En 2024 Amblin, la boîte de production cinématographique et télévisuelle de Steven Spielberg, nous offre une mini-série de luxe de toute beauté.
Chaque épisode (au nombre de 9) de cette première saison regorge d’un luxe de détails que pourraient lui envier les trois-quarts de la production cinématographique actuelle. Mais bon, c’est entendu, Steven Spielberg est un nabab, un vrai, d’Hollywood ; à lui seul il est à la fois David O. Selznick, Irving Thalberg et Robert Evans. Il règne incontestablement en maître des bienséances à Hollywood, aux côtés d’un autre monstre sacré à qui on fiche royalement la paix : Clint Eastwood, et sa compagnie de production Malpaso. Qu’on ne s’y trompe pas, Amblin et Malpaso, grâce à un modèle économique performant, sont aujourd’hui de véritables studios de cinéma, qui non seulement financent des films, mais les accompagnent aussi jusqu’à leur sortie en salles ou sur les plateformes. En outre, ce sont de véritables créateurs qui œuvrent aux commandes de ces structures de production. Il n’est pas question de faire n’importe quoi.
La série Masters of the Air (1 saison – 2024) se déroule en 1943, au plus dur de la guerre aérienne que se livrent les Alliés et les Nazis ; il s’agit de suivre quelques têtes brûlées d’une Compagnie d’aviateurs (pilotes, navigateurs, mitrailleurs, mécaniciens, opérateurs radio) intégrée à la 8e Armée de l’U. S. Army. L’Air Force, installée dans des bases sur le sol anglais, fourmille de jeunes mâles qui rêvent d’en découdre dans le ciel avec les chasseurs allemands. Mais la guerre aérienne, cruelle, et son champ de bataille en plein ciel au-dessus de la France, de la Belgique, de la Hollande et de l’Allemagne, n’offre aucun répit.
À chaque retour de mission de bombardement plus d’un aviateur manque à l’appel. Les deux jeunes Majors qui pilotent des bombardiers américains, qui deviennent amis quand ils sont encore sur le sol américain, nouent une relation de camaraderie militaire tout feu tout flamme, mais ne sont jamais dupes à propos de ces missions à haut risque que le commandement leur confie, et qu’ils doivent exécuter en plein jour. La braise de leur vingt ans couve, en sourdine, et même si on réchappe aux flaks des DCA ennemies, qu’adviendra-t-il lors de la prochaine sortie aérienne ? Qui restera sain et sauf ? Et qui reviendra en un seul morceau ?
Masters of the Air, mini-série magnifiquement photographiée, mise en scène et interprétée (merveilleux Austin Butler et Callum Turner), est un bijou télévisuel qui a trouvé refuge sur Apple tv+.
À voir toutes affaires cessantes, tant ce spectacle prodigieux pose, de manière nuancée et délicate, bon nombre de questions qui font mal aujourd’hui encore (en Ukraine, en Arménie, dans la Bande de Gaza, en Israël, au Yémen,…).