Inscription Aller à: [ recherche ] [ menus ] [ contenu ] [ montrer/cacher plus de contenu ]



The Movie Hunter présente : « The Batman » (2022)

 

Robert Pattinson, stupéfiant de charisme et de noblesse, incarne à la perfection le justicier masqué.

Robert Pattinson, stupéfiant de charisme et de noblesse, incarne à la perfection le justicier masqué.

Pour commencer, il faut aller droit au but : oui, ce nouveau film qui relate les aventures de la Chauve-souris gothique est une totale réussite. Car il s’agit d’un tour de force, à savoir renouveler de fond en comble toute la mythologie filmique propre à ce personnage ambigu de super-héros, qui n’en est pas un, et cela à l’intérieur d’un long-métrage de 3 heures, de facture classique.

The Batman (États-Unis, Warner Bros./6th & Idaho Productions/DC Comics, 2022) de Matt Reeves, est en effet, et avant tout, un film d’enquêtes policières (qui tue qui, et pourquoi ?) qui synthétise magistralement 90 années de films noirs hollywoodiens (depuis les premières bobines produites par la Warner Bros. dans les années 1930 qui ont inventées le film noir américain).

Personnage typiquement nord-américain (déchirer le trauma originel de l’assassinat programmé de ses parents en devenant à son tour une menace bodybuildée, ivre de vengeance) The Batman, dans cette version du génial réalisateur américain Matt Reeves (né le 27 avril 1966 à Rockville Center, dans l’État de New-York, USA – sources = site internet IMDB), comprend que la voie du tabassage systématique de tout ce que compte Gotham City de fous furieux dégénérés ne résoudra jamais complètement le problème. Un problème dantesque qui repose sur cette question, primordiale : sur combien de cadavres repose une Cité, une Ville, un Territoire ?

La merveilleuse actrice américaine Zoë Kravitz incarne à la perfection l'iconique Selina Kyle, alias Catwoman.

La merveilleuse actrice américaine Zoë Kravitz incarne avec subtilité l’iconique Selina Kyle, alias Catwoman.

Rome se fonde sur le meurtre de Rémus par Romulus en 753 av. J.-C. (Tite-Live, Les Origines de Rome), Sparte se construit sur la mise en esclavage de ses périèques pour étendre sa domination sur le Péloponnèse à l’époque archaïque, et les Basileus de Constantinople, dès le Ve siècle de notre ère, en pourfendant leurs voisins orientaux par le glaive, poussent ces derniers à lui contester sa suprématie de Nouvelle Rome. Gotham est elle aussi le cœur en fusion de ce monde qui n’est pas tout à fait le nôtre, mais qui est en train de le devenir à grand pas. Un monde opaque, dangereux, dans lequel les institutions vacillent, sans qu’on puisse trouver un remède nulle part…

 … à suivre.

 

.
 

Ciné 90 : (#6) « Danger immédiat »

Danger immédiat

Au début de Danger immédiat (Clear and Present Danger, 1994) de Phillip Noyce, un brillant analyste de la CIA, Jack Ryan, qui travaille sur le site de Langley, en Virginie, est mandaté à Washington par son supérieur hiérarchique James Greer. Il doit faire un rapport circonstancié sur l’assassinat sauvage de toute la famille Hardin, proche du président des États-Unis en exercice, à bord de leur yacht. Très vite on accuse un cartel de Cali dans l’entourage du président. Cependant, un faisceau d’indices laisse entrevoir une vérité beaucoup plus troublante. Et puis, Ritter et Cutter, 2 sinistres individus qui contrôlent le Renseignement et qui ont leur rond de serviette au Bureau Ovale, ont pris en grippe ce satané Ryan.

Ainsi commence cette 3e aventure époustouflante du célèbre analyste de la CIA créé par le romancier américain Tom Clancy. Et une fois de plus, c’est au génial réalisateur australien Phillip Noyce de mettre en images les tribulations de Jack Ryan entre les bureaux feutrés de la Maison Blanche et la jungle colombienne. Et on se demande bien, à la vue de ce qui arrive à Harrison Ford dans la peau de l’analyste (impeccable comme toujours dans ses films ébouriffants des années 1980 et 1990), lesquels de ces endroits sont les plus dangereux finalement ?

