Avec 48 heures (États-Unis, 1982) le réalisateur américain Walter Hill, un solide artisan du film d’action hollywoodien sans concession, signe un des tous premiers buddy movie. Dans celui-ci le jeune comédien du Saturday Night Live, Eddie Murphy, donne la réplique au massif Nick Nolte, qui incarne le mâle alpha avec lequel on n’a pas trop envie d’être mêlé dans une rixe.
L’histoire de 48 heures est assez banale : un lascar, aidé d’un complice, est en cavale et sème des morts sur sa route, dont deux flics qui tentent de les appréhender ; ces deux psychopathes veulent récupérer un magot d’un demi-million de dollars, résultat du vol d’un dealer réalisé par la petite frappe Reginald Hammond qui croupit en prison et qui est libérable dans 6 mois. Le flic incarné par Nick Nolte va faire libérer Regie pendant 48 heures en escomptant qu’il l’aide à retrouver les 2 zozos du début qui ont kidnappé la petite amie d’un membre du posse originel. Regie, qui avait laissé son magot dans le coffre arrière de sa décapotable avant d’être cueilli, jugé puis envoyé en prison pour 3 ans, rêve aussi de se venger du chef de meute et de mettre la main sur l’argent qu’il avait volé.
L’association avec le flic bourru old school, incarné à la perfection par un Nick Nolte juvénile, permet à Eddie Murphy d’exprimer tout son talent. La scène d’anthologie du pub dixie dans lequel il se fait passer pour un policier, avant d’humilier les péquenauds racistes et ségrégationnistes qui peuplent l’endroit, est un vrai régal.
Le filmage serré, au plus près de nos 2 héros, agrémenté de nombreux plans au téléobjectif 135 et 200 mm, les panoramiques sur la nuit urbaine, la vélocité et le dynamisme des scène de fusillades et de courses-poursuites avec les coups de revolver qui claquent comme dans un western ou dans un film noir de l’âge d’or, mais aussi la typologie des personnages qui est assez nuancée pour ce genre de production, tout cela concourt à faire de cette merveilleuse série A le prototype parfait des comédies policières qui jalonnèrent toutes les années 80.
Eddie Murphy commença son ascension vers les sommets avec ce film-là, qu’il compléta un an plus tard avec Un fauteuil pour deux (États-Unis, 1983) de John Landis, et encore l’année suivante avec Le Flic de Beverly Hills (États-Unis, 1984) de Martin Brest qui finalisa son sacre à Hollywood.
à suivre…