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Les films Disney+ : [#1] un prédateur chez les Comanches, « Prey » (2022)

Prey Prey (Dan Trachtenberg, États-Unis, 20th Century Studios, 2022) nous embarque dans les Grandes Plaines, pendant le XVIIe siècle, au cœur de la Nation Comanche. La caméra de Dan Trachtenberg, le réalisateur, suit pas à pas Naru, une jeune Comanche intrépide. Naru passe le plus clair de son temps à observer la nature et à chasser à l’extérieur du campement. Elle évolue, en compagnie de son fidèle chien de garde Saari, au sein d’une nature majestueuse mais non avare de dangers : on y rencontre inopinément des pumas, des ours, des trappeurs patibulaires, et même une sorte de prédateur fortissimo ; et pour certaines et certains, c’est justement lorsqu’arrive la confrontation entre notre Comanche et un Predator particulièrement bestial, que le bât blesse.

Effectivement, faire coïncider la 7e aventure des Predators au cinéma avec le récit chatoyant d’une aventure initiatique au sein de la Nation Comanche, est une gageure. Pour comprendre la démarche, il faut faire un pas de côté et se pencher sur l’histoire récente d’Hollywood et de l’entertainment aux États-Unis et au Canada.

La plupart des executives des studios et des plateformes de films & séries – celles et ceux qui sont en poste à l’heure actuelle – ont biberonné au cinéma des années 1980 et 1990. Pendant ces deux décennies fondamentales pour le cinéma de divertissement, les films de genre ont acquis une légitimité spectaculaire ; des films comme E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg (États-Unis, Universal Pictures/Amblin Entertainment, 1982), The Thing de John Carpenter (États-Unis, Universal Pictures, 1982), Conan le barbare de John Milius (États-Unis/Mexique, Universal Pictures/Dino De Laurentiis Company/Pressman Film, 1982) ou encore Terminator de James Cameron (Royaume-Uni/États-Unis, Pacific Western Productions, 1984) ont renversé la table. Désormais le goût du public pour des œuvres magnifiquement mises en scène et en images allait changer pour toujours l’imaginaire collectif : la tête dans les étoiles et l’esprit en ébullition devant des visions cauchemardesques d’un futur terrifiant dans lequel ce qui restait d’humanité devait mener un combat à mort face à des machines terrifiantes, les spectatrices et spectateurs des golden eighties n’envisageraient plus d’aller au cinéma sans qu’on leur offre au quotidien des images monumentales aux effets spéciaux assourdissants, en serrant fort, jusqu’à la rupture, le pot de pop-corn de taille XXL.

Terminator

Une nouvelle culture populaire s’est faite jour à ce moment-là.

à suivre…

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Quand l’anarchie se matérialisait en musique : « Pistol » (2022)

Le quatuor à ses débuts, vers 1976, quand Sid n'avait pas encore rejoint la formation.

Le quatuor à ses débuts, vers 1976, quand Sid n’avait pas encore rejoint la formation.

Pour s’attaquer à un monument de la musique populaire anglaise de la fin des années 1970, il fallait avant tout réunir une brochette de comédiennes et de comédiens exceptionnels. Pour la production, diligentée par la chaîne FX Network, il ne fallait pas se louper : car pour interpréter Sid Vicious, John Lydon, Steve Jones, Paul Cook, Glen Matlock et Chrissie Hynde il fallait des jeunes gens à la hauteur. Et la première chose que l’on constate en visionnant les 6 épisodes de Pistol c’est que chacun d’entre eux incarne avec justesse – et un charisme fou – cette pléiade de jeunes voyous qui révolutionnèrent l’espace musical anglo-saxon en une poignée d’années seulement (de 1976 à 1979 environ, pour faire court).

Assister, bien que de manière fictive, à l’audition d’un John Lydon pour le poste de chanteur, qu’on croirait tout droit sorti d’un centre de redressement, alors qu’il n’y a pas plus fils à maman que ce charmant garçon, ou encore voir se nouer une relation d’estime réciproque entre le voyou au grand cœur Steve Jones et la future reine de la rock music Chrissie Hynde, qui n’a pas encore rencontré ses Pretenders, donne le tempo d’une série qui reprend le flambeau là où l’avait laissé choir Martin Scorsese à la fin du dernier épisode de la première et ultime saison de Vinyl (États-Unis, HBO, 2016).

