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Ciné 80 : (#6) « Top Gun »

Top Gun Le lieutenant Pete Michell, indicatif « Maverick », est un as de l’Aéronavale. Pilote surdoué, c’est aussi une tête brûlée, et lors d’une reconnaissance depuis le porte-avions où il est affecté avec son navigateur (et ami d’enfance) « Goose », il « flashe » des MIG russes. Auréolés par ce fait militaire inédit et convoqués sur le champ par l’Amiral du bâtiment, il est décide que le pilote casse-cou et son navigateur iront compléter leur formation à Miramar, en Californie, à la Fighter Weapon School, l’académie aéronavale américaine qui forme l’élite des pilotes de combat. Dans cette école, appelée Top Gun, le lieutenant Maverick va être confronté à la compétition (le meilleur élève de l’école, Iceman, devient son adversaire le plus redouté dans la course au trophée Top Gun), au sentiment amoureux (l’instructrice de l’Air ne le laisse pas indifférent, loin s’en faut), et à la perte…

Top Gun, ce film de 1986 réalisé par Tony Scott, le frère de Ridley, est devenu au fil des décennies un film-totem. Car il regroupe toutes les thématiques qui passionnaient les teenagers que nous étions dans les années 1980. La camaraderie (et pendant les années collège, c’était important), le vrombissement surpuissant des réacteurs des Grumman F-14 Tomcat, ces machines de guerre effrayantes qui nous changeaient de nos mobylettes et de nos scooters bridés.

Top Gun a par conséquent été un marqueur indélébile dans nos jeunes vies de spectateurs émerveillés, et rassemblait autant d’admiratrices de la frimousse du beau Tom Cruise que d’admirateurs de la classe naturelle du décontracté Val Kilmer. Et que dire alors de l’extraordinaire actrice de cinéma Kelly McGillis, née à Newport Beach en Californie, et vue dans Witness de l’australien Peter Weir en 1985 et dans Les Accusés de Jonathan Kaplan en 1988 ? Et nos aîné.es préféraient la présence bienveillante de Tom Skerritt, indicatif « Viper », légende vivante de l’Aéronavale, en se souvenant que cet acteur américain né à Détroit, dans le Michigan, incarnait l’emblématique Dallas dans Alien : le 8e passager du frangin Ridley Scott, en 1979.

Top Gun a pris une place à part dans la nostalgie qu’on développe vis-à-vis du cinéma US des années 1980. Il reste indéniablement ce véhicule parfait qui raconte comment on apprivoise nos premières peurs : celle de l’abandon en premier lieu, ensuite celle du renoncement, enfin celle du deuil apprivoisé et de la remise en question nécessaire avant de parvenir à prendre un chemin moralement valide dans le monde qui attend les jeunes gens.

Quand, après de nombreuses péripéties sur la terre ferme comme dans les airs, le lieutenant Maverick décide de devenir instructeur à Top Gun, on pressent que ce ne sera pas le chemin emprunté par le jeune acteur de cinéma Tom Cruise, promis à une carrière fulgurante. Près de 40 ans plus tard, cet acteur qui éclatait en pleine lumière dans ces années 1980 bénies pour lui, est sans conteste le personnage le plus puissant d’Hollywood, aujourd’hui en 2024.

Top Gun premier du nom parle aussi de cette fulgurante ascension.

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United States on fire : « Civil War » d’Alex Garland

Kirsten Dunst nous offre une interprétation époustouflante, dans la peau de la coriace photographe de guerre Lee.

Kirsten Dunst nous offre une interprétation époustouflante, dans la peau de la coriace photographe de guerre Lee.