Déjà, au tout début de la décennie 1990, le réalisateur américain John Mc Tiernan avait tracé le sillon : il avait mis en scène la toute première aventure cinématographique de Ryan. Ça s’appelait À la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October, 1990) et c’était un pur film de studio, éblouissant à souhait, dans lequel s’affrontaient le jeune Alec Baldwin et un Sean Connery au sommet de son art. Deux ans après, Phillip Noyce était engagé par le même studio, Paramount, pour mettre en images à son tour l’époustouflant Jeux de guerre (Patriot Games, 1992) dans lequel le très charismatique Harrison Ford, auréolé de ses choix judicieux de carrière tout au long des années 1970 et 1980, amorçait lui aussi la décennie qui s’offrait à lui avec des rôles qui entreraient dans la légende : Jack Ryan à 2 reprises certes, mais aussi le docteur Richard Kimble dans Le Fugitif (1993) d’Andrew Davis, le policier new-yorkais d’origine irlandaise Tom O’Meara dans Ennemis rapprochés (1997) d’Alan J. Pakula, le président des États-Unis James Marshall dans Air Force One (1997) de Wolfgang Petersen, le pilote aventurier Quinn Harris dans la formidable comédie d’aventures Six jours, sept nuits (1998) d’Ivan Reitman, ou encore, dans un contre-emploi, le troublant professeur d’université Dr. Norman Spencer dans le terrifiant Apparences (2000) de Robert Zemeckis.

Après le succès phénoménal de Jeux de guerre, qui réinventa le blockbuster surpuissant, Phillip Noyce montait en gammes et proposait un nouvel opus encore plus novateur. Si bien que la séquence du guet-apens à Bogota a été décortiquée en long, en large et en travers dans de nombreuses écoles du renseignement, afin de savoir quoi faire quand ce genre de désagréments vous arrive pleine face !

Il est plus que temps de découvrir de quels matériaux brûlants étaient constitués les films hollywoodiens des années 1990. Car ils ont inventé un style de narration visuelle d’une lisibilité incroyable. Et certain.es de nos apprenti.es cinéastes feraient bien de se pencher avec intérêt sur le découpage et comment les scènes étaient montées afin de s’approprier ce dispositif d’écriture filmique terriblement efficace. Qu’est-ce que vous enseignent vos professeur.es de cinéma dans vos écoles prestigieuses ? Comment construire un film avec amour, passion et acharnement ? Ou bien quelle est la meilleure manière de présenter vos projets filmiques dans les rencontres mondaines ?

 Image de prévisualisation YouTube

 

.
 

Les comédies d’aventures : [#1] « OSS 117. Alerte rouge en Afrique noire » (2021)

OSS 117 Les clichés et les mauvaises manières ont la peau dure. En partant de ce constat, Nicolas Bedos s’empare d’un héros de cinéma français des sixties et le réactualise d’une manière désopilante. Et pourtant, le terrain était glissant. Car un certain Michel Hazanavicius était déjà passé par là à deux reprises. Et du coup, avec l’aide de son complice Jean Dujardin et de la bonne fée Bérénice Bejo, il avait donné au public et aux cinéphiles une comédie d’aventures franchement réussie, devenant instantanément culte : il s’agissait de OSS 117. Le Caire nid d’espions (France, Gaumont, 2006). Lequel était suivi 3 ans plus tard d’OSS 117. Rio ne répond plus (France, Gaumont, 2009) avec cette fois en guest féminin l’épatante Louise Monot.

Les 2 films allaient rejoindre dans la malle aux trésors des films d’aventures à la française des classiques absolus comme Le Sauvage (France/Italie, Lira Films, 1975) de Jean-Paul Rappeneau, L’Africain (France, Renn Productions, 1983) de Philippe de Broca, Boulevard du Rhum (France/Italie/Espagne, Gaumont International, 1971) de Robert Enrico, Les Aventuriers (France/Italie, SNC, 1967) toujours de Robert Enrico, L’Homme de Rio (France/Italie, les Films Ariane, 1964) de Philippe de Broca, ou encore Angélique et le Sultan (France/Italie/RFA, CICC, 1968) de Bernard Borderie.