Pistol (États-Unis, FX Productions, 2022) est une mini-série en 6 épisodes qui retrace le parcours fulgurant des Sex Pistols, le groupe de punk définitif diront certains. Mouais, diront certaines autres qui préfèrent assurément The Clash, The Damned ou The Stranglers.

Question de goût et d’éducation aussi, assurément. Car suivre tous ces groupes en concert, entre 1976 et 1980, à Londres puis dans le nord de l’Angleterre, quand ils partaient en tournée, relevait du sport de combat, tant les anti-punks et anti-punkettes étaient légion en Albion.

C’est de cela que parle Pistol, cette série réalisée par Danny Boyle basée sur les mémoires du guitariste Steve Jones (vous pensez qu’il est objectif le bougre, mouais, allons donc mes ladies !), qui règle quelques comptes quand même avec le milieu sordide de la musique qui vend beaucoup de disques à des kids qui n’ont tout simplement pas les moyens de se les acheter.

Mais ne boudez pas votre plaisir : one, two, three, four… Here’s the Sex Pistols !

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Quand la fantaisie atténuait la tristesse

 

Quatre garçons dans le vent des années 1970 s'en donnent à cœur joie.

Quatre garçons dans le vent des années 1970 s’en donnent à cœur joie.

Ce sont quatre copains, quatre garçons dans le vent de la France giscardienne. Nous sommes en 1976 et les socialistes ne sont pas encore revenus au pouvoir (il faudra attendre mai 1981 pour cela). Et puis sous François Mitterrand, Claude Brasseur incarnera plutôt des types durs au mal (dans Une affaire d’hommes de Georges Conchon en 1981, ou encore dans Légitime violence de Serge Leroy un an plus tard, en 1982). Quant à son copain Jean Rochefort, une fois les socialistes revenus Place Beauvau comme au Quai d’Orsay ou encore Place Vendôme, ce dernier s’intéressera de plus en plus aux chevaux et à l’équitation, sans cesser toutefois de jouer dans des films solides (comme Un dimanche de flic de Michel Vianey en 1983, où il retrouve Victor Lanoux, ou encore L’indiscrétion de Pierre Lary en 1982, en compagnie de Jean-Pierre Marielle et de la divine Dominique Sanda).

Mais en attendant, en 1976 et en 1977, les quatre garçons que sont Jean Rochefort, Guy Bedos, Victor Lanoux et Claude Brasseur, ont pour seule obsession de prendre un peu de bon temps en jouant au tennis en double et en essayant de conquérir une femme (c’est surtout le cas d’Étienne Dorsay, joué avec finesse par l’impérial Jean Rochefort – dire que je l’ai croisé un jour Place Wilson à Toulouse, en 1994 ou en 1995, et que je n’ai pas osé l’aborder pour lui témoigner toute mon admiration ; j’étais jeune alors, et incapable de cette générosité-là : dire à un artiste de cinéma qu’on l’aime. Oui, bon, séduire une femme d’accord, mais si possible jeune, afin de faire oublier la routine d’une vie conjugale routinière qui met la libido en sourdine (il faut dire que madame a décidé de reprendre ses études universitaires et par conséquent ouvre l’appartement bourgeois à une flopée de chevelu.e.s qui préparent le Grand Soir ; seul le jeune Christophe Bourseiller ne s’y trompe pas, qui veut coucher à tout prix avec Marthe Dorsay (délicieuse Danièle Delorme), l’épouse d’Étienne.

Enfin, quoi, Étienne Dorsay s’ennuie au Ministère de l’Information. Alors il va se prendre d’une passion toute juvénile pour la pétulante Charlotte (incarnée avec très grande classe par l’immense comédienne Annie Duperey), alors que sa propre épouse, Marthe, est la dignité faite femme. Mais un homme marié, encore aujourd’hui, peut-il réellement se rendre compte de ce qu’il faut d’abnégation, de vrai courage et de sens du sacrifice, pour supporter les invraisemblables et mesquines supplications de n’importe quel pathétique mâle (cela, Victor Lanoux le joue à la perfection dans son rôle de Bouly le boulet). D’ailleurs de cette bande des quatre, il est le seul à avoir un rôle très ingrat, et comme Lanoux le joue à la perfection, on se rend alors compte qu’il était lui aussi un formidable acteur.

Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert (Gaumont, 1976) nous parle de cela : pendant que Rome brûle nous contemplons, debout sur l’Aventin et pour le moment à l’abri des flammes, avec une jubilation discrète, le brasier s’étendre et les flammèches commencer à lécher les murs des maisons en torchis des faubourgs ; Claude Brasseur, ou plutôt Daniel, son personnage d’avocat suffisant, joue lui-aussi avec le feu en séduisant de jeunes giscardiens à gourmette…

… à suivre

 

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The Movie Hunter présente : « The Batman » (2022)

 

Robert Pattinson, stupéfiant de charisme et de noblesse, incarne à la perfection le justicier masqué.

Robert Pattinson, stupéfiant de charisme et de noblesse, incarne à la perfection le justicier masqué.

Pour commencer, il faut aller droit au but : oui, ce nouveau film qui relate les aventures de la Chauve-souris gothique est une totale réussite. Car il s’agit d’un tour de force, à savoir renouveler de fond en comble toute la mythologie filmique propre à ce personnage ambigu de super-héros, qui n’en est pas un, et cela à l’intérieur d’un long-métrage de 3 heures, de facture classique.

The Batman (États-Unis, Warner Bros./6th & Idaho Productions/DC Comics, 2022) de Matt Reeves, est en effet, et avant tout, un film d’enquêtes policières (qui tue qui, et pourquoi ?) qui synthétise magistralement 90 années de films noirs hollywoodiens (depuis les premières bobines produites par la Warner Bros. dans les années 1930 qui ont inventées le film noir américain).

Personnage typiquement nord-américain (déchirer le trauma originel de l’assassinat programmé de ses parents en devenant à son tour une menace bodybuildée, ivre de vengeance) The Batman, dans cette version du génial réalisateur américain Matt Reeves (né le 27 avril 1966 à Rockville Center, dans l’État de New-York, USA – sources = site internet IMDB), comprend que la voie du tabassage systématique de tout ce que compte Gotham City de fous furieux dégénérés ne résoudra jamais complètement le problème. Un problème dantesque qui repose sur cette question, primordiale : sur combien de cadavres repose une Cité, une Ville, un Territoire ?

La merveilleuse actrice américaine Zoë Kravitz incarne à la perfection l'iconique Selina Kyle, alias Catwoman.

La merveilleuse actrice américaine Zoë Kravitz incarne avec subtilité l’iconique Selina Kyle, alias Catwoman.

Rome se fonde sur le meurtre de Rémus par Romulus en 753 av. J.-C. (Tite-Live, Les Origines de Rome), Sparte se construit sur la mise en esclavage de ses périèques pour étendre sa domination sur le Péloponnèse à l’époque archaïque, et les Basileus de Constantinople, dès le Ve siècle de notre ère, en pourfendant leurs voisins orientaux par le glaive, poussent ces derniers à lui contester sa suprématie de Nouvelle Rome. Gotham est elle aussi le cœur en fusion de ce monde qui n’est pas tout à fait le nôtre, mais qui est en train de le devenir à grand pas. Un monde opaque, dangereux, dans lequel les institutions vacillent, sans qu’on puisse trouver un remède nulle part…

 … à suivre.

 

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Les films Netflix : [#1] « Massacre à la tronçonneuse (2022)

 

Elsie Fisher, Sarah Yarkin, Nell Hudson et Jacob Latimore, les brillants interprètes de ce nouveau "Texas Chainsaw Massacre", s'apprêtent à défier le Mal.

Elsie Fisher, Sarah Yarkin, Nell Hudson et Jacob Latimore, les brillants interprètes de ce nouveau « Texas Chainsaw Massacre », s’apprêtent à défier le Mal.