Le cinéma US possède cette capacité déconcertante à traiter l’actualité la plus chaude au moment opportun. Même si celui qui dirige cette superproduction pleine de bruit et de fureur est anglais (Alex Garland est né à Londres en 1970), le sujet du film renvoie immanquablement aux points les plus chauds de la planète : le front entre l’Ukraine et la Fédération de Russie, la bande de Gaza, le Yémen, pour ne citer que les plus médiatisés. D’ailleurs, dans Civil War (2024) on suit à la trace des journalistes de guerre (reporters photo et de la presse écrite) qui suivent le conflit qui se déroule entre une armée sécessioniste (celle de la Californie et du Texas, rejointes par celle de Floride) aux prises avec les troupes loyalistes fidèles au président des États-Unis à cravate rouge (vous voyez à qui on fait explicitement référence ? Mais ils furent nombreux les présidents des États-Unis à porter des cravates de cette couleur, non ?).

En regardant ce film de politique-fiction dystopique, on ne peut s’empêcher de penser aux mouvements de protestation et de révolte qui embrasent la démocratie américaine au moment où le film sort dans nos salles de cinéma. Alex Garland, réalisateur total freak à la manière de Stanley Kubrick, de David Fincher et de Christopher Nolan, doté d’un budget hollywoodien confortable (A24 et Metropolitan Films se sont associés pour le financer), livre sa vision des événements : quand on s’affronte sévèrement sur le terrain (les scènes de fusillades entre factions armées sont traumatiques et restent longtemps en bouche) l’inhumanité règne ; et les femmes photographes de guerre (l’une toute jeune, qui débute dans le métier, et l’autre qui est une référence dans la profession) vont devoir s’armer de courage pour affronter ensemble des faits et gestes qui neutralisent toute compréhension de ce qui se passe.

Les enjeux sont terribles pourtant : car à chaque décision qu’on prend, comme s’arrêter pour faire le plein d’essence, ou bien bifurquer ou non à un carrefour en rase campagne, il s’agit ni plus ni moins de continuer à vivre pour témoigner, ou de mourir violemment. Civil War est un film impressionnant, maîtrisé de bout en bout, car il respecte scrupuleusement le cadre spatio-temporel dans lequel évoluent du mieux qu’ils peuvent ses personnages attachants et désemparés. On n’oubliera pas de sitôt Lee, Joel, Jessie et Sammy tant les quatre interprètes qui leur donnent vie nous offrent une magistrale leçon de jeu au cinéma, au plus près de la vie et de la souffrance qui l’accompagne parfois.

Alex Garland a fait œuvre salutaire en nous proposant en salles ce film qui fera date : Civil War est une œuvre marquante de l’année cinéma 2024, qui devrait figurer en bonne place dans nos listes à venir des meilleurs films de cette année.

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Ciné 90 : (#10) « True Romance »

Patricia Arquette et Christian Slater illuminent cette ode aux comédies policières d'antan.

Patricia Arquette et Christian Slater illuminent cette ode aux comédies policières d’antan.

Revoir True Romance, le film de Tony Scott, le frère de Ridley, trente-et-un ans après sa sortie en salles, c’est se replonger illico dans ce renouveau du cinéma hollywoodien, dont la figure de proue était Quentin Tarantino. Fort du succès de son Reservoir Dogs en 1992, et accompagné par les jumeaux maléfiques Weinstein, l’américain fort en gueule pouvait désormais placer n’importe lequel de ses scénarios, il était assuré de les voir se concrétiser en films de cinéma.

Ainsi, entre ses deux premiers films (Reservoir Dogs, donc, et Pulp Fiction, Palme d’Or au Festival de Cannes 1994), Tarantino avait confié la mise en images de son True Romance à celui qui avait donné un sacré coup de balai au Nouvel Hollywood des années 1970 : Tony Scott. Tony, son frère Ridley Scott, et quelques autres (Adrian Lyne, Joel Schumacher, Wolfgang Petersen, John McTiernan, …) avaient incarné la décennie 80 avec des films de pur divertissement gigantesques, comme Black RainLegendTraquéeLe Flic de Berverly Hills 2, Les PrédateursFlashdance9 semaines 1/2Génération PerdueL’Histoire sans finEnemyPredator, Piège de cristal.