OSS 117, sous les traits du prodigieux Jean Dujardin (qui est un rêve d’acteur de cinéma à l’ancienne manière, avec un côté tough guy ironique à souhait), devenait pour le coup un personnage éminemment populaire et aimé par toutes les classes sociales de l’Hexagone.

12 ans après l’exploitation en salles de Rio ne répond plus la Gaumont a confié la réalisation d’un 3ème épisode au sémillant Nicolas Bedos, lequel sortait du succès commercial non négligeable de sa comédie romantique La Belle époque (2019) avec la sublime Doria Tillier et Daniel Auteuil. Nicolas Bedos, quand il a accepté de relever le défi, savait ce qui l’attendait. Car les troisièmes épisodes sont un défi de taille pour n’importe quelle réalisatrice et réalisateur sur la planète. Il ne faut pas se planter, et il ne faut surtout pas planter la franchise ! Certaines et certains ne se sont jamais relevé.e.s du plantage d’un 3ème épisode attendu avec ferveur par les fans hardcore : ayons une pensée émue par exemple pour le pauvre Paul Feig qui a coulé en même temps que son S.O.S Fantômes (Ghostbusters, États-Unis/Australie, Columbia Pictures) en 2016, tant et si bien que son film n’apparaît même pas sur les listings officiels de la saga, remplacé vertement par le très attendu S.O.S Fantômes : L’Héritage (Ghostbusters : Afterlife, États-Unis/Canada, Columbia Pictures, 2021) de Jason Reitman, qui lui-même n’ose pas arborer le redouté numéro 3 ! C’est à y perdre son grec et son latin, vous dis-je !

La suite, très prochainement…

 

.
 

The Movie Hunter présente : « The Mechanic » (1972)

Le Flingueur Dans les années 1970 le réalisateur anglais Michael Winner met en scène ses meilleurs films en compagnie de son acteur fétiche, l’américain Charles Bronson. Tous les deux ensemble ils vont proposer au public une série de thrillers urbains, dans lesquels l’acteur, minéral, taiseux et noueux, affronte les forces noires d’une société capitaliste dérégulée : des sociopathes camés et désœuvrés qui violent des femmes dans Death Wish (1974), des personnes peu recommandables qu’il faut éliminer physiquement pour le compte de l’Organisation dans The Mechanic (1972), un shérif raciste particulièrement coriace dans Les Collines de la terreur (toujours en 1972), ou encore les membres de la mafia de Los Angeles dans Le Cercle noir (1973).

Michael Winner, le dandy anglais, savait filmer Charles Bronson, bloc de virilité à l’état pur, force agissante qui ne verbalisait jamais ses sentiments, mieux que personne : dans The Mechanic (États-Unis, MGM, 1972), ce chef-d’œuvre que les 2 artistes fomentèrent ensemble, au titre français, Le Flingueur, parfaitement adapté pour une fois, et 2 ans avant cette autre œuvre maîtresse, Death Wish, qui allait irriguer tout le cinéma noir américain des 40 années suivantes, Bronson campe le héros taciturne à l’acmé de sa carrière et de son charisme minéral. Tout est dans l’attitude, tout est dans l’attirail : pantalon cintré en pattes d’éléphant (on sort du Flower Power et le rêve hippie a un coup dans l’aile – même constat dans Breezy de Clint Eastwood, sorti un an plus tard, en 1973), chemise bleu ciel d’ouvrier métallurgiste, blouson en cuir noir italien, ajusté, et le cheveu noir de jais mi-long avec une fine moustache latino en prime, et deux petits yeux étincelants de malice, qui vous figent instantanément quand ils se posent sur vous.

Steve McKenna a 44 ans, vit seul dans une superbe maison à Los Angeles, et est le meilleur tueur à gages de l’Organisation. Au début du film, après avoir minutieusement exécuté un contrat, ses employeurs lui demandent de dessouder son mentor, un ami de son défunt père. McKenna n’a aucun remords, il n’hésite pas à occire le vieil homme dans sa voiture, lequel laisse un fils de 24 ans, Arthur Bishop, qui zone dans l’existence, mais qui a du potentiel juge McKenna. Il décide alors d’en faire son associé.