Un jeune couple ainsi qu’une jeune femme, accompagnée de sa sœur adolescente, se rendent à Harlow, au Texas, pour prendre possession d’un ancien orphelinat désaffecté, qu’ils ont acheté pour une poignée de pain. Pendant que le soleil du Texas tape dur et que la poussière de la bourgade soi-disant abandonnée tournoie tout autour de nos 4 protagonistes, on salive d’avance à l’idée que le boogeyman définitif risque de mettre un peu d’ordre à travers la cohorte des bobos new-yorkais ou angelenos qui vont s’enthousiasmer pour le pittoresque de l’endroit. Leatherface s’en était donné à cœur joie, il y a 48 ans de cela, quand une poignée d’hippies était venue fouler ses terres ancestrales du Texas. Il avait fait chanter sa tronçonneuse dans la lumière naissante du petit jour en narguant la seule rescapée du massacre, la gentille Sally Hardesty.

De nos jours, en 2022, une pandémie est passée par là, et la police n’a jamais été en mesure de retrouver, ni d’appréhender notre joyeux luron, qui masque son visage sous des peaux humaines (comme quoi, notre ami avait un temps d’avance sur tout le monde à l’époque). Sally Hardesty, elle, est restée sur les terres du Texas, pour y devenir une femme coriace, dure-à-cuire, une bad-ass comme on les aime ; c’est en tant que Texas Ranger qu’elle va devoir affronter sa plus grande obsession. Pour cela, il lui faudra prêter main forte à deux jeunes femmes généreuses et déterminées face à la folie furieuse du freak ultime : Leatherface, qui malgré son âge de patriarche est plutôt habile pour la baston sauvage et les arabesques à la tronçonneuse.

Disons-le d’emblée : ce nouveau Massacre à la tronçonneuse, neuvième du nom, est une totale réussite. Réalisé par le cinéaste texan (d’Austin) David Blue Garcia,  ce nouveau Texas Chainsaw Massacre (Netflix/Legendary Entertainment) reprend les choses où elles s’étaient arrêtées quarante-huit ans plus tôt. C’est devenu un peu le parti pris des cinéastes et des boîtes de production qui réhabilitent des franchises à succès. Il faut néanmoins reconnaître qu’aujourd’hui, seules les plateformes de SVOD qui sont aussi productrices de contenus (Netflix, Amazon prime et Disney+ par exemple) initient des projets aussi excitants que cette nouvelle vision de massacres en terre texane sacrément rutilants.

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Les films policiers français : [#3] « Trois hommes à abattre » (1980)

Alain Delon, dans le rôle de Michel Gerfaut, est fort amoureux de la sublime Dalila Di Lazzaro, qui interprète Béa : à sa place, qui ne le serait pas ?

Alain Delon, dans le rôle de Michel Gerfaut, est fort amoureux de la sublime Dalila Di Lazzaro, qui interprète Béa : à sa place, qui ne le serait pas ?

En 1980, Alain Delon, qui est un acteur accompli, veut donner au public ce qu’il aime le plus : des films dans lesquels son personnage de dur à cuire cogne, se déchaîne, et lutte contre des machinations politico-financières, sans cesser de flirter avec des jeunes et jolies femmes. En 1980, le public de cinéma ne remet pas en cause les stéréotypes de genre. Évidemment, depuis, le cinéma a changé et c’est tant mieux. Dorénavant un corps de cinéma n’est plus assignable à son genre, et des comportements outranciers n’ont plus leur place dans la typologie des caractères et des situations. La façon de raconter des histoires évolue avec son temps. Rien n’est jamais figé, et les jeunes générations décryptent les images avec leurs propres outils conceptuels.

Pourtant, au début de la décennie 80, cela faisait quelques années qu’Alain Delon n’avait pas rencontré le succès. Il avait joué dans des films aussi variés qu’ Attention, les enfants regardent (Serge Leroy, 1978), Le Toubib (Pierre Granier-Deferre, 1979) et la production américaine Airport 80 Concorde (David Lowell Rich, 1980). Il avait changé de registre à chaque fois dans chacun de ces trois films, mais son public ne l’avait pas suivi dans sa quête de diversité.

Alors en 1980 Alain Delon revient aux fondamentaux. Et c’est avec son vieux complice, le réalisateur efficace Jacques Deray, que les 2 larrons se mettent d’accord pour adapter au cinéma le roman qui a donné naissance au Néo-polar : Le Petit bleu de la Côte Ouest, du génial Jean-Patrick Manchette.

