire une véritable machine d’empoigne ; en cela la transformation de la délicieuse et inoffensive Jenny en une espèce de Lara Croft aguerrie est particulièrement invraisemblable, mais l’identification joue à plein, et rend d’autant plus choquant le dernier quart d’heure de ce thriller horrifique dynamique et parfaitement maîtrisé.

Au moment de sa sortie en salles en 2008 Eden Lake redonnait un bel élan au film de genre britannique.

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