Bien entendu, l’aventure des 2 compères, sanglante, va tourner court. Car dans tout film qui mêle mafia, grand banditisme, et espionnite à l’entourloupe, tout n’est qu’affaire de filiation et de trahison. Même un James Bond aguerri doit parfois se méfier d’un Félix Leiter.

La majeure partie du film se déroule dans les paysages urbains sublimes de Los Angeles et de la Californie des Seventies, et le dernier quart de bobine, éblouissant, plonge nos 2 amis/ennemis dans l’écrin somptueux de Naples et de la Côte Amalfitaine. Jan-Michael Vincent, véritable découverte du film, laissait augurer d’une carrière exceptionnelle, un peu à la manière d’un Jeff Bridges qui accompagnait le grand Clint dans le chef-d’œuvre originel de notre ami Michael Cimino la même année : Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot, États-Unis, The Malpaso Company, 1974). [Mais nous reviendrons très vite sur toute cette affaire dans un prochain numéro de The Movie Hunter, c’est promis !].

Hélas, Jan-Michael Vincent, le jeune acteur américain, ne confirma jamais les grands espoirs de carrière cinématographique placés en lui, si on excepte les 4 saisons hautement divertissantes et parfaitement recommandables, notamment pour les enfants, de la série télévisuelle Supercopter, entre 1984 et 1987.

Charles Bronson, lui, comme à son habitude, tient la baraque comme personne, et prouvait, en 1974, que son seul véritable rival en matière de comédies d’aventures policières efficacement rythmées et rondement menées, n’était autre que son vieil ami Clint Eastwood.

.
 

The Movie Hunter présente : « Mourir peut attendre » en 2021

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Daniel Craig imprime de toute sa classe cette dernière incarnation de notre agent double zéro préféré.

Nous l’avons attendu désespérément depuis au moins deux bonnes années. Et il est enfin là, sur nos écrans de cinéma. Le tout nouveau, tout beau James Bond 007 ! Et même s’il a perdu son matricule en route, récupéré au débotté par la délicieuse agente double zéro Nomi, incarnée par la sculpturale Lashana Lynch, James Bond n’est pas en reste. Car il cogne toujours aussi fort les pires crapules qui ont un jour décidés de prêter serment à une organisation criminelle et terroriste comme SPECTRE par exemple. Ainsi, la séquence de baston entre Bond et le porte flingue à l’œil bionique de l’organisation, dans un village en Italie, est un modèle de découpage ; en plus elle fait suite à la magnifique séquence de poursuites automobiles, quand plusieurs pick-up Range Rover tentent de mettre hors d’état de nuire notre sémillant Commandeur à bord de sa puissante Aston Martin dernier modèle.

Tout ce que nous aimons dans un Bond-Movie est à sa juste place : les sites géographiques exotiques (un village pittoresque italien en altitude qui fait penser à une des séquences d’ouverture de Mission : Impossible 2 [États-Unis/Allemagne, Paramount Pictures, Cruise/Wagner Productions, 2000], celui de John Woo, quand l’agent Ethan Hunt valse en décapotable sur des routes en lacets andalouses avec la ravissante agente Nyah Hall – le réalisateur Cary Joji Fukunaga connaît parfaitement ses modèles), les personnages féminins séduisants et intelligents (mention spéciale pour l’actrice Naomie Harris qui incarne Moneypenny), la femme aimée, puis délaissée puis miraculeusement retrouvée (ici aussi, comme dans le Master Piece de John Woo il s’agit d’un empoisonnement par contact cutané, et quand on s’aime vraiment on se touche), les courses-poursuites à tomber de son siège (autre séquence d’anthologie, celle de la poursuite entre le 4X4 et les motos-cross (cette fois clin d’œil subtil au Black Rain [États-Unis, Paramount Pictures, 1989] de notre ami Ridley Scott), les gadgets (montre, auto, comme il se doit), et un méchant machiavélique (et on se paye le luxe d’en avoir deux). Le cahier des charges est respecté.