L’histoire est simple comme bonjour : un homme, Michel Gerfaut, qui roule de nuit sur une départementale, croise une voiture accidentée sur le bas-côté. Il s’arrête et porte assistance au conducteur, qui est salement amoché. Il l’emmène à l’hôpital et, impatient de gagner sa table de poker (c’est en jouant qu’il gagne sa vie et qu’il prend du bon temps avec une exquise jeune italienne), n’attend pas de savoir qu’elle était l’origine de l’accident. Gerfaut ne sait pas que l’homme blessé est décédé à cause de deux balles tirées dans le ventre. À partir de ce moment-là, rien ne sera plus comme avant, ni pour lui, ni pour son entourage.

Ce film, qui a pour titre Trois hommes à abattre, est le 7ème que Deray et Delon ont tourné ensemble. C’est un modèle de thriller sec, nerveux et sans fioritures. Les dialogues sont à l’os, on ne s’embarrasse pas de phrases verbeuses qui tournent en rond. Dans l’efficacité des scènes d’action on sent poindre le pur désir de jouer, enfantin, d’un immense acteur de cinéma ; et qui sait par avance que les femmes, les hommes et les enfants seront conquis par ce qu’il propose, qui n’est pas neuf, d’accord, mais qui ne fait jamais défaut.

Avec Trois hommes à abattre Alain Delon la légende remettait les pendules à l’heure (et les géniaux Pierre Dux et Jean-Pierre Darras l’accompagnaient dans cette aventure cinématographique haute en couleurs). Seul l’autre Titan du cinéma français, Jean-Paul Belmondo, pouvait à ce moment-là rivaliser avec lui. Ce qu’il fera 2 ans plus tard, en 1982, en sortant sur les écrans L’As des As de Gérard Oury, qui était une réponse parfaitement circonstanciée. Ainsi, par films interposés, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo allaient proposer, chacun à leur public, qui en définitive était exactement le même ou peu s’en faut, un état des lieux du cinéma français d’action et d’aventures qui ne se démode pas.

Ceci est une autre histoire, que nous allons vous raconter tout au long de cette nouvelle année 2022 : bonne année à vous toutes et à vous tous !

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Joyeux Noël 2021 à toutes et à tous !

Joyeux Noël 2021 à toutes et à tous ! 681-Joyeux%20noel%20boule%20rouge_maxi

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Ciné 90 : (#6) « Danger immédiat »

Danger immédiat

Au début de Danger immédiat (Clear and Present Danger, 1994) de Phillip Noyce, un brillant analyste de la CIA, Jack Ryan, qui travaille sur le site de Langley, en Virginie, est mandaté à Washington par son supérieur hiérarchique James Greer. Il doit faire un rapport circonstancié sur l’assassinat sauvage de toute la famille Hardin, proche du président des États-Unis en exercice, à bord de leur yacht. Très vite on accuse un cartel de Cali dans l’entourage du président. Cependant, un faisceau d’indices laisse entrevoir une vérité beaucoup plus troublante. Et puis, Ritter et Cutter, 2 sinistres individus qui contrôlent le Renseignement et qui ont leur rond de serviette au Bureau Ovale, ont pris en grippe ce satané Ryan.

Ainsi commence cette 3e aventure époustouflante du célèbre analyste de la CIA créé par le romancier américain Tom Clancy. Et une fois de plus, c’est au génial réalisateur australien Phillip Noyce de mettre en images les tribulations de Jack Ryan entre les bureaux feutrés de la Maison Blanche et la jungle colombienne. Et on se demande bien, à la vue de ce qui arrive à Harrison Ford dans la peau de l’analyste (impeccable comme toujours dans ses films ébouriffants des années 1980 et 1990), lesquels de ces endroits sont les plus dangereux finalement ?