Du coup, en concurrence directe avec ces mavericks de l’entertainment cinématographique, les vétérans de la décennie précédente (les Spielberg, De Palma, Scorsese, Eastwood, Friedkin et autres) montraient qu’ils en avaient encore sous le sabot. Ce qui nous valait une ribambelle de films extraordinaires pendant au moins deux décennies (les 80′s et les 90′s).

Oui, d’accord, mais True Romance dans tout ça ? De quoi ça parle ?

À Detroit, Clarence, un jeune homme passionné de cinéma et de pop culture, aimerait bien avoir une petite amie qui aurait les mêmes goûts que lui. Ça tombe bien, une jeune blonde très belle, Alabama, très désinvolte aussi, qui vient de débarquer de Floride, jette son dévolu sur lui. Ils forment très vite un couple très amoureux, mais il y a un hic : car Alabama est sous la férule de Drexl, mac et dealer de drogue de la pire espèce. Alors les ennuis vont arriver comme les B-52 dans le ciel allemand en 1942, c’est-à-dire en escadrille.

On retrouve dans True Romance tout ce qui a fait le succès des 3 premiers films de Tarantino (après, il se prend trop au sérieux à mon goût, la magie n’opère plus de la même façon) : des situations tordues couplée à des dialogues hilarants, un sens du cadre jamais mis en défaut, et une distribution aux petits oignons (Christian Slater, la sublime Patricia Arquette, Dennis Hopper, Gary Oldman, Tom Sizemore, Chris Penn, Christopher Walken, Val Kilmer en super-guest de luxe, la classe américaine, quoi !).

Bon, eh bien, cette litanie de films géniaux aura duré l’espace de deux décennies à peine (d’où le nom donné aux rubriques Ciné 80 et Ciné 90). Mais on peut les voir et les revoir à l’infini, et on ne sera jamais déçu.e, car la magie opère à chaque fois. Le soin apporté aux images, à la musique, au cadre, à l’interprétation, témoignait d’un profond amour et d’un très grand respect pour le cinéma de divertissement pour adultes et jeune public.

Très prochainement nous reviendrons en détail sur une merveille de film, dans notre rubrique Ciné 80 : il s’agit de l’indémodable Breakfast Club (1985) du regretté John Hughes.

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Bienvenue dans la ronde des « Hypnotics »

L'impeccable acteur américain William Fichtner offre dans "Hypnotic" une prestation de haute volée.

L’impeccable acteur américain William Fichtner offre dans « Hypnotic » une prestation de haute volée.

Un inspecteur de la police d’Austin, au Texas, est reçu par une psychologue du travail pour savoir s’il est apte à exercer ses fonctions. Depuis l’enlèvement de sa fille dans un parc de la ville, le policier, incarné par Ben Affleck (qui hérite une fois de plus d’un rôle sur mesure), est un peu à côté de ses pompes. Seul le travail lui permet de tenir encore le coup. Comme une information anonyme les prévient, lui et son coéquipier, d’un braquage à venir, ils décident de se rendre sur les lieux où se trouve la banque visée, et d’y monter une planque.

Sur cette trame scénaristique archi-rebattue, le réalisateur hollywoodien Robert Rodriguez, autrefois complice de Quentin Tarantino, nous emmène à la rencontre de personnages étonnants, les « Hypnotics », qui maîtrisent l’hypnose et la manipulation mentale au-delà même de ce qu’il est possible d’imaginer. Par certains côtés, le film fait penser au génial Scanners (1981) de David Cronenberg. On a droit aussi, chez Rodriguez, à des duels psychiques entre êtres humains qui manipulent à loisir la conscience de chacun.

En inventant « La Cellule », cette mystérieuse organisation secrète, boîte privée qui travaille pour la Défense des États-Unis, le cinéaste joue avec les thèses complotistes qui illustrent de nombreuses fictions ciné et télé en Amérique du Nord. Alice Braga (divine), William Fichtner (toujours aussi classe) et Ben Affleck, s’amusent eux et elle aussi énormément en interprétant des personnages rois et reine de l’illusion, mais qui arrivent aussi à se faire berner.