Et puis, comment ne pas avoir sa petite larme au coin de l’œil quand on sait qu’il s’agit là de la der des der pour l’admirable Daniel Craig, qui dans ce Mourir peut attendre [No Time to Die, Royaume-Uni/États-Unis, MGM/Universal Pictures/Eon Productions, 2021] exemplaire endosse le costume du Commandeur pour la dernière fois.

Quand les derniers souffles de l’explosion finale s’évacuent vers la haute-mer et qu’on voit rouler Léa Seydoux à toute allure sur une route escarpée au volant de sa puissante et luxueuse berline, et qu’elle sourit à sa délicieuse petite Mathilde, on a le souffle coupé : fondu enchaîné, le noir se fait sur l’écran, et puis tout à coup, apparaît la phrase magique : James Bond reviendra.

Alors, avez-vous été suffisamment attentif.ve.s ?

Petit indice, juste entre nous : dans la longue séquence de la boite de nuit qui se déroule à Santiago de Cuba, un plan furtif montre un homme qui, face caméra, nous sourit. Vous l’avez reconnu, le nouveau James Bond 007 ?

Affaire à suivre…

.
 

« Black Widow » (2021) ou L’étoffe des femmes

Black Widow_affiche officielle

Un des posters officiels du film, par Walt Disney Pictures et Marvel Studios.

Dans la galaxie étoffée des films Marvel Black Widow (États-Unis, Marvel Studios, 2021), de la réalisatrice Cate Shortland, est un vrai coup de semonce : car il annonce des bouleversements en profondeur à venir dans le Marvel Cinematic Universe. En effet, chez Marvel les femmes prennent maintenant le pouvoir et c’est tant mieux. Car la Maison des Idées avait un train de retard sur sa concurrente DC Comics. Cette dernière avait offert un écrin au genre super-héroïque féminin en donnant la tunique de Wonder Woman à la sculpturale Gal Gadot, à travers 2 films essentiels, réalisés par Patty Jenkins à seulement 3 ans d’intervalle : Wonder Woman (États-Unis/Royaume-Uni, Warner Bros., 2017) et Wonder Woman 1984 (États-Unis/Royaume-Uni/Espagne, DC ComicsDC Entertainment, 2020).

Ces 10 dernières années les actrices Scarlett Johansson, Gal Gadot et Brie Larson, à travers leur jeu ensorcelant, avaient chacune d’entre elles offert une icône féministe puissante aux jeunes filles d’aujourd’hui. Marvel avait donc répondu du tac-au-tac à DC Comics en proposant le très chouette Captain Marvel en 2019 (États-Unis/Australie, Marvel StudiosWalt Disney Pictures). Mais aujourd’hui les 4 nouvelles Reines à Hollywood sont la réalisatrice Cate Shortland et ses 3 effervescentes comédiennes Rachel Weisz, Scarlett Johansson et Florence Pugh.

Black Widow dans son pré-générique (hommage bienvenu à la franchise James Bond 007) démarre en 1995, dans l’Ohio. Dans une banlieue résidentielle on y voit une mère en compagnie de ses deux filles, Natasha et Yelena. Elles son toutes les trois à l’extérieur de la maison, et la maman explique à ses enfants ce que sont les lucioles, qui volètent tout autour d’elles dans un parc arboricole. On sent déjà que nous avons à faire à une scientifique de haut vol quand Rachel Weisz parle aux gamines. Un peu plus tard dans la soirée, le père rentre du travail et annonce à son épouse et à ses deux filles que le moment tant redouté est arrivé : il faut s’en aller sans tarder, tout laisser derrière soi et ne pas se retourner. La vie américaine paisible au milieu des Nineties, terminé ! Pour la mère et ses deux filles, il s’agit là de la première expérience, consciente, de la brutalité des hommes sur les femmes…

To be continued…

.
 

Ciné 80 : (#4) « Runaway Train »

Jon Voight aux prises avec la furie des éléments déchaînés contre lui.

Jon Voight aux prises avec la furie des éléments déchaînés contre lui.