Déjà, au tout début de la décennie 1990, le réalisateur américain John Mc Tiernan avait tracé le sillon : il avait mis en scène la toute première aventure cinématographique de Ryan. Ça s’appelait À la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October, 1990) et c’était un pur film de studio, éblouissant à souhait, dans lequel s’affrontaient le jeune Alec Baldwin et un Sean Connery au sommet de son art. Deux ans après, Phillip Noyce était engagé par le même studio, Paramount, pour mettre en images à son tour l’époustouflant Jeux de guerre (Patriot Games, 1992) dans lequel le très charismatique Harrison Ford, auréolé de ses choix judicieux de carrière tout au long des années 1970 et 1980, amorçait lui aussi la décennie qui s’offrait à lui avec des rôles qui entreraient dans la légende : Jack Ryan à 2 reprises certes, mais aussi le docteur Richard Kimble dans Le Fugitif (1993) d’Andrew Davis, le policier new-yorkais d’origine irlandaise Tom O’Meara dans Ennemis rapprochés (1997) d’Alan J. Pakula, le président des États-Unis James Marshall dans Air Force One (1997) de Wolfgang Petersen, le pilote aventurier Quinn Harris dans la formidable comédie d’aventures Six jours, sept nuits (1998) d’Ivan Reitman, ou encore, dans un contre-emploi, le troublant professeur d’université Dr. Norman Spencer dans le terrifiant Apparences (2000) de Robert Zemeckis.

Après le succès phénoménal de Jeux de guerre, qui réinventa le blockbuster surpuissant, Phillip Noyce montait en gammes et proposait un nouvel opus encore plus novateur. Si bien que la séquence du guet-apens à Bogota a été décortiquée en long, en large et en travers dans de nombreuses écoles du renseignement, afin de savoir quoi faire quand ce genre de désagréments vous arrive pleine face !

Il est plus que temps de découvrir de quels matériaux brûlants étaient constitués les films hollywoodiens des années 1990. Car ils ont inventé un style de narration visuelle d’une lisibilité incroyable. Et certain.es de nos apprenti.es cinéastes feraient bien de se pencher avec intérêt sur le découpage et comment les scènes étaient montées afin de s’approprier ce dispositif d’écriture filmique terriblement efficace. Qu’est-ce que vous enseignent vos professeur.es de cinéma dans vos écoles prestigieuses ? Comment construire un film avec amour, passion et acharnement ? Ou bien quelle est la meilleure manière de présenter vos projets filmiques dans les rencontres mondaines ?

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Les comédies d’aventures : [#1] « OSS 117. Alerte rouge en Afrique noire » (2021)

OSS 117 Les clichés et les mauvaises manières ont la peau dure. En partant de ce constat, Nicolas Bedos s’empare d’un héros de cinéma français des sixties et le réactualise d’une manière désopilante. Et pourtant, le terrain était glissant. Car un certain Michel Hazanavicius était déjà passé par là à deux reprises. Et du coup, avec l’aide de son complice Jean Dujardin et de la bonne fée Bérénice Bejo, il avait donné au public et aux cinéphiles une comédie d’aventures franchement réussie, devenant instantanément culte : il s’agissait de OSS 117. Le Caire nid d’espions (France, Gaumont, 2006). Lequel était suivi 3 ans plus tard d’OSS 117. Rio ne répond plus (France, Gaumont, 2009) avec cette fois en guest féminin l’épatante Louise Monot.

Les 2 films allaient rejoindre dans la malle aux trésors des films d’aventures à la française des classiques absolus comme Le Sauvage (France/Italie, Lira Films, 1975) de Jean-Paul Rappeneau, L’Africain (France, Renn Productions, 1983) de Philippe de Broca, Boulevard du Rhum (France/Italie/Espagne, Gaumont International, 1971) de Robert Enrico, Les Aventuriers (France/Italie, SNC, 1967) toujours de Robert Enrico, L’Homme de Rio (France/Italie, les Films Ariane, 1964) de Philippe de Broca, ou encore Angélique et le Sultan (France/Italie/RFA, CICC, 1968) de Bernard Borderie.

OSS 117, sous les traits du prodigieux Jean Dujardin (qui est un rêve d’acteur de cinéma à l’ancienne manière, avec un côté tough guy ironique à souhait), devenait pour le coup un personnage éminemment populaire et aimé par toutes les classes sociales de l’Hexagone.