Hypnotic (2023, sur MyCanal) est aussi une œuvre de cinéma ultra référentielle, qui cite au long de ses 1h33 de métrage Le Prestige (2006) et Inception (2010) de Christopher Nolan (récompensé en février 2024 en France d’un César d’honneur pour l’ensemble de sa filmographie), la photographie dorée des films nineties de David Fincher, ou encore Paycheck (2003) de John Woo, avec déjà Ben Affleck dans le rôle masculin principal (accompagné par l’extraordinaire Uma Thurman).

Hypnotic a été présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2023. On comprend pourquoi, tant ce pur objet de divertissement, d’une facture irréprochable, nous emmène en terrain familier, au cœur de ce cinéma américain que nous aimons tant.

Oui, à Hollywood, les films du milieu, même s’ils sont moins nombreux qu’avant, existent toujours. Pour notre plus grand plaisir !

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Une saga cinématographique virevoltante et efficace : « Les Trois Mousquetaires » de Martin Bourboulon

Il s'agirait de ne pas trop contrarier la Lady !

Il s’agirait de ne pas trop contrarier la Lady !

L’histoire, on la connaît déjà, tant ce récit des aventures épiques des 4 Mousquetaires, imaginées au XIXe siècle par Alexandre Dumas et Auguste Maquet, fait partie de la culture populaire française et réconcilie hautes castes et petit peuple dans un même élan. Ces personnages hauts en couleurs nous accompagnent depuis un bon moment déjà. Et Martin Bourboulon, le réalisateur des 2 films : Les Trois Mousquetaires : 1. D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires : 2. Milady (2023 pour l’un et l’autre), a respecté le cahier des charges ; tout y est de ce qu’on aime par-dessus tout dans cette course contre la montre pour déjouer un complot ourdi au sein du Royaume de France, en 1627, au temps du roi Louis XIII : D’Artagnan, benêt gascon au sang chaud qui monte à Paris pour devenir Mousquetaire du roi sur une lettre de recommandation de son père pour le Capitaine de Tréville, les 3 duels successifs avec ses 3 futurs amis, la rencontre inopinée avec les Mousquetaires du Cardinal Richelieu, la rencontre avec sa logeuse et future amoureuse Constance Bonacieux, également femme de chambre et confidente de la reine de France, laquelle a des envies d’adultère avec l’ennemi héréditaire, le duc de Buckingham.

Et puis il y a Milady. Ah, Milady de Winter, cette complice du « diable probablement » (en référence à Robert Bresson, mes mignons), qui à elle seule vaut l’achat des places de cinéma, tant l’interprétation, baroque à souhait, de la merveilleuse actrice Eva Green, ajoute une pierre blanche dans la voûte constellée où siègent les noms des sublimes actrices qui l’incarnèrent au cinéma. Il y eut Lana Turner, inégalable (selon les mots mêmes de la Lady Green), il y a maintenant cette incarnation à la fois énigmatique et touchante de la fille de Marlène Jobert (à noter que la maman est aussi une de nos très grandes actrices de cinéma – suffirait de ne pas l’oublier, non mais !).

Oui, Eva Green incarne à la perfection ce personnage féminin qui masque des fêlures profondes sous sa capacité phénoménale à escrimer et à occire tous les mâles arrogants qui ne sont bons qu’à une chose : engrosser les dames et s’embrocher à tour de rôle les uns les autres au fil de l’épée, n’en déplaise au prévôt. Heureusement, Milady est là pour remettre de l’ordre.

Courez aller voir ces 2 films populaires au cinéma, que diable !

Mais courez donc !

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Ciné Seventies : « The Driver » de Walter Hill

Isabelle Adjani et Ryan O' Neal illuminent de leur beauté et de leur talent ce magnifique film d'actions urbaines de Walter Hill.

Isabelle Adjani et Ryan O’ Neal illuminent de leur beauté et de leur talent ce magnifique film d’actions urbaines de Walter Hill.