Quand il accepte de mettre en scène Runaway Train (États-Unis, Northbrook Films, 1985) sur un script d’Akira Kurosawa pour le compte de la Cannon, fondée en 1979 à Hollywood par les producteurs israéliens Menahem Golan et Yoram Globus, le soviétique Andrei Konchalovsky, qui est diplômé de l’École de cinéma de Moscou en même temps que son ami Andreï Tarkovski, a déjà réalisé un film aux États-Unis. Il s’agit de Maria’s Lovers (États-Unis/Israël, The Cannon Group, 1984) qui met en vedette Nastassja Kinski, alors âgé de 23 ans, dans le rôle de Maria Bosic ; à cette époque la fille de Klaus Kinski est une actrice incandescente qui a transcendé le cinéma des années 1970 et 1980 à travers ses performances exceptionnelles dans ce film du réalisateur soviétique et dans Tess (Royaume-Uni/France, Renn Productions, 1979) de Roman Polanski, La Féline (Cat People, États-Unis, RKO & Universal Pictures, 1982) de Paul Schrader et Paris, Texas (République fédérale d’Allemagne/France/Royaume-Uni/États-Unis, Argos Films, 1984) de Wim Wenders.

Cette fois Andrei Konchalovsky s’attaque à un pur film d’action et d’aventures ferroviaires. Dans les décors glacés naturels de l’Alaska (il faisait – 35° au moment du tournage) on assiste à l’évasion de 2 détenus d’un pénitencier de Haute-Sécurité. Manny, un prisonnier-vedette qui a osé défier le directeur sadique de la prison, Ranken, et Buck, un jeune blanc-bec champion de boxe, ont mangé de la vache enragée. Ils réussissent, en provoquant des émeutes violentes au sein du pénitencier, et après quelques péripéties enneigées, à sauter dans un train de marchandises massif qui fend les étendues glacées comme d’autres frayent avec le mauvais œil.

Mais au moment où nos deux lascars se croient tirés d’affaire et en chemin (ou plutôt sur rails) vers la liberté, le conducteur du train meurt d’une crise cardiaque. Le train, incontrôlable, prend de plus en plus de vitesse, les freins lâchent, les aiguilleurs, désemparés, s’engueulent, et Manny et Buck assistent impuissants, de l’intérieur, à cette folle embardée (à plus de 136 km/h) dans ce paysage sublime et hostile de l’Alaska.

Nos 2 personnages sont pris au piège, et vont devoir recueillir, avec réticence au début, la mécanicienne du bord, jouée avec beaucoup d’entrain par cette excellente actrice que nous aimions énormément pendant les années 1980 et 1990 : Rebecca De Mornay [elle avait notamment joué Milady dans le remarquable Les trois mousquetaires (The Three Musketeers, Autriche/Royaume-Uni/États-Unis, Walt Disney Pictures, 1993) de Stephen Herek]. Ces trois alliés de circonstance vont devoir défier le piège à grande vitesse qui menace de les engloutir, pour notre plus grand plaisir…

À suivre…

.
 

Les films d’horreur contemporains : [#2] « The Hunt » (2020)

Betty Gilpin, impressionnante, dans "The Hunt" de Craig Zobel (2020)

Betty Gilpin, impressionnante, dans « The Hunt » de Craig Zobel (2020)

Depuis plus d’une dizaine d’années les Productions Jason Blum dominent en qualité le genre horrifique au cinéma. Même si les débuts furent laborieux (qui, parmi les amateurs de films d’horreur, aime vraiment, sans arrière pensée, la saga des Paranormal Activity – 5 films au total à ce jour), tout le monde s’accorde à dire que des franchises comme par exemple American Nightmare (4 films à ce jour) ou Happy Birthdead (2017) et Happy Birthdead 2 You (2019) ont renouvelé en profondeur les codes surannés du film d’horreur, basés sur les jump scares à répétition. Il faudra un jour prochain écrire un livre, qui se proposera d’analyser de quelles manières ce producteur américain a déjoué tous les pronostics, en remettant au goût du jour les formules qui firent le succès des Productions Roger Corman et Amblin Entertainment au siècle dernier.

En 2020 une production Blum remet les pendules à l’heure : il s’agit du film The Hunt, qui est réalisé par Craig Zobel, sur un scénario machiavélique de Nick Cuse et de Damon Lindelof, vous savez, le génial créateur de la série TV phénomène Lost.