12 ans après l’exploitation en salles de Rio ne répond plus la Gaumont a confié la réalisation d’un 3ème épisode au sémillant Nicolas Bedos, lequel sortait du succès commercial non négligeable de sa comédie romantique La Belle époque (2019) avec la sublime Doria Tillier et Daniel Auteuil. Nicolas Bedos, quand il a accepté de relever le défi, savait ce qui l’attendait. Car les troisièmes épisodes sont un défi de taille pour n’importe quelle réalisatrice et réalisateur sur la planète. Il ne faut pas se planter, et il ne faut surtout pas planter la franchise ! Certaines et certains ne se sont jamais relevé.e.s du plantage d’un 3ème épisode attendu avec ferveur par les fans hardcore : ayons une pensée émue par exemple pour le pauvre Paul Feig qui a coulé en même temps que son S.O.S Fantômes (Ghostbusters, États-Unis/Australie, Columbia Pictures) en 2016, tant et si bien que son film n’apparaît même pas sur les listings officiels de la saga, remplacé vertement par le très attendu S.O.S Fantômes : L’Héritage (Ghostbusters : Afterlife, États-Unis/Canada, Columbia Pictures, 2021) de Jason Reitman, qui lui-même n’ose pas arborer le redouté numéro 3 ! C’est à y perdre son grec et son latin, vous dis-je !

La suite, très prochainement…

 

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Quoi de neuf dans le Genre ? : [#1] « Bienvenue à Raccoon City » (2021)

L'affiche officielle du film pour l'exploitation en salles en France.

L’affiche officielle du film pour l’exploitation en salles en France.

Claire Redfield se rend dans la petite ville de Raccoon City, fondée en 1939. Elle y rejoint son frère Chris, qui est policier, et qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Mais elle a des choses importantes à lui dire. Quand elle arrive en ville, devant la maison de son frère, il fait déjà nuit, et il pleut sans discontinuer. Raccoon City est une cité délaissée, abandonnée par la compagnie pharmaceutique Umbrella Corporation, et les rares habitants donneraient cher pour la quitter définitivement. Pendant ce temps des événements anormaux se produisent.

En confiant cette franchise fantastico-horrifique, Resident Evil, au réalisateur anglais Johannes Roberts (né en 1976 à Cambridge, en Angleterre) les producteurs de Constantin Film ont eu le nez creux ; car Roberts insuffle une vraie dynamique de genre à son petit traité de l’horreur pandémique qui nous frappe toutes et tous à l’heure actuelle. En imaginant les ressorts dramatiques suivants, des scientifiques à la masse font des expériences sur des êtres humains qui, bientôt transformés, leur échappent et deviennent hors de contrôle, le réalisateur anglais commente l’actualité brûlante du moment sans pour cela se départir d’une totale maîtrise de sa mise en scène.

Il n’y a qu’à voir la parfaite lisibilité de ses scènes d’action, quand par exemple on suit la petite troupe des 4 flics de Raccoon City investir les bois et pénétrer dans le manoir Spencer plongé dans une sinistre obscurité. On ne peut pas s’empêcher d’y voir un clin d’œil appuyé au débarquement des Marines coloniaux de l’espace, quand ils investissent la colonie abandonnée de la planète LV-426 dans le somptueux Aliens : Le Retour (1986) de James Cameron. D’autant plus que la séquence de mitraillage des zombi.e.s dans le noir, à l’aveugle, par Chris Redfield, est particulièrement angoissante. Son filmage fait bien ressentir tout ce que le personnage a à craindre pour sa vie. Et elle répond, comme un écho, à une scène précédente, quand le chef de la police, acculé contre un mur, avec le chargeur de son pistolet de fonction vide, s’apprête à être dévoré tout cru par un solide rottweiler zombifié.

Vous l’aurez sans doute compris, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City (Welcome to Raccoon City, Allamagne/Canada/États-Unis, Constantin Film/Davis Films, 2021) est néanmoins à réserver aux amateurs de films du genre fantastique et de l’horreur mêlés. Lesquel.le.s ne devraient pas être déçu.e.s tant ce nouvel opus redynamise de la plus belle des manières une franchise en perte de vitesse depuis quelques années. Évidemment, la toute dernière scène du film, comme dans les Marvel Movies, nous promet une suite à venir.

Alors, à quand une réinitialisation de la franchise bien aimée Underworld ?

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