Les cinéastes américains ont été pendant longtemps fascinés par la figure du braqueur de banques. Et en 1978 Walter Hill s’intéresse plus spécifiquement à celui qui ne participe pas directement au braquage : le chauffeur qui, une fois le larcin réalisé, doit conduire à tombeau ouvert pour échapper à la police.

Pour incarner son héros, un chauffeur mutique blond virginal, Walter Hill a choisi le magnifique acteur Ryan O’ Neal, lequel avait éclaboussé de sa classe le tournage de Barry Lyndon de Stanley Kubrick trois ans auparavant. Ryan O’ Neal, en grand professionnel, incarne à la perfection cet homme qui utilise ses qualités hors-normes de pilote pour aider des malfrats à commettre des hold-up. 

Au début du film, ses employeurs ne peuvent que se féliciter d’avoir un as du volant comme lui dans l’équipe ; mais voilà qu’un policier particulièrement finaud (incarné par le génial Bruce Dern) s’est juré de le coincer et de l’envoyer derrière les barreaux (pendant au moins 15ans). 

Et puis une très belle jeune femme de 22 ans (incarnée à la perfection par notre Isabelle Adjani nationale, auréolée du succès de L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut en 1975, et que Hollywood courtisait), joueuse professionnelle de poker, se met dans les pas du beau pilote, sans que l’on sache, lui comme nous, quelles sont ses intentions. Tout est en place (le pilote qui n’aime ni les armes à feu ni la violence, la joueuse ambiguë, le flic cintré) pour que la mécanique filmique nous entraîne dans une farandole de courses-poursuites échevelées. 

À mon sens The Driver reste à ce jour le plus beau film de Walter Hill, car ici tout fonctionne merveilleusement bien : la narration est fluide, les dialogues sont crédibles, les principaux interprètes jouent à la perfection et la photographie du film de Philip Lathrop est belle à tomber de son canapé.

Et puis il s’agit d’une œuvre matricielle, à laquelle d’autres grands noms d’Hollywood voudront se confronter : Michael Mann avec Le Solitaire en 1981, Dominic Sena avec 60 secondes chrono en 2000, ou encore Nicolas Winding Refn avec Drive en 2011, sans oublier la franchise au succès foudroyant Fast & Furious (10 films à ce jour, de 2001 à 2023).

The Driver (1978) est un réjouissant film policier et d’actions urbaines qui reste un modèle d’écriture cinématographique au découpage impeccable. Ne boudez pas votre plaisir et faites rugir les chevaux !

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« Indiana Jones et le cadran de la destinée » : une totale réussite estivale !

Indiana Jones et le cadran de la destinée 

Certains personnages de cinéma sont devenus, au fil du temps, des personnes à part entière. Ils ont noué une vraie complicité avec les spectatrices et les spectateurs des salles obscures. Et quand ces personnages sont interprétés par le même acteur ou la même actrice, le lien en devient plus fort encore. Indiana Jones, le personnage d’archéologue-aventurier créé au début des années 1980 par les compères George Lucas (à la production) et Steven Spielberg (à la réalisation des 4 premiers films), en fait partie.

Aujourd’hui Spielberg a passé la main, bien trop occupé à s’auto-congratuler dans son film-mémoires (The Fabelmans, 2022) ou à refaire des classiques de l’âge d’or d’Hollywood qui n’en demandaient pas tant (pourquoi tourner à nouveau un West Side Story en 2022 quand l’original de Robert Wise datant de 1961 tient encore la route ?) ; et George Lucas vit confortablement de ses rentes (il a vendu sa compagnie cinématographique Lucasfilm, qui détenait les actifs de Star Wars, à The Walt Disney Company pour 4,05 milliards de dollars le 30 octobre 2012 : joli pactole !)

C’est donc le réalisateur James Mangold qui a été choisi par le nouveau propriétaire pour mettre en boîte ce 5e opus des aventures d’Indy Jonesy.