Le film est une relecture ahurissante des Chasses du Comte Zaroff d’Irving Pichel & Ernest B. Schœdsack (The Most Dangerous Game, États-Unis, RKO Radio Pictures, 1932), porté de bout en bout par une actrice exceptionnelle, Betty Gilpin. Cette sublime actrice américaine de 34 ans nous scotche à notre canapé (faute de mieux car pour le moment, hélas, les salles ne sont toujours pas rouvertes, et c’est insupportable !), et ses mimiques qui ponctuent les purs moments d’adrénaline de la pellicule, nous font deviner une nature comique qu’une réalisatrice talentueuse devra vite exploiter. Pour moi, en 2021, le monde du cinéma de divertissement appartient à Betty Gilpin donc, et à Rebecca Ferguson ; d’ailleurs ces 2 actrices se ressemblent étrangement comme 2 gouttes d’eau… Mystères, mystères !

Ensuite je ne peux rien vous dire de plus car il faut absolument visionner The Hunt, vierge de tout préjugé. Cela vous permettra d’être réceptif aux péripéties et à l’enchainement des séquences, jusqu’au déroulé final, totalement inattendu et diablement bien mis en scène. Cela faisait longtemps qu’on ne m’avait pas offert un vrai morceau de bravoure dans un film de cinéma, disons depuis le beau duel entre Uma Thurman et Lucy Liu sous la neige dans Kill Bill, le 1 ou le 2, je ne sais plus.

Il va falloir compter désormais avec le cinéaste Craig Zobel dans les années à venir.

Jetez-vous avec gourmandise sur The Hunt, frissons de plaisir garantis !

 

.
 

« Lupin III : The First » – les nouvelles aventures, nippones, du gentleman cambrioleur

 Lupin III_The First Dans la famille Lupin, prenons par exemple le petit-fils, lequel a repris le flambeau de papy pour faire de la haute voltige en cambriolant. On sait depuis longtemps que les créateurs d’animés japonais adorent puiser leur inspiration dans les feuilletons d’aventures européens, et notamment français. Attention, cela dit, ils ont aussi leur propre univers culturel, qui n’a absolument rien à envier au nôtre. Et pour un Hayao Miyazaki qui mêle à la perfection références nippones et références européennes dans certains de ses films (par exemple la culture italienne dans le sublime Porco Rosso qui date de 1992), la plupart des réalisateurs d’animés inventent à chaque fois leurs paradigmes fictionnels.

Dans Lupin III : The First (Japon, 2019) du réalisateur Takashi Yamazaki, l’histoire commence en France, dans la campagne de la banlieue parisienne, pendant la seconde guerre mondiale. Dans la demeure du professeur Bresson, un célèbre archéologue, celui-ci confie à son fils et à sa belle-fille son journal secret dans lequel est répertorié l’emplacement exact d’une puissance énigmatique qui pourrait bien modifier le cours de la guerre en cours. Bien entendu les nazis sont à ses trousses. Le fils et la belle-fille et leur charmant bébé ont juste le temps de prendre la fuite avant l’arrivée du convoi nazi. Le journal du professeur Bresson est caché à l’intérieur d’un mécanisme ingénieux, inviolable, fabriqué par son ami… devinez qui ? 

Pour le savoir, emmenez vite vos enfants découvrir ce somptueux film d’aventures qui est un hommage décomplexé aux Indiana Jones que nous avons tant aimés. On sent que Takashi Yamazaki est un amoureux éperdu de tous ces films admirables qui mêlent l’action échevelée, les cascades délirantes et les relations humaines qui se nouent à l’intérieur de sa petite bande d’aventuriers, tous plus attachants les uns que les autres ; mention spéciale pour la délicieuse Laetitia, pour la complice de Lupin, qui est aussi une cambrioleuse de haut rang, et pour le duo formé par le samouraï qui ne se sépare jamais de son sabre et pour son acolyte nonchalant avec chapeau et mégot. Et dire que tout cela a été pensé au début avec seulement des encres colorées et des feuilles Canson de format grand aigle. Le génie de l’animation est français, ça d’accord, on nous le rabâche depuis assez longtemps maintenant, mais il y a quand même une poésie toute particulière qui est propre à l’animation japonaise.

Lupin III : The First est tout simplement une merveille d’aventures pour tous les âges et d’ingéniosité technique et artistique d’un très, très haut niveau.

Et puis aussi il faut aller au cinéma, il faut sauver le cinéma.

.
 

Le très beau « Tenet » de Christopher Nolan relance notre passion pour le cinéma

 

John David Washington dans un rôle à la mesure de son immense talent.

John David Washington dans un rôle à la mesure de son immense talent.

Pour relancer l’envie d’aller au cinéma, pour relancer le plaisir d’aller en salles voir sur un grand écran un film étourdissant, qui ferait oublier à bon nombre d’entre nous les mois éprouvants passés en confinement, les exploitants attendaient beaucoup de Tenet (Royaume-Uni/États-Unis, 2020), le nouveau film de Christopher Nolan, en provenance d’Hollywood.

À vrai dire nous attendions tous beaucoup de la part de ce réalisateur qui peut fédérer un public varié sur son seul nom. Aujourd’hui, dans l’industrie du divertissement, c’est devenu extrêmement rare ; car les nouvelles générations ne sont plus attachées aux personnes humaines qui font les œuvres audiovisuelles, non, elles sont attachées en premier lieu à l’endroit d’où elles proviennent, un peu comme si pendant les seventies et les eighties on vénérait les exécutifs des studios plutôt que Billy Friedkin, Michael Cimino ou Brian de Palma (bien évidemment je ne minore en aucune façon le rôle indispensable joué par les executives des majors, j’aurai l’occasion de revenir plus en détail sur ce point essentiel dans les mois à venir.)

Désormais les plateformes sont devenus le doudou de centaines de millions de jeunes gens à travers la planète ; ils vénèrent Netflix, Hulu ou Amazon Prime ; s’intéressent-ils seulement à celles et à ceux qui écrivent les scénarios et qui réalisent les épisodes de leurs programmes télévisuels préférés ? Savent-ils que certaines et certains de leurs show-runn.er.euse.s préféré.e.s ont appris, pendant quatre ou cinq ans dans les départements de lettres des universités, à écrire un texte, à bâtir une intrigue, à concevoir l’analyse détaillée d’un enchaînement de péripéties afin de tenir en haleine n’importe quel spectat.eur.rice potentiel.le ?

Le sens de la narration n’est inné chez personne, il s’enseigne aussi à l’école.

Christopher Nolan adresse donc Tenet aux salles de cinéma, et à travers son titre palindrome le film dévoile une histoire qu’on pourrait croire incompréhensible, alambiquée à souhait, si bien qu’il serait impossible de prendre le moindre plaisir à suivre les agissements de deux super espions technos pour contrecarrer les projets délirants d’un fou puissance au carré, eh bien non, au contraire Tenet est une pure merveille, un bonheur de film d’espionnage et d’action, et d’aventures échevelées qui nous propulse aux quatre coins de la planète, en des endroits magnifiquement photographiés par le chef opérateur Hoyte Van Hoytema, qui officiait déjà sur Interstellar (2014) et Dunkerque (2017).

Bien sûr l’intrigue est filandreuse à souhait, et les questions de déplacements temporels sont un véritable casse-tête quand on veut rendre lisible une intrigue. Mais les films de Christopher Nolan demandent de toute façon plusieurs visions tant ce cinéaste en particulier, a besoin d’interroger le matériau cinématographique, a besoin aussi d’en exploiter toutes ses ressources, en enjoignant chacun et chacune d’entre nous à trouver des réponses aux multiples énigmes qu’il sème dans chaque séquence du métrage.

Tenet a démarré en trombe en France depuis ses toutes premières semaines d’exploitation et toute la filière du cinéma français ne peut que s’en réjouir, car lorsqu’un blockbuster marche fort en salles (et Tenet est bien parti pour être un carton) c’est autant d’argent frais, non négligeable, qui est injecté dans le circuit de financement des films d’art et d’essai, n’en déplaise à certains snobs de la profession.

 

.
 
1234

Lespetitesgarces |
Seventh Art Lovers |
Juloselo |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Serietvaddict2015
| Whitekelly4o
| My own private movie