Malgré son âge avancé Harrison Ford tient toujours autant la cadence, et retrouve instantanément tous les gestes et toutes les répliques qui font mouche ; et qui font la saveur de son personnage d’aventurier malin depuis 1981 et le 1er épisode de la saga. Indiana Jones et le cadran de la destinée (The Walt Disney Company/LucasFilm Ltd., 2023) respecte à la lettre les passages obligés de la saga : on s’y bat contre des nazis d’opérette, on y fait du cheval à bride abattue, on parcourt le monde comme dans un James Bond Movie (l’Allemagne, les Alpes, New York, Tanger, la Mer Égée, Syracuse en Sicile et, cerise sur le gâteau, un voyage du plus bel effet dans ce même port de Syracuse mais 2300 ans en arrière). On rafraîchit aussi ses connaissances historiques (qui était Archimède, à quelle époque vivait-il, et qu’a-t-il réalisé de remarquable ?), et on y retrouve aussi les vieux amis, partenaires des aventures d’autrefois, comme l’Égyptien Salah ou encore le capitaine de la marine marchande, qu’on croyait grec et qui est en fait espagnol (savoureux clin d’œil d’Antonio Banderas au passage). Et on fait connaissance avec de nouveaux amis : le truculent Toby Jones, et sa fille jouée par l’immense scénariste et actrice Phoebe Waller-Bridge.

Vous l’aurez compris : la grande aventure est de retour dans les salles de cinéma en juillet 2023. Ne boudez pas votre plaisir et foncez sur les pas du sémillant archéologue et de sa clique. En plus ce nouvel Indiana Jones est un vrai spectacle familial, à la demande expresse de Mister Ford himself !

À quand le prochain épisode ? On est très impatient.

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L’affirmation du héros américain : « Creed III » de Michael B. Jordan (2023)

Creed III Creed et Creed II racontaient la construction d’un lent accomplissement. Aidé par son mentor Rocky Balboa, le vieux boxeur de Philadelphie cabossé de partout, le jeune Adonis Creed, venu de Los Angeles, élevé à la dure dans des foyers et des familles d’accueil, n’avait pas profité de la vie matérielle confortable de son père Apollo Creed, une légende de la boxe. Mais épaulé par Rocky, Creed le deuxième du nom allait prendre son envol, se marier, avoir un enfant, et devenir Champion du monde des Lourds, comme son père.

Creed III (MGM, 2023), réalisé par son interprète, le formidable acteur Michael B. Jordan, nous montre que le bel édifice en apparence parfait de la vie de champion recèle en réalité des zones d’ombre, bien enfouies sous les tapis du salon. À cet égard ce film agit dans la mythologie franchisée Creed comme le faisait Rocky III : L’Œil du tigre (1982) en son temps dans celle de Rocky : les faux-semblants sont levés, car un antagoniste apparaît et oblige le héros à chausser les gants une fois encore. Désormais on ne se bat plus pour une nouvelle ceinture mais pour laver l’affront.

Damian Anderson était autrefois le meilleur ami d’Adonis Creed, au temps du foyer d’accueil à South Central, Los Angeles. On faisait les 400 coups ensemble et Damian, le plus âgé des deux, était promis à un bel avenir dans la boxe. Il était en train de monter rapidement vers le professionnalisme. Cependant, un soir, après un match gagné par K-O sur l’adversaire, ça a dérapé sévère dans L.A. Downtown. Et les deux brothers ne se sont plus jamais revus. c’était en 2002.

Aujourd’hui, 20 ans après, Adonis a raccroché les gants depuis 3 ans, depuis sa dernière ceinture de Champion du monde interfédéral. Il consacre tout son temps à sa mère malade, à sa femme Bianca, productrice de musique très en vue, et à leur adorable fille Amara, malentendante de naissance. Bientôt cet univers sécurisé va voler en éclats, car Damian refait surface.

Creed III raconte comment on s’arrange avec les vicissitudes du passé, de notre enfance, de notre jeunesse. Pendant combien de temps peut-on mettre à distance les événements qui ont fait de  nous ce que nous sommes aujourd’hui ? Creed, troisième du nom, remet les pendules à l’heure : de nos jours, aux États-Unis, ce qui compte vraiment ce n’est plus trouver sa juste place au sein du bigger than life. On résout une fois pour toute l’équation du rêve américain. Et après. Que reste-t-il à accomplir qui donne encore du sens à l’existence ?

Damian, lui, s’est sculpté un corps de soldat-citoyen de Sparte, tout seul, sans l’aide de personne, et comme le pressent Duke, le coach génial d’Adonis, quelqu’un comme Damian, quand il débarque quelque part, ne vous veut pas que du bien ; car il a trop de comptes à régler avec la terre entière. Damian Anderson veut à son tour tout ce qu’Adonis Creed possède et qu’il n’a jamais eu. La confrontation aura lieu sur un ring de boxe, le seul endroit au monde où personne ne triche. Et elle fera des étincelles. De quelles manières ?

Précipitez-vous dans les salles de cinéma pour le découvrir !

[Cet article est dédicacé à mon amie américaine Joy Herbers - Vive le Colorado, et gros bisous à toi depuis la Gascogne !]

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The Movie Hunter présente : « Interceptor » (2022)

Interceptor En ces temps mouvementés de menaces nucléaires entre puissances possédant des ogives atomiques, et qui veulent en découdre (Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni), quoi de mieux, pour affronter sa peur de l’Apocalypse, que de se laisser prendre par les circonvolutions de Matthew Reilly, un réalisateur australien de 48 ans.

Dans Interceptor (Australie/États-Unis, Netflix, 2022), huis-clos à haute-tension  qui se déroule entièrement sur une plateforme maritime de silos nucléaires, le suspense est à son comble 1h39 durant : Elsa Pataky, en vaillante capitaine spécialiste en armes stratégiques de l’US Army, se retrouve coincée dans la salle des opérations face à des terroristes qui veulent lancer 16 ogives nucléaires sur les 16 plus grandes villes des États-Unis. Seul en mesure de l’aider, la caporal Raoul, un intellectuel à lunettes qui n’a plus utilisé la moindre arme depuis ses  classes, nous laisse penser que notre vaillante capitaine J.J. passe effectivement une sale journée.

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Bon, eh bien, ce sont sur les plateformes désormais, qu’on peut visionner tous ces films d’action géniaux qu’on aimait jadis et qui faisaient les délices des salles de cinéma de quartier et des zones rurales. Aujourd’hui, en 2022, ces films ne sont plus distribués au cinéma – du moins en France. Avant que la publicité ne vienne faire son apparition et jouer les trouble-fêtes sur Netflix dès 2023, il faut profiter de ces séries B d’action. Elles rejouent l’éternel combat entre un héros ou une héroïne défendant les dernières valeurs chères à notre social-démocratie et des fous-furieux qui provoquent le chaos.

Ici, il s’agit de mettre hors d’état de nuire des Américains cinglés qui ont passé un pacte avec des Russes belliqueux. On y apprend aussi de bien bonnes choses propres à l’ingénierie nucléaire militaire, et puis Elsa Pataky, fort convaincante, reprend le rôle laissé vacant par Sigourney Weaver depuis l’abandon des aventures du Lieutenant Ellen Ripley dans l’espace.

Ce film de Matthew Reilly, judicieusement titré Interceptor (du nom des missiles défensifs appelés à neutraliser les ogives ennemies qui voudraient nous réduire en poussière), est à rapprocher d’une autre production Netflix du moment ; qui elle aussi est un huis-clos mettant aux prises un agent de la DEA amnésique avec les membres ultra-violents d’un Cartel de Sonora, au Mexique, dans une clinique. L’impeccable Josh Duhamel, accompagné par une agente de la CIA (interprétée avec beaucoup de classe par la stupéfiante Abbie Cornish), reprend, lui aussi, le flambeau des Action-Heroes des années 1980, pour notre plus grand plaisir.

Nous reparlerons, bien entendu, de Blackout (États-Unis, Patriot Pictures/Netflix, 2022) de Sam Marconi au prochain épisode.

To be continued